Emilie : Copywriter freelance expatriée à Barcelone

Emilie est copywriter freelance à Barcelone. Mais avant d’en arriver là, elle a connu un parcours plein de rebondissements ! Après avoir traversé un burn-out et une phase de doute sur son avenir, elle a réussi à mettre des mots sur le métier qu’elle voulait exercer. Et c’est son article sur son burn-out qui l’a propulsée et qui lui permet aujourd’hui de vivre de son activité. Un témoignage sincère et motivant à découvrir !

Le récap’ pour les plus pressés est en bas d’article.

Bonjour Emilie, raconte-nous ton parcours en toute transparence !

J’ai eu un parcours assez atypique ! J’ai commencé à travailler à 18 ans et j’ai eu plusieurs métiers différents : serveuse, enquêtrice, chargée de communication… Mais c’est ma dernière expérience qui a marqué un tournant dans ma vie professionnelle : j’ai été chargée de projet pendant 3 ans dans la même société. Malheureusement, il y a eu beaucoup de restructurations et de changements en l’espace de 6 mois. J’ai réalisé que je ne pourrais pas évoluer dans cette entreprise, et je l’ai mal vécu psychologiquement mais aussi physiquement. Quand à 24 ans on n’arrive plus à marcher à cause de douleurs de dos, c’est mauvais signe !

Je suis partie avec perte et fracas. Une semaine de temps, et une rupture conventionnelle en poche, j’ai quitté cette entreprise à 24 ans, très brutalement et sans vision d’avenir. Je ne savais plus vraiment quel était mon métier et ce que je voulais faire.

Il m’a fallu beaucoup de temps pour faire le deuil de mon travail. Je suis très ambitieuse de nature donc j’avais envie d’aller de l’avant, mais ma tête et mon corps me disaient l’inverse. J’étais KO. Heureusement, mon compagnon m’a beaucoup aidée à cette époque. Il m’a conseillé de prendre le temps de ne rien faire, de me reposer et de me reconnecter à moi-même. Il avait raison. Dans ces moments, on a tendance à oublier qui l’on est. J’ai pris le temps de me reposer pendant un mois.

Qu’as-tu fait à partir de là ?

Ma période de chômage a commencé. C’était l’occasion de prendre le temps de développer mon blog, Folie Curieuse, que je tenais déjà depuis un an. Mon blog est ce qui m’a sauvée pendant les phases difficiles au travail. Quand ça n’allait pas, j’écrivais un article et ça me reboostait.

Je commençais à avoir envie de travailler dans le webmarketing. Un ami m’a dit qu’il montait sa boîte mais qu’il n’aurait pas les moyens de m’embaucher. En revanche, il pouvait me prendre en freelance. L’idée de devenir freelance est donc partie d’une simple discussion entre amis ! J’ai trouvé que c’était une bonne idée, car cela me permettrait de facturer des articles pour des partenariats mon blog personnel. Je me suis dit, au pire, je ne risque pas grand-chose à créer mon statut auto-entrepreneur. Au final, nous n’avons pas travaillé ensemble mais ça a déclenché la dynamique. Pour autant, je ne me voyais pas encore en faire entièrement mon métier. 

Le moment décisif a été mon voyage d’un mois en Australie et mon déménagement à Barcelone dès mon retour. Je n’avais pas de plan pour ma vie professionnelle, mon blog personnel n’avait pas encore décollé, et les quelques propositions de partenariats étaient plutôt de l’argent de poche. Je commençais à percevoir que je voulais travailler dans ce domaine là, mais je ne savais pas comment. Honnêtement ? J’avais super peur de me lancer !

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Un matin en me réveillant, j’ai eu un déclic. J’ai réalisé que s’il y avait bien un moment où je pouvais essayer, c’était maintenant. Pas quand j’aurai pour projet d’avoir un enfant ou d’acheter une maison. Mon copain pouvait nous supporter financièrement au départ. C’était décidé, j’allais me lancer !

Alors, comment t’es-tu lancée ?

Lorsque l’on a emménagé, j’étais pleine de bonne volonté. Puis tout est retombé comme un soufflé.

Ce n’est pas si simple de s’adapter à un pays étranger quand on a toujours vécu en France, et quand on ne parle pas la langue ! J’ai assez mal vécu le déménagement et il m’a fallu un mois pour enfin être heureuse d’être à Barcelone !

