Guillaume : Après avoir été ingénieur informatique, il est devenu photographe pour aider des projets à impact positif

Après une école d’ingénieur et un premier job dans l’informatique, Guillaume a décidé de tout arrêter pour faire une école de musique. Il a finalement trouvé sa voie dans la photographie où il aide les projets à impact positif à avoir une image à la hauteur de leurs valeurs. Dans cette interview, il nous raconte comment il est devenu photographe et donne d’excellents conseils à ceux qui, comme lui, aimeraient se lancer dans une reconversion. Bonne lecture !


Bonjour Guillaume, raconte-nous ton parcours en toute transparence !

Bon élève et particulièrement en maths, j’ai fait une prépa MP (Math Physique) puis une école d’ingénieur sans grande conviction. Mon premier travail a donc été ingénieur informatique, à passer mes journées devant un ordinateur.

Sauf que j’adorais les activités artistiques et surtout la musique.

Après quelques années, j’ai tout arrêté pour faire une école de musique. Mais à la sortie je ne voyais pas comment en vivre. J’avais fait un premier pas vers une vie qui me convient, mais ce n’était toujours pas ça ! J’ai eu ensuite une phase d’emploi à temps partiel pendant laquelle je me suis lancé dans la photo. Pendant presque un an : travail le matin puis photo l’après-midi, en tant qu’amateur dans un premier temps.
Et c’est là que la magie a opérée, sans vraiment le décider on m’a proposé des premiers événements à couvrir en étant rémunéré (entreprise et mariages).

Je me suis alors focalisé sur le reportage sur des événements et mon projet s’est développé petit à petit.

Aujourd’hui, ma conscience écologique grandit chaque jour et je souhaite aider les projets à impact positif à avoir une image à la hauteur de leurs valeurs.

Pourquoi as-tu quitté ton job ?

Il y a plusieurs éléments qui ne me convenaient pas en étant salarié :

  • Le fait de travailler dans un bureau, le même chaque jour avec les mêmes personnes. Même si je m’entendais très bien avec mes collègues, cela représentait une routine qui apportait peu de nouveautés et rencontres.
  • Le manque de diversité des missions, au bout de 6 mois je trouvais que mes tâches devenaient répétitives, et je ne pouvais pas les choisir moi-même. Pourquoi une autre personne devrait décider de ce que je fais de la plus grande partie de mon temps ?
  • Un manque d’alignement entre mes aspirations profondes et ma réalité quotidienne.

Le déclencheur c’est qu’une école de musique a ouvert juste à côté de chez moi : mon rêve d’enfance.

J’ai compris que le moment était venu de tester autre chose ! D’enfin m’écouter et faire de vrais choix.

Comment s’est passé ton départ ? 

J’ai eu de la chance car mes anciens employeurs étaient très sympathiques et ils ont accepté une rupture conventionnelle, ce qui m’a permis d’avoir des allocations de retour à l’emploi le temps de construire autre chose.

Mais avant de savoir ça, je m’étais imaginé la suite comme si j’allais démissionner, et j’avais pu mettre de l’argent de côté pour tenir un certain temps sans revenus.

D’un autre côté, puisque je partais sur une formation en école de musique, j’avais trouvé un financement de la région qui m’évitait de payer la formation de ma poche. Tout s’est aligné au final.

Comment ont réagi tes proches ?

De mes proches comme ma famille j’ai surtout entendu :

« C’est bien d’avoir une passion mais ce n’est pas un métier ! Et puis ingénieur c’est une bonne situation, ton avenir est assuré. N’oublie pas que tu as toujours ton diplôme et que tu peux faire marche arrière au cas où. »

A cette période je n’étais pas sûr de moi, et ce n’était pas facile à entendre, ça me mettait en colère !

Heureusement, ma compagne de l’époque était là pour me soutenir. Elle avait aussi des aspirations artistiques et me comprenait.

Comment as-tu trouvé ta nouvelle voie ?

Ma voie actuelle, je l’ai trouvée à partir d’une passion nouvelle. Un jour où j’ai eu un appareil photo de type reflex entre les mains, j’ai compris que les photos que je faisais avec un mauvais téléphone avaient plus de potentiel, que cela me plaisait vraiment.

J’ai demandé une participation à un appareil neuf au Noël suivant, et là j’ai passé de plus en plus de temps à me balader dans Paris pour faire des centaines de photos. Je crois que cela m’apaisait, à ces moments-là je ne pensais à rien.

Et à force de faire des photos à des soirées ou pour des amis, des gens ont commencé à les trouver intéressantes.

Au même moment, je découvrais le statut de micro-entreprise et j’ai compris que ça pouvait être un bon début.

J’ai donc créé mon entreprise dès que l’on m’a proposé d’être rémunéré sur des événements.

Quelles sont pour toi les avantages et les inconvénients d’un Side Project ?

Lorsque j’ai cumulé un CDD à temps partiel et des débuts professionnels en photo, cela m’a apporté un équilibre.

Le CDD me payait mon loyer et créait une sécurité, sans laquelle je n’aurais pas pu me lancer.

D’un autre côté, j’avais beaucoup de temps libre pour me former en photo, et au bout d’un moment j’ai pu couvrir des soirées pour mes premiers clients.

La difficulté, c’est que pour se lancer à 100%, il faut pouvoir y mettre toute son énergie. C’est pourquoi à la fin de mon CDD, j’ai décidé de ne pas chercher un nouveau contrat, et de ne faire que développer ma nouvelle activité de photographe.

En quoi consistent tes activités aujourd’hui ?

Aujourd’hui, je suis devenu photographe pour aider des projets à impact positif, en créant une image à la hauteur de leurs valeurs.

J’ai toujours eu une attirance pour les reportages sur des événements, pour capter le bon moment et les émotions qui vont rendre les images vivantes.

Et cela passe également par des séances de portraits individuels et en équipe pour révéler les personnalités qui se cachent derrière un projet. Ou encore des photos pour illustrer les étapes de travail de mes clients, et mettre en avant leur passion sur le web.

Pour finir, je couvre des mariages (en nombre limité) car j’aime participer à ma façon à ces journées uniques de bonheur entre familles et amis proches. Les photos, c’est avec les alliances tout ce qui restera de ce moment.

Comment as-tu géré/gères-tu la transition financièrement ?

Financièrement il y a eu une période difficile. Après un salaire d’ingénieur, il a fallu radicalement changer de façon de dépenser, et mon loyer parisien n’était pas donné. Heureusement, j’ai toujours eu tendance à m’acheter peu de choses, à me centrer sur l’essentiel.

Au départ, les allocations de retour à l’emploi m’ont aidé, puis avant que l’activité ne prenne bien, j’ai utilisé une petite partie de mes économies. D’autant que j’ai dû investir dans du matériel fiable et de haute qualité, et donc plutôt coûteux.

J’avoue avoir eu une période pas très agréable où je comptais chaque euro, puis quand le bouche-à-oreille a commencé, et que ma présence sur les réseaux sociaux a eu des effets, je n’ai plus eu de soucis à me faire. J’ai même été surpris certains mois de gagner bien plus qu’en étant salarié.

Quelles sont les difficultés d’une reconversion selon toi, et comment les dépasser ?

À mon avis,  la plus grosse difficulté c’est de gérer toutes ses peurs :

« Est-ce que je vais pouvoir en vivre ? Est-ce que je suis fait pour ça ? Est-ce que je suis assez compétent ? »

Le syndrome de l’imposteur n’est pas évident à gérer : dans mon cas je m’étais formé à la photo sans passer par une école, alors je ne me sentais pas légitime (habitué à compter sur les diplômes).

Et puis on doit gérer seul son emploi du temps au quotidien, se motiver pour avancer.

Eviter la procrastination qui apparaît dès qu’une tâche nous jette hors de la zone de confort !

Le plus difficile, c’est de recommencer toutes ces premières fois, avec ses doutes.

Mais chaque première fois est une victoire, et petit à petit la confiance se créée. Les bons retours permettent de voir nos progrès.

Détermination et persévérance sont en tout cas à cultiver fortement, tout comme les relations avec les proches qui nous encouragent.

As-tu des enfants ? Si oui comment as-tu géré ta vie de papa et ta reconversion en parallèle ? 

Je n’ai pas d’enfants, mais si j’en avais eu, c’est probablement que j’aurais été dans un couple stable au moment de me lancer. Et pouvoir compter sur le salaire du conjoint est une bonne bouée de sauvetage.

Quand je me suis lancé c’était après une rupture, et je devais tout gérer seul.

En tout cas j’ai toujours pensé que je ne voudrais pas dire à mes enfants : «Papa n’aime pas son travail mais il faut bien gagner sa vie. ».

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans un Side Project mais qui n’a pas encore osé franchir le pas ?

Je dirais aux gens qui hésitent à franchir le pas :

Si vous sentez que votre job actuel ne vous correspond pas, si vous avez des envies de changement, si vous n’êtes plus aligné avec votre activité actuelle… Alors foncez ! Il n’y a rien de mieux que de se sentir bien dans son activité, et on n’a plus l’impression de travailler.

Je dirais de bien s’entourer, car se sentir seul c’est très dur dans ces moments-là.

Trouver quelques personnes de confiance qui nous soutiennent, et en discuter avec eux pour se faire rassurer.

Sinon, un travail sur soi me paraît quasi obligatoire. Chacun à sa manière, on peut trouver les outils qui nous aideront à devenir plus courageux, assumer nos envies, oser devenir soi-même sans se préoccuper du regard des autres !

Bon courage ! Tout est possible à condition de se mettre à l’action.

Socrate aurait dit : « La chute n’est pas un échec. L’échec c’est de rester là où on est tombé. ».


Que retenir de son expérience ?

  • Faire de sa passion son métier ? Et pourquoi pas !
  • Vous avez besoin d’être sûr.e de votre projet avant de vous lancer ? Avez-vous pensé au Side Project ? C’est un excellent moyen de se lancer avec un filet de sécurité.
  • Rappelez-vous, comme le dit si bien Guillaume : le plus difficile reste les premières fois, jetez-vous à l’eau, vous finirez toujours par trouver vos marques !
  • Prenez-le temps de bien vous entourer, c’est essentiel !

Vous pouvez retrouver Guillaume, qui est devenu photographe, sur son site Internet et son compte LinkedIn, son compte Facebook et son compte Instagram


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