Faut-il forcément entreprendre pour s’épanouir au travail ? (Mon expérience !)

Faut-il forcément entreprendre pour s’épanouir au travail ? L’entrepreneuriat est-il la seule solution pour aimer se lever le matin ? Et si on n’a pas envie d’entreprendre ? Je vous donne mon avis et mon expérience de salariée devenue entrepreneure !

La majorité des interviews que je publie présente des parcours de salariés devenus entrepreneurs. On m’en a fait la remarque, alors je me suis interrogée : la seule solution est-elle d’entreprendre pour s’épanouir ? Je vous livre ici mon analyse, et je vous partage ma propre expérience de salariée devenue entrepreneure, en fin d’article.


Les principales sources de l’insatisfaction au travail dans le salariat

En tant que fondatrice de Pose ta Dem’, je suis bien placée pour savoir ce qui pose problème à ceux qui ne s’épanouissent pas (ou plus) dans leur quotidien professionnel. J’avais fait une première enquête il y a un an (disponible ici), et je le constate au quotidien depuis, avec mes clients et ma communauté.

Les principales raisons sont les suivantes :

  • Le manque de sens (brown-out)
  • Le poids de la hiérarchie et des procédures
  • Le décalage entre passion et travail. Autrement dit, l’écart entre les aspirations et les centres d’intérêt, et la réalité du métier au quotidien
  • Une envie de liberté et d’autonomie
  • Une pression trop intense, un stress, une surcharge de travail (qui peuvent conduire au burn-out)
  • Des collègues que l’on ne supporte plus, qui ne nous font pas évoluer
  • Un manque d’équilibre vie personnelle / vie professionnelle
  • Un ennui au quotidien car la charge de travail est insuffisante (bore-out)

Si vous avez atterri ici, vous vous reconnaissez probablement dans au moins une de ces raisons !

Qui aime prendre le métro à 8h du mat’ pour aller en réunion ? #passionligne13


L’entrepreneuriat permet-il de résoudre ces problèmes ?

Pour traiter la question, je reprends chaque cause d’insatisfaction, et je vous dis si à mon avis, l’entrepreneuriat est une solution à celle-ci.

L’entrepreneuriat peut-il résoudre…

  • Le manque de sens : OUI. Créer son propre projet, voir les résultat de ses actions, se fixer des objectifs et travailler pour les atteindre… donne évidemment du sens au travail. On sait pourquoi on travaille : pour soi, pour son projet (qui est plus grand que soi), pour réaliser ses aspirations, sa “mission”.
  • Le poids de la hiérarchie et des procédures : OUI. Entreprendre, c’est être son propre chef. En créant un business, on le crée à son image. Et on découvre la joie de créer sans devoir suivre de process absurde. Attention en revanche à ne pas se créer sa propre prison en créant soi-même des procédures complexes. Au début de l’aventure ce n’est pas le cas, mais les entrepreneurs plus expérimentés rencontrent ce souci, qui est de rester aussi agile qu’au début. Mais vous n’en êtes pas là !
  • Le décalage entre passion et travail : OUI… si on crée une activité qui nous plaît vraiment. Car on peut très bien se lancer en freelance par exemple, et continuer à faire des missions qui ne nous plaisent pas, car on s’enferme dans une case et on n’ose pas se réinventer. Or pour moi, l’entrepreneuriat sert justement à créer une activité qui nous ressemble ! Si on prépare bien son projet, oui, l’entrepreneuriat permet de travailler sur ce qu’on aime.
  • Une envie de liberté et d’autonomie : OUI… si on ne se crée pas sa propre prison. Créer sa propre boîte permet de la créer à son image aussi en termes d’organisation. On travaille d’où on veut, quand on veut, comme on veut. Et une fois qu’on a goûté à ça, difficile de revenir en arrière. Mais attention à ne pas se créer sa propre prison en travaillant trop et en étant totalement dépendant de son business. Mais là aussi, vous vous poserez la question une fois que vous aurez démarré.
  • Une pression trop intense, une surcharge de travail : NON. Un entrepreneur travaille beaucoup. Vous trouverez toujours des entrepreneurs qui se vantent de travailler 80 heures par semaine, avec le hashtag #entrepreneurlife. Mais ça ne doit pas être un exemple ! Il ne faut pas tomber dans le piège du “Je suis entrepreneur DONC je dois bosser nuit et jour”. Au contraire, il faut faire le maximum pour garder un équilibre. Mais malgré ça, il faut le savoir, les premières années nécessitent un investissement en temps, et une implication sans faille.
  • Des collègues que l’on ne supporte plus : OUI. En créant votre boîte, vous créez votre propre environnement. Que vous travailliez seul ou en vous entourant (associé, partenaires, freelances, salariés un jour peut-être…), vous avez le choix. A vous de savoir bien vous entourer !
  • Un manque d’équilibre vie pro / vie perso : oui et non ! En fait, c’est vous qui aurez la maîtrise de cet équilibre. Donc si vous parvenez à le maîtrisez, oui, vous irez mieux qu’en étant salarié. Mais si vous ne réussissez pas à créer votre propre cadre… cela risque d’être pire que lorsque vous étiez salarié.
  • Un ennui au quotidien car la charge de travail est insuffisante : HAHAHA. NON. 