Puis j’ai repris le dessus. J’ai commencé à me former et à réfléchir à ce que je voulais proposer. J’ai travaillé là-dessus tout l’été, mais dans le vide, car ce que je comptais proposer n’était pas en totale adéquation avec qui j’étais et ce qui me plaisait. Je me préparais à faire ce que tout le monde fait : de la rédaction mais aussi des sites internet et du community management. Mais je n’étais pas en osmose avec ma proposition de valeur, donc évidemment ça ne fonctionnait pas. Pendant l’été, je ne trouvais personne sur les réseaux sociaux. J’étais au fond du trou, je pensais que je n’y arriverais jamais.

Heureusement les groupes Facebook pour entrepreneurs m’ont beaucoup aidée, notamment “Les entrepreneuses qui déchiiirent” où je trouvais du soutien et de bons conseils. J’ai également suivi la formation LiveMentor sur comment se lancer en freelance. Mais le premier été s’est donc terminé avec un chiffre d’affaires à zéro. La formation LiveMentor a beaucoup insisté sur l’importance de la spécialisation lorsque l’on est freelance. Cela faisait plusieurs semaines que je me posais la question.

Comme souvent, j’ai dormi, et un matin j’ai eu le déclic ! En fait, je ne veux faire que de l’écriture, pas des sites internet !

Ca a été la révélation, mais ensuite la réalité m’a rattrapée : c’est bien beau, mais comment on vend de l’écriture ?

J’ai commencé par regarder les plateformes de rédacteurs. N’y allez surtout pas, c’est du vol ! LiveMentor a alors sorti sa formation en copywriting. Je ne connaissais pas ce mot, mais j’ai tenté le coup et j’ai démarré. Dès le premier cours, je me suis reconnue dans leur vision de l’écriture, mot pour mot. J’ai compris que ce que je faisais avait un nom. Je me suis toujours sentie un peu différente, car je n’écris pas comme dans un roman. Ma manière d’écrire a vocation à être proche des gens. J’écris comme je parle, j’ai envie de casser les codes et d’apporter de l’humain. De fil en aiguille, je me suis aperçue que le terme de “copywriting” était une meilleure approche marketing que “rédacteur web”. A l’étranger le copywriting était en pleine émergence mais commençait seulement à susciter l’intérêt en France.

Quelle est la différence entre un rédacteur web et un copywriter ?

Le rédacteur web rédige à partir d’un sujet précis et de consignes contraignantes qui lui sont imposées, un peu comme on l’a appris à l’école. Il doit respecter beaucoup de codes et des demandes spécifiques, être excellent en syntaxe et en orthographe, et ne pas coûter cher !

Le copywriter raconte des histoires. Sa mission est de toucher les gens, d’aborder les sujets différemment. Par exemple, un rédacteur va écrire l’article “Qu’est-ce que Facebook ?” alors que le copywriter écrira “Qu’est-ce que Facebook va changer dans votre vie ?“. Il met en avant l’aspect humain. Mon but est que mes lecteurs ne s’arrêtent pas au bout de deux minutes mais se sentent pris comme dans un roman.

J’ai donc choisi de me spécialiser dans le copywriting. J’ai remis mon site professionnel à zéro, j’ai tout retravaillé et notamment mes offres. Ca m’a donné un regain de confiance en moi, car cette fois-ci je savais ce que je proposais. Je savais le faire, c’était moi, ma personnalité, mon style, ma plume. Ca a fait toute la différence !

Comment se sont passés tes débuts dans le copywriting ?

J’ai vraiment démarré mon entreprise en septembre 2017 suite à ce déclic. J’ai commencé à écrire des articles et une newsletter chaque semaine. Parmi ces articles il y avait un sujet qui me tenait particulièrement à coeur : mon burn-out. J’y pensais depuis plusieurs semaines mais j’avais peur de l’écrire.

Et puis à nouveau un matin, le déclic : le coeur y est, lance-toi ! J’ai tout coupé autour de moi et j’ai mis des mots sur ce que j’avais sur le coeur et mon expérience face au burn-out. J’ai fait relire cet article par l’équipe LiveMentor. Je n’ai jamais eu autant la boule au ventre depuis le bac ! Ils m’ont proposé 2 ou 3 petits améliorations, mais globalement ils ont trouvé ça top. Alors je me suis dit, si eux trouvent mon article intéressant, ça va marcher !

