Peut-on vraiment être bon dans tout et réussir si l’on travaille dur ?

Hier j’ai pris un cours de chant avec un ami. Ni lui ni moi ne savons très bien chanter, mais nous avons besoin de nous entraîner pour gagner au karaoké. Alors, je nous ai inscrits à un cours de chant.

Après plus de 2 heures à m’égosiller tant bien que mal sur Aznavour et Queen, je me suis demandé : peut-on vraiment réussir dans tout si l’on travaille, ou il y a des domaines qui nous resteront toujours inaccessibles ?

Tous les deux, nous ne serons jamais chanteurs. Nous aurons beau prendre des cours de chant, nous ne serons jamais retenus pour The Voice.

Pourtant, je garde en tête cette citation de Brel : “Le talent, ça n’existe pas. Le talent, c’est avoir envie de faire quelque chose. Avoir envie de réaliser un rêve, c’est le talent. Et tout le reste c’est de la sueur, c’est de la transpiration, c’est de la discipline. L’art, moi je ne sais pas ce que c’est. Les artistes, je ne connais pas. Je crois qu’il y a des gens qui travaillent à quelque chose, avec une grande énergie. L’accident de la nature, moi je n’y crois pas”.

Mais est-ce que, vraiment, si j’ai envie de chanter, je saurai chanter de manière à émouvoir les autres (même en suant et en transpirant) ?
Est-ce que, vraiment, si j’ai envie d’être écrivain, je saurai écrire un livre qui embarque des milliers de lecteurs ?

Si je reprends le cas de mon ami, non, il ne réussira jamais dans la chanson. S’il travaille 10 000 heures comme le dit Malcolm Gladwell, il sera sans doute capable de chanter correctement, sans fausse note. Mais pour autant, parviendra-t-il à chanter Emmenez-moi comme Aznavour, ou I want to break free comme Freddy Mercury, et à remplir une salle de concert ? Non !

Pourtant…

Pendant le cours de chant, notre prof l’a encouragé à arrêter d’essayer de faire des effets avec sa voix en chantant, mais davantage de parler, en suivant le tempo. Un peu comme du slam.

Il a fait ce qu’elle disait, et il s’est produit quelque chose d’intéressant : il a créé son propre style. En étant lui-même, en arrêtant d’essayer de reproduire des effets entendus chez d’autres, il a posé sa voix à sa manière.
Bien sûr, le résultat était loin d’être parfait car c’était son premier cours. Mais je suis persuadée que s’il travaille avec détermination pour développer ce style qu’il s’est trouvé…là oui, il est capable de se démarquer ! 

Le talent, ce n’est pas réussir à faire ce que font les meilleurs de leur domaine. Le talent, c’est avoir envie de créer quelque chose et le réaliser à sa manière.

On en a discuté après le cours, et on est arrivés à la conclusion suivante :

On ne réussira jamais en essayant de ressembler à d’autres sans prendre en compte sa singularité.

S’inspirer oui, étudier les techniques des autres oui… mais en les réutilisant avec son propre style.

Pose-toi la question : Quel est ton style à toi ? Quelle est ta singularité ? Que fais-tu différemment des autres ? Réfléchis-y seul, et si tu as du mal, tu peux demander leur avis à ceux qui te connaissent bien.

Identifie ton style, assume-le, et surtout valorise-le ! 

Que ton style soit d’être bienveillant dans un monde de brutes, d’être drôle dans un monde de gens sérieux, d’être habillé en couleurs dans un décor sombre, d’être naïf et curieux dans un monde blasé, ou encore d’être critique dans un monde consensuel.

Norman réussit dans les vidéos car il s’est filmé dans sa chambre, comme il est naturellement, sans chercher à copier les autres vidéos sur Youtube.
Merci Handy réussit dans la vente de désinfectant pour les mains en important dans ce secteur le style des paillettes et des licornes.
Desigual réussit dans la vente de prêt-à-porter en assumant sa différence et son optimisme.

En trouvant ta singularité, tu vas créer ton propre talent et ta propre identité. C’est ça qui va te permettre de réussir, alors même qu’aujourd’hui tu te sens moyen dans le domaine qui t’attire.

Si tu ne sais pas ce qu’est ta singularité aujourd’hui, ce n’est pas grave. Même moi, j’ai beau avoir écrit des centaines de contenus, je ne suis pas encore certaine d’être capable de nommer mon style. Et tu sais quoi ? C’est tant mieux, car ça m’évite de me coller une étiquette. En attendant, je tends l’oreille quand on me fait un feedback, pour comprendre comment mon style est défini et interprété par les autres. Ce qui est intéressant, c’est que chacun perçoit mon style différemment.

Alors ce qui compte, c’est que je sois moi-même quand je crée quelque chose qui a du sens pour moi. 

Un jour lors d’une discussion avec un ami qui me coachait sur comment “trouver ma voix” dans l’écriture, il m’a dit : “Arrête d’écrire comme tu écrirais une dissertation. Avant de commencer à écrire, pose-toi la question suivante : Quelle est ta vérité ? Là ce que tu as écrit Charlotte, c’est ce que tu crois qu’il faut dire. Efface tout ça, et écris ta vérité”.

Et toi, quelle est ta vérité, et quel est le style avec lequel tu vas la transmettre au monde ?

Bon début de semaine à toi, et à demain pour la suite de nos aventures !

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