10 000 heures de travail t’attendent (mais je connais un raccourci)

Et si je te déprimais de bon matin ? ?

Je ne sais pas si tu as déjà lu cette phrase de Malcolm Gladwell, selon qui il faut 10 000 heures de pratique pour maîtriser un sujet. La citation exacte est : “Il faut 10 000 heures de pratique pour atteindre le niveau de maîtrise associé à un expert de classe mondiale et ce dans n’importe quel domaine.” Pour arriver à cette conclusion il a étudié ce qui a fait la réussite de Bill Gates ou encore des Beatles. Et la clé pour atteindre une expertise de classe mondiale, quelle que soit la compétence, est de pratiquer pendant 10 000 heures (en s’y prenant de la bonne manière, évidemment).

Pour tout débutant dans un domaine, cela peut faire peur. C’est un peu comme si tu démarrais le tennis en voulant devenir Serena Williams.

Si je te parle de ça ce matin, c’est que je sais ce que ça fait de se lancer dans un nouveau domaine inconnu. Tu ressens peut-être cette peur de ne jamais y arriver car il y a trop de choses à faire, trop de choses à savoir. Si tu veux changer de métier, ou créer ton propre projet, tu vois la montagne qui t’attend.

Au tout début, je me trouvais archi nulle par rapport à tout ce qui existait, et par rapport au niveau des gens que j’admirais. Je me disais que j’en aurais pour des années avant de leur arriver à la cheville. Tellement de lectures, de connaissances, d’idées à accumuler, sans parler de la mise en pratique… Un vrai chantier.

Mais au fond de moi, impossible de me résoudre à ne pas y aller. J’avais peur, ça me semblait énorme, mais j’avais ENVIE d’y aller. Alors, j’ai retroussé mes manches et je m’y suis mise. Et c’est de ma progression que je veux te parler !

Car je te rassure, mon rôle n’est pas de te déprimer. Mon rôle est plutôt de te donner des conseils et un retour d’expérience pour « hacker » ces 10 000 heures.

Pour commencer, il faut que tu aies conscience d’UNE chose :
Tu n’as PAS besoin d’être un expert de classe mondiale de ton domaine pour avoir le droit de faire quelque chose.

Je sais que beaucoup de personnes dans la communauté sont bloquées car elles ne se sentent pas légitimes tant qu’elles ne maîtrisent pas tout de A à Z. En coaching, il est très fréquent que mes clients n’osent même pas avouer leurs idées, car ils se disent qu’ils n’ont pas “le droit” de prétendre en faire leur métier !

C’est de l’auto-sabotage ! Si tu te dis la même chose, c’est toi qui te bride ! Si tu penses que tu n’as aucun projet, aucune envie, il y a de fortes chances que ce soit parce que tu ne t’avoues pas tes envies car tu te dis que tu n’es pas légitime pour ça.

Est-ce que je me trompe ? 🙂

(Peut-être que ton souci ne vient pas de là, évidemment. Il y a de nombreuses possibilités. Mais celle-ci est celle que je rencontre le plus fréquemment en coaching !)

Pose-toi les questions suivantes (vraiment, fais l’exercice) :

Qui t’inspire ? Quelles sont les personnes dont tu lis les contenus ? Quel est le manager qui t’a le plus marqué ? Le prof qui t’a le plus marqué ?
Si tu fais vraiment l’effort de te souvenir, je suis certaine que tu constateras la chose suivante : la plupart du temps, les personnes qui t’apportent le plus ne sont pas les experts techniques d’un domaine, mais celles qui savent transmettre avec passion.

Bien sûr, il y a certains métiers pour lesquels l’expertise est non négociable. Si je me casse quelque chose, je n’ai pas envie que le chirurgien me dise “Je ne suis pas expert mais j’ai les bases donc t’inquiète, je gère“.

Mais dans le cas où tu n’as pas la vie de quelqu’un entre les mains, j’ai des choses à te dire !

Quand on démarre, il faut d’abord passer la “barrière de la frustration”, c’est-à-dire le moment décourageant où on a l’impression qu’on n’y arrivera jamais.

Je vais te confier quelque chose : depuis petite, j’ai un gros problème avec ça. Je m’énerve dès que je n’y arrive pas tout de suite. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai dû mettre un terme à ma courte carrière de pianiste à 10 ans (Au Clair de la Lune, un vrai chef d’oeuvre) parce que ça me rendait dingue de ne pas maîtriser un accord du premier coup. Ca m’a fait la même avec les exercices de maths. Heureusement pour mes nerfs, aujourd’hui, j’ai dépassé ça la plupart du temps. Sauf quand je me suis (ré)essayée au golf cet été. Au point de m’arrêter de jouer dès que j’ai réussi à faire un joli coup au practice, histoire de rester sur une bonne note (alors qu’il me restait encore des balles que j’avais payées, soit dit en passant).