J’ai publié cet article et ça a fait boum. Je l’ai publié sur mon site, je l’ai partagé sur des groupes Facebook d’entrepreneurs… J’ai eu beaucoup de retours dès le premier jour. Le lendemain j’ai reçu un mail de Frenchweb qui me demandait de republier mon article. A partir de là ça a été un déferlement. Mon Facebook n’a pas arrêté pendant une semaine, idem pour ma boite mail, mon LinkedIn… Les gens s’abonnaient, m’envoyaient des messages. Beaucoup de personnes avaient vécu la même chose et se sont intéressées à mon histoire grâce à mon style d’écriture.

Les gens m’ont accordé leur confiance parce que je me suis livrée. Pendant une semaine j’ai eu des tas de rendez-vous. Et là, en tant que bébé freelance, j’ai pensé : c’est génial je vais gagner plein d’argent ! Je ne vais même pas pouvoir tout accepter si tout le monde me propose une mission ! Je suis très optimiste parfois 😉

Mais dans la vraie vie ça ne se passe pas comme ça. Sur 10 personnes, 2 ont signé. C’est un bon ratio, mais ce n’est pas ce que j’imaginais ! Mais ça m’a permis de lancer mon activité, car à partir de là je n’ai plus ressenti le syndrome de l’imposteur. Ca ne me bloque plus. Ca a été le début de ma nouvelle vie.

J’ai alors eu suffisamment confiance en moi pour me lancer dans d’autres projets comme ma chaîne Youtube. Puis LiveMentor a fait une étude de cas sur moi, ce qui m’a apporté encore plus de visibilité et des clients. Tous ces petits éléments mis bout à bout m’ont fait prendre conscience de la stratégie de personal branding autour de moi. Il n’y a pas UNE recette pour y parvenir, c’est un tout : mes contenus, ma visibilité, mon réseau…

Cela te permet-il de gagner ta vie aujourd’hui ?

En 3 mois j’ai réussi à gagner un salaire de 1500 euros. Pour moi c’était une belle étape. Au bout de 5 mois, j’ai pu commencer à me verser un vrai salaire et à mettre de l’argent de côté. Pendant 5 mois j’ai travaillé d’arrache-pied pour me faire connaître et travailler ma présence en ligne. Maintenant j’ai une situation financière relativement stable, même si on ne sait jamais de quoi sera fait demain.

A présent l’enjeu est de trouver un équilibre : travailler pour mes clients, développer du coaching pour d’autres entrepreneurs, libérer du temps pour moi et apprendre à être organisée. Je suis organisée à la base mais être seule chez soi face à son ordinateur ce n’est pas toujours facile. Tout est bon pour décrocher ! Mon principal objectif de l’année est de réussir à être plus productive, pour travailler moins mais produire plus efficacement, et ainsi obtenir davantage de résultats.

En quoi consiste le métier de copywriter au quotidien ?

Pour moi il y a deux aspects dans le copywriting : la rédaction de contenu, et la stratégie de contenu. Il faut avoir des connaissances (sans nécessairement passer par une école ou une formation) sur les réseaux sociaux, le blogging, les logiciels de newsletter… car l’un ne va pas sans l’autre. Savoir écrire c’est une chose, mais ce n’est pas une proposition de valeur suffisante pour l’entreprise ! Il faut apporter de la technique et de la mise en action. Cela signifie pouvoir proposer une stratégie de contenu dans sa globalité.

Je n’aime pas travailler pour une agence au même rythme qu’un rédacteur web, sur un sujet imposé, avec des mots-clés contraignants. Pour moi ce n’est pas épanouissant, je n’ai pas l’impression d’être moi-même.

Sur quels sujets écris-tu ?

C’est très large ! En ce moment je travaille pour des clients dans le développement personnel, le mariage, une application mobile, le feng-shui et des ateliers parents-bébé ! J’aborde à la fois la stratégie de contenu, la rédaction et la communication sur les réseaux sociaux.

Néanmoins, je refuse des missions si le sujet ne me parle pas du tout. Je choisis des thématiques qui me nourrissent et dans lesquelles je prends du plaisir.

