Hanna : Freelance en copywriting après avoir été responsable RH

Après avoir étudié le droit et fait une carrière dans les ressources humaines, Hanna Grochocinska est maintenant freelance en copywriting. Dans cette interview, elle nous explique la nécessité de se former lorsque l’on se reconvertit et l’importance d’avoir un bon réseau. Si vous êtes à la recherche de conseils pour vous lancer : ne cherchez plus et lisez cette interview !


Bonjour Hanna, raconte-nous ton parcours en toute transparence !

Littéraire dans l’âme, depuis mon enfance, je rêvais de devenir écrivain. 

Pour mes études, j’ai choisi la fac de droit : tu sais, ce choix raisonnable pour avoir un job bien payé à la clé. Le problème quand tu choisis une orientation qui n’est pas ta passion, c’est que c’est compliqué de trouver la motivation tous les jours. C’était plutôt raide ! 

Mes cinq ans d’études ne sont pas un super souvenir. Je n’ai pas vraiment goûté aux soirées étudiantes, car j’ai toujours eu un job à mi-temps à côté. J’ai fini par un master 2 en droit du travail, en me disant que c’était la branche la plus « humaine » du droit. 

Par opportunité, j’ai décroché un poste dans les ressources humaines. À l’époque, j’imaginais que c’était le job le plus « humain » auquel je pouvais prétendre avec un diplôme de droit.  

La réalité est toute autre : d’après mon expérience, c’est une fonction très administrative où les relations humaines sont souvent tendues. Tu joues au pompier sans cesse. Il y a beaucoup de pression. J’ai appris beaucoup de choses dans mes fonctions RH, mais quelle que soit l’entreprise dans laquelle j’ai travaillé, je n’arrivais pas à trouver du sens dans ce que je faisais. Il arrive un moment où tu as l’impression de devenir un robot : manger, travailler, dormir. Dormir encore tout le weekend, tellement ta semaine de travail t’a vidé de ton énergie. 

Tu comptes les jours jusqu’aux prochaines vacances dont tu ne profites pas vraiment, car tu es trop fatiguée… Et puis, tu arrives à tes 30 ans, tu ne sais même pas comment. Tu as l’impression d’être dans une espèce de mauvais rêve. C’est ça, la vie adulte ? Tu mets ton tailleur, un beau masque tous les matins et puis te serres les dents ? 

Un jour, j’en ai eu marre. Je voulais que les choses changent. Je me suis dit : « Je vais faire une école de commerce. Cette fois, c’est sûr, je décrocherai un super poste avec un bon salaire. Et puis je vais faire des trucs plus intéressants ! ». C’était en 2014. Je commençais à m’intéresser au marketing digital, j’avais la tête pleine de nouveaux projets ! 

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J’ai décroché un nouveau diplôme. Et j’ai pris une nouvelle claque. 

En vérité, personne ne t’attend à la sortie avec les bras grands ouverts. Avec deux diplômes prestigieux, on me proposait des postes au SMIC, voire des stages non rémunérés… J’ai donc dû reprendre un job dans les RH pour pouvoir payer les factures. Mais je me suis fait une promesse : c’était mon dernier poste salarié. 

Comment est née ton envie de devenir freelance après plusieurs années de salariat ? 

J’ai tenu un peu plus d’un an dans mon nouveau poste. Une autre boîte, mais les mêmes problématiques humaines et managériales. Les codes que je trouve rigides et dépassés. Je ne rentrais toujours pas dans le moule : trop indépendante, avec un mode de pensée décalé, pas assez corporate… Je ne voyais pas de sens à ce que je faisais et le sentiment de passer à côté de quelque chose m’obsédait. 

J’étais frustrée de ne pas pouvoir exprimer ma créativité. Les journées étaient longues et d’une monotonie mortelle…

Mon besoin d’indépendance est devenu vital. J’ai quitté mon dernier poste où j’étais salariée fin 2017. 

cahier sur une table en bois avec crayon et tasse

En quoi consiste ton activité aujourd’hui ? 

Je partage ma semaine entre mes clients, le travail sur mon propre blog, la construction de ma marque personnelle et différentes formations. 

La formation n’est pas une option. Pour un freelance,  c’est très important pour rester au top. 

En tant que freelance en copywriting et créatrice de contenu, j’aide les entrepreneurs à créer du contenu web qui convertit leurs prospects en clients. J’utilise l’écriture captivante pour rédiger des articles de blog, des newsletters, des livres blancs et d’autres contenus web toujours avec un objectif précis : accroître la visibilité, générer les leads ou vendre. Le copywriting est l’art de manier les mots pour tisser des liens avec son audience. 

Je conseille également mes clients sur leur stratégie de contenu. 

J’ai fui la routine : je ne travaille que sur des projets qui me passionnent vraiment. Je sais que pour livrer un rendu exceptionnel à un client, il faut que son projet me parle. Je m’intéresse particulièrement aux start-up et aux projets disruptifs. Cela me stimule énormément !

Comment as-tu vécu le passage de la vie de responsable RH en CDI à celle de freelance en copywriting ? 

C’était extrêmement libérateur ! Je ne dis pas que tout a été rose, il y a des moments où tu passes de l’euphorie au doute, parfois dans la même journée ! La construction d’un nouveau projet, c’est un peu l’ascenseur émotionnel !

Lorsque j’ai quitté mon CDI, mon projet n’était pas encore complètement arrêté. J’ai passé beaucoup de temps à suivre plusieurs formations en webmarketing avant de revenir à ce que j’aime vraiment : l’écriture. Mais pas seulement l’écriture pour me faire plaisir, mais le copywriting qui est un levier puissant pour développer un business.  