Pourquoi ça m’a rendue dingue ? Parce que je me suis comparée aux meilleurs (le monsieur là-bas joue mieux que moi, je suis vraiment nulle… Il vient chaque jour depuis 20 ans ? Et alors, ce n’est pas une raison !)

Sauf qu’en réalité, on n’a pas besoin de maîtriser parfaitement le sujet pour se faire plaisir.Je suis mauvaise au billard car je ne joue que rarement, mais j’ai les bases qui me permettent de m’amuser. Pas besoin de plus pour passer un bon moment.

Or, la différence réside ici : c’est quand je prends plaisir à pratiquer une activité que j’apprends le plus vite et le plus efficacement.
Je crois que je n’aimais tout simplement pas le piano.
Je crois que je ne n’aime pas plus que ça le golf.
Par contre, pour les sujets qui me passionnent, je ne me pose pas la question du nombre d’essais que je fais avant d’y arriver. Ca me plaît, point barre, donc j’y vais sans me poser de questions.

La leçon à retenir est donc la suivante : en choisissant d’apprendre le sujet qui te passionne, l’apprentissage sera une source de plaisir, et non pas une montagne qui te décourage avant même de démarrer ta randonnée.

Mais ce n’est pas tout. Tu n’as pas besoin de 10 000 heures pour commencer à travailler sur le sujet – et même mieux, à te rémunérer.

L’objectif n’est pas de devenir l’expert n°1.
L’objectif est le suivant : être meilleur dans ta discipline que ceux à qui tu parles. Je m’explique avec deux exemples :

  • Si tu veux devenir freelance en marketing digital, tu as juste besoin d’être meilleur que tes clients qui n’y connaissent pas grand chose
  • Si tu veux devenir formateur en RH, tu as juste besoin d’être meilleur que tes stagiaires

On a souvent tendance à surestimer le niveau nécessaire pour être utile aux autres. Or, la majorité des gens que tu croiseras débutera dans ton propre domaine de prédilection. C’est statistique ! C’est pourquoi le but n’est pas de maîtriser à 100%, mais de maîtriser davantage que ta cible. S’ils sont à 20% de maîtrise, il faut que tu sois à 40 ou 50% pour leur apporter de la valeur.

Dans le livre The first 20 hours – How to learn anything, Josh Kaufman (aussi auteur de l’excellentissime Personal MBA) affirme que l‘on a besoin de seulement 20 petites heures pour apprendre un sujet et passer du stade de la frustration au stade du plaisir d’apprendre.
Le secret ? S’entraîner 60 à 90 minutes par jour pendant un mois.
 La majorité de l’apprentissage se concentre sur les premières heures, c’est là que le cerveau emmagasine le plus de connaissances. Ensuite, cela décroît, et les résultats sont moins visibles. Il faut donc que tu persévères ce premier mois pour qu’ensuite, pfiou, tout soit plus fluide.

Je ferai un article détaillé sur le sujet prochainement, mais en attendant je te partage mes recommandations pour apprendre vite un nouveau sujet :

  • Sois régulier dans ton apprentissage. Si tu suis ce Calendrier de l’Avent, tu vois que tu réussis à prendre du temps chaque jour. Fais pareil pour progresser sur le domaine qui t’attire, en bloquant dans ton agenda des plages quotidiennes d’apprentissages. Mieux vaut y passer 30 minutes par jour, chaque jour, que 3h d’un coup le dimanche matin. C’est cette régularité qui me permet de progresser à vitesse grand V sur de nombreux sujets : aussi bien les sujets de fond de mon domaine (reconversion, entrepreneuriat, développement personnel…), que les compétences pratiques dont j’ai besoin (développement d’un blog, marketing, vente…). Depuis des années maintenant, j’ai un temps alloué à mon auto-formation.
  • Va à l’essentiel. Ne te lance pas dans la lecture d’un pavé rébarbatif ! Prends le temps de bien choisir tes sources, et de te fixer un objectif clair. Quand je veux apprendre quelque chose, je fais le point sur ce que je dois savoir et comment je peux l’apprendre. Je ne m’encombre pas de superflu, car je sais que j’ai peu de temps.
  • Immerge-toi au maximum dans ton nouveau domaine. Si c’est le développement personnel, lis du développement personnel, parle de développement personnel, écris, respire développement personnel, et applique tes apprentissages à ta propre vie. Dans mon cas, je travaille sur moi-même tous les sujets que j’aborde en coaching. Le fait d’expérimenter dans ma vie me permet d’accompagner les autres dans ces étapes en sachant très bien de quoi je parle. Ca marche pour tout ! Si tu veux apprendre l’anglais, tu as plus intérêt à partir en voyage dans un pays anglo-saxon qu’à lire des listes de verbes irréguliers.

Les deux leçons à retenir de l’article d’aujourd’hui :

  • Tu n’as pas besoin d’être expert pour commencer à t’exprimer sur un sujet et à en faire ton métier, petit à petit
  • Tu peux monter en compétence rapidement si tu t’y prends de la bonne manière !

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