Est-ce que le fait d’être à Barcelone change quelque chose à ton métier ?

Comme je travaille sur le web, ça ne change rien. Je ne vois pas d’énorme différence entre le fait de vivre à Barcelone et à Nantes, à part la douceur de vivre, le soleil et la plage. Finalement c’est pareil, je travaille toute la semaine, sauf que le weekend on va à la mer et en hiver au ski. Le changement c’est dans la tête ! C’est la peur de passer le cap de l’étranger et de l’inconnu. Mais c’est en se confrontant à ses peurs qu’on les surmonte. Au départ j’avais peur de tout, comme aller faire mes courses sans parler un mot d’espagnol.

Le plus important c’est de s’écouter et de faire ce qu’on a envie de faire, en mettant la peur de côté pendant un temps… et se lancer. Il faut trouver l’impulsion d’y aller une bonne fois pour toutes.

Quels sont tes conseils à ceux qui sont attirés par le freelancing et le copywriting ?

Être soi-même. Dans mes contenus je suis moi-même, souriante, enjouée. C’est l’image que je veux transmettre dans mes vidéos. C’est ça qui fait la différence.

Puis il faut se donner un coup de pied aux fesses pour se lancer. Arrêter avec les pensées du type “J’ai envie de faire ça mais j’y arrive pas”. Il faut prendre des risques et avancer. Au pire, si on se rate, on aura appris ce qu’il ne faut pas faire, et si ça marche tant mieux ! Il n’y a pas d’échec, que des apprentissages. Et quand ça fonctionne, il faut toujours comprendre pourquoi, et réessayer. Mon article sur mon burn-out a été la première étape, qui a débouché sur l’article de LiveMentor et d’autres articles invités. C’est l’effet boule de neige !

Pour être freelance, il est nécessaire d’être très, très organisé. On n’est pas en entreprise mais on a des deadlines pour les clients et des deadlines pour nos projets personnels. L’auto-discipline est indispensable ! Dans mon cas, j’ai un calendrier éditorial. Ca me permet de m’organiser et de prévoir de la disponibilité pour de nouveaux clients. Je sais quand je vais faire une nouvelle vidéo, un article invité, quand je vais tenter un nouveau format de contenu… ça fait la différence à force, car les gens voient que je fais quelque chose de nouveau, et moi je ne me laisse jamais dépasser par mon agenda.

Ensuite, il faut absolument rendre prioritaire sa stratégie de communication personnelle ou personal branding. Car le jour où il n’y a plus de clients il n’y a plus rien si on n’a pas déjà une image en ligne. Or, en construisant quelque chose sur le long terme, on sécurise.

Et pour finir… Il faut prendre du plaisir ! Il n’y a aucune raison de quitter le salariat si on n’aime pas ce qu’on fait dans la vie ! Quel est l’intérêt de travailler pour soi sinon ? On ne devient pas freelance pour devenir riche. Gagner sa vie c’est bien, mais faire le choix d’être freelance c’est pour être libre de faire ce qu’on veut : voyager, lancer des projets, s’acheter une maison… Il y a des freelances qui font cela pour l’argent mais ce n’est pas la majorité.

Tout le monde n’est pas fait pour être freelance. Parfois ça ne nous correspond tout simplement pas. C’est aussi une période de vie. Il y a 5 ans je n’aurais clairement pas pu faire ça ! Certains freelances souffrent de leur situation. Aimer son métier et aimer être freelance, ce sont deux choses différentes. Dans mon cas, je ne pourrais pas être copywriter salariée. Il faut trouver la zone où tout se rejoint.

Pour en savoir plus sur Emilie et pour découvrir son coaching éditorial, c’est par ici ! 


Que retenir de l’expérience d’Emilie ?

  • Le métier de copywriter : toucher les gens par l’écriture en racontant des histoires et en abordant les sujets sous un angle plus humain que la rédaction web
  • Pour toucher les gens et transmettre ses messages, il faut être soi-même
  • La stratégie de personal branding est indispensable pour un freelance…
  • Ainsi que l’organisation !
  • Aimer son métier et aimer être freelance, ce sont deux choses différentes. Il faut trouver la zone dans laquelle tout se rejoint.

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