Ma conclusion : oui, l’entrepreneuriat résout directement les problèmes qui surviennent dans une carrière salariée. Mais je vais nuancer…

Tous les entrepreneurs travaillent sur des rooftops, c’est bien connu (et ensuite, ils filent chez l’ostheo)


Le salariat AUSSI peut permettre de s’épanouir !

Je pense que le salariat peut permettre de s’épanouir, SI…

  • On est meilleur (= plus performant, plus à l’aise) quand on évolue dans un cadre fixé par une organisation / un supérieur
  • On aime profondément son métier, métier qui fait forcément partie d’une organisation plus grande que soi
  • On trouve un sens à son emploi et des valeurs dans l’entreprise pour laquelle on travaille
  • On estime les personnes avec qui l’on travaille et l’on oeuvre dans un but commun
  • On travaille pour une entreprise qui favorise la créativité individuelle et qui considère ses salariés

L’entrepreneuriat n’est pas fait pour tout le monde, et il n’y a pas à rougir de ça. Si entreprendre ne vous attire pas, VOUS AVEZ LE DROIT. Même si c’est la mode, même si les entrepreneurs sont mis en avant. Si ce n’est pas votre truc, ce n’est pas grave. Bien au contraire : soyez conscients de vos forces en tant que salarié. Quelle valeur apportez-vous à une entreprise ? Quels talents pouvez-vous développer pour booster votre carrière ?

En fait, je vais résumer ma pensée en une phrase :

Le salariat est épanouissant si l’on mène sa carrière comme un entrepreneur

Ce que j’entends par là, c’est que d’après moi, “subir” sa carrière en attendant que son employeur y donne un sens, ne pourra PAS être épanouissant. En revanche, créer sa propre carrière comme on créerait une entreprise, répond aux points que l’on a vus plus haut : se fixer des objectifs, donner du sens, décider de son métier, être autonome…

Le sujet n’est donc pas “salariat OU entrepreneuriat”, mais “état d’esprit d’un entrepreneur dans un statut de salarié”

Mais il y a une limite à cela d’après moi : le salariat nous maintient dans un état de soumission à un employeur. Un salarié qui n’a que son job comme revenu est totalement dépendant de son employeur. C’est comme ça qu’un beau jour, s’il est licencié, ou doit quitter l’entreprise quelle qu’en soit la raison, il se trouve bien démuni. (D’où l’idée d’être toujours entrepreneur de sa propre carrière, et de travailler en permanence son “personal branding” même si l’on est salarié).

Une dernière chose que je souhaite ajouter : entreprendre permet de réaliser ses rêves, alors qu’être salarié consiste à travailler pour réaliser les rêves de quelqu’un d’autre. Cette phrase bien connue dit vrai : si on a des rêves, on ne pourra jamais les réaliser pleinement en étant salarié. Et si on n’a pas de rêves… c’est que l’on ne s’est pas posé la question, ou que l’on n’ose pas se les avouer car on se dit que c’est impossible.


Mais l’entrepreneuriat peut créer d’autres problèmes

L’entrepreneuriat est-il le Graal pour autant ? En fait, il peut générer de nouveaux problèmes :

  • Ne pas réussir à fixer une limite avec sa vie privée
  • Travailler trop, beaucoup trop… et finir en burn-out
  • Ne pas réussir à s’organiser seul et/ou à bien s’entourer

Mais je considère que le propre de l’entrepreneur est justement de trouver des solutions à des problèmes. Quand quelque chose ne fonctionne pas, plutôt que de se résigner (comme on peut être tenté de le faire lorsque l’on est l’un des rouages d’une organisation), on va lire, s’inspirer, se former, échanger avec d’autres entrepreneurs, être coaché/mentoré… pour trouver la solution. Et c’est passionnant.


Mon expérience de salariée à entrepreneure

Regardez comme j’ai l’air heureuse de gérer mon business online depuis mon smartphone ! (ou de regarder des vidéos de chats, on ne saura jamais)


Plus sérieusement, pour finir, je vous partage ma propre expérience.

Pendant mes études, avec mon profil de bonne élève, j’ai tout fait pour préparer une carrière aux petits oignons… pensant que je serais faite pour ça. C’était dans la logique des choses.

Mais comme je le raconte dans mon histoire (à lire ici), au bout de quelques années seulement, j’ai compris que je ne m’épanouirais pas dans une carrière classique : les jeux de pouvoir et la hiérarchie me gonflaient déjà, je n’aimais pas faire “valider” mon travail, j’avais envie d’être libre géographiquement et de choisir mes horaires, je voulais créer des projets qui me ressemblent… En gros, ma vie de salariée était la suivante :

  • Le fameux métro-boulot-dodo
  • L’obligation de respecter des horaires socialement acceptables, et de faire semblant de travailler même quand je n’étais pas inspirée (en même temps, pour ma défense, être inspirée par une propale de 80 slides c’est pas évident)
  • Passer des heures interminables en réunion (toujours d’une utilité extrême, vous vous en doutez)
  • Devoir suivre des process sortis tout droit d’Absurdie
  • Compter mes jours de congés et faire valider les dates que je souhaitais (pour moi cela revient à demander l’AUTORISATION de vivre ma propre vie)

Après ces premières années dans le salariat, je me suis lancée dans l’entrepreneuriat. Si vous voulez savoir comment tout s’est déroulé, je vous renvoie à cet article : Comment j’ai réussi à créer mon propre job sur-mesure en partant de zéro.

Maintenant, cela fait un an et demi que je suis indépendante, et ma vie ressemble à ça :

  • Je suis passionnée par ce que je fais au quotidien, à un point que je ne pensais pas être possible !
  • Je travaille d’où je veux, ce qui me permet désormais de voyager de temps à autre en digital nomad comme j’en rêvais avant (je raconte mon premier tour d’Europe en digital nomad ici)
  • Je suis comblée par mes échanges avec ma communauté et mes clients. Je me sens utile car je vois que je leur apporte de la valeur.
  • Je suis libre de créer tout ce que je veux et d’essayer des choses sans demander la permission. J’ai la main sur absolument tout : ce que je dis dans mes articles (je n’aurais pas pu écrire sur le blog de mon ancienne entreprise que je fais la sieste au soleil en pleine semaine en écoutant Gilbert Montagné – alors qu’ici, je peux, sans que vous me jugiez – pas trop en tout cas – bref), la méthode que je crée pour mes coachings, les visuels de ma communication, mon process de vente, etc.
  • Je gagne bien ma vie grâce à mon activité, et contrairement au salariat, j’ai champ libre pour augmenter mes revenus. Je peux tout essayer, tout créer. Je suis beaucoup moins stressée financièrement que lorsque j’étais salariée, alors même que mes revenus sont par nature instables. Mais comme ils dépendent directement de moi et de mon travail, je me sens pousser des ailes et je me dis qu’il n’y a aucune limite. Le champ des possibles s’ouvre bien plus qu’avec un contrat de travail.
  • Et le Graal : je ne prends plus le métro aux heures de pointes OH YEAH !

Je vous partage aussi en toute transparence les problèmes que je rencontre :

  • Je travaille beaucoup et je n’arrive pas à savoir si c’est trop ou pas. Mais je me dis, trop par rapport à quoi ? Je suis tellement passionnée par ce que je fais, que j’ai tout le temps ENVIE de travailler. Je m’interroge donc sur la limite que je dois me fixer pour ne pas m’épuiser sans m’en rendre compte, et me réveiller un beau jour KO !
  • Je suis impatiente, or tester de nouvelles stratégies et en voir les résultats prend du temps.
  • Je suis très exigeante avec moi-même et très ambitieuse, j’aime que les choses aillent vite, donc je me mets facilement la pression.

Mais ces trois problèmes sont passionnants en tant que tels, car je cherche des solutions. L’entrepreneuriat est la meilleure école possible du développement personnel. Devenir entrepreneure a fait de ma vie une vraie aventure. Pas une seule fois je n’ai regretté ce choix. Et pourtant, mon profil de départ n’était pas celui d’une entrepreneure… à ce que je croyais.


Vous savez maintenant ce que je pense du fait d’entreprendre pour s’épanouir.

Du coup, comment savoir si l’entrepreneuriat est fait pour vous ou pas ? C’est comme pour tout : il faut tester pour le savoir. Avant de vous lancer dans le grand bain, testez un petit projet 100% autonome en parallèle de votre job. Si gérer à la fois le contenu, l’organisation, le budget, les clients, la communication, etc, vous plaît, alors il est temps de plonger !


Lire cet article vous a définitivement motivé à vous lancer dans l’entrepreneuriat ? Mais ça vous fait peur, vous ne savez pas par quoi commencer, vous avez du mal à avancer sur votre projet…? J’accompagne des dizaines de personnes dans leur projet, alors pourquoi pas vous ?

Pour toute question et pour échanger : hello@posetadem.com


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