Aujourd’hui, je peux vraiment dire que je suis dans mon élément !

Quelles ont été les étapes de la création de ton activité de freelance ? 

J’ai commencé par me bâtir un profil sur LinkedIn, puis je me suis inscrite sur quelques plateformes de freelances. 

Ensuite, j’ai ouvert ma micro entreprise lorsque j’avais déjà quelques prospects. Le site web est venu après, ce n’est pas indispensable lorsqu’on débute en freelance. J’ai aussi passé du temps à réseauter et à échanger avec d’autres freelance en copywriting et créateurs de contenu. 

Comment as-tu obtenu tes premiers clients ? 

Mes premiers clients sont venus à moi via LinkedIn, avant même que je ne lance mon site web ! 

Aujourd’hui, avoir une bonne présence sur LinkedIn est incontournable pour les freelances. Je m’en sers non seulement pour promouvoir mon activité de copywriter, mais aussi pour échanger avec d’autres professionnels et nouer des partenariats intéressants. Ce n’est pas un seulement un réseau pro, mais aussi un endroit où tu peux rencontrer des gens passionnants !

Ton activité te permet-elle de vivre ? 

Je peux dire que je commence à en vivre. Construire sa marque personnelle en tant que freelance prend du temps (au minimum quelques mois). Mais c’est aussi un choix réfléchi : je n’accepte pas tous les projets, même pendant les périodes creuses (il n’y a rien de pire que de commencer à se brader !). 

Je trouve que c’est très important de rester dans cette dynamique pour bâtir des relations durables avec ses clients.

Si tu te lances dans un projet qui ne colle pas à tes valeurs, tu ne peux pas faire du bon travail. 

main qui écrit sur une feuille avec une tasse de café en arrière plan

Quelles difficultés as-tu rencontrées ?

J’ai mis plusieurs années avant de trouver ma voie. C’était un long parcours solitaire, surtout au début. Je pense que j’aurais pu aller plus vite si j’étais accompagnée par un coach dès le départ. 

Quand tu entames une reconversion, tu navigues un peu à l’aveugle, tu ne sais pas par où commencer, tu pars un peu dans tous les sens… Tu as besoin d’un regard extérieur et bienveillant pour t’accompagner et pour ne pas te perdre inutilement. 

Un autre challenge, c’était celui contre moi-même. Je suis très impatiente de nature, j’aime bien quand les choses avancent vite et bien. Sauf que le parcours de tout entrepreneur, c’est tout sauf un long fleuve tranquille… Il y a beaucoup d’imprévus, de contretemps, des sujets que tu ne maîtrises pas et que tu dois apprendre, comme le personnal branding ou la construction de ton site internet. L’essentiel est de ne pas se décourager et de ne rien lâcher !

Que conseillerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer en freelance ?

Devenir freelance est l’un de moyens les plus rapides pour quitter le salariat et devenir indépendant.

D’abord, il est important de prendre conscience que le passage d’un monde de salariat à celui de freelance est un vrai changement de mentalité. Si l’échec est très mal vu dans le monde du salariat, il est une véritable richesse pour tout entrepreneur.

Échouer est le meilleur moyen d’apprendre et de progresser. Il faut se déconditionner et se libérer de la peur de l’échec !

Si vous voulez sauter le pas, formez-vous. Les formations en ligne sont un très bon moyen de progresser rapidement. Il ne suffit pas d’être bon dans ce qu’on fait ; une grosse partie de l’activité de freelance est de savoir se faire connaître ! Mais attention, toutes les formations ne se valent pas. Internet grouille de vendeurs de rêve : ne tombez pas dans le panneau ! Renseignez-vous bien sur le formateur, testez plusieurs formations gratuites, interrogez d’autres freelances pour vous faire une idée sur la qualité et les résultats d’une formation.  

Pour avoir des résultats plus rapides, vous pouvez prendre un coach. Il est clair que ça a un coût, mais c’est le meilleur investissement que vous puissiez faire. 

Par ailleurs, il est essentiel de bien s’entourer. La reconversion fait peur à certains. Il n’y a rien de pire que les gens qui projettent sur vous leurs propres angoisses d’insécurité ! C’est un vrai changement de vie : il faut être préparé à ce que tout le monde ne vous suive pas. Parfois, il faut faire le tri et prendre des distances avec les personnes qui ne vous soutiennent pas.  

Entourez-vous des personnes qui sont dans la même dynamique : le groupe privé « Pose ta Dem’» en est un très bon exemple ! J’aurais aimé qu’il existe quand je construisais mon projet ! 

Certaines personnes pensent qu’il faut beaucoup d’argent de côté pour se lancer. Je ne le pense pas. Parfois, sauter le pas est non seulement salvateur, mais aussi c’est un vrai coup de boost.  « Brûler ses vaisseaux » peut paraître radical, mais c’est un excellent moyen pour tout donner. Quand tu claques une porte, fais-le franchement !

Enfin, il faut aussi se libérer de la culpabilité : ce n’est pas parce qu’on a choisi une voie, investi du temps pour faire des études, qu’on est condamné à faire un seul métier jusqu’à la fin de ses jours !  Tout n’est pas perdu, certaines connaissances sont transférables dans le monde d’entrepreneuriat.


Que retenir de l’expérience d’Hanna ?

  • Se former est ESSENTIEL (d’ailleurs, n’hésitez pas à aller faire un tour sur l’Académie Pose ta Dem’ !).
  • Il ne faut pas négliger son profil LinkedIn, c’est une vitrine qui peut attirer de nombreux clients !
  • Accepter les projets auxquels on croit et avec lesquels on est aligné est un bon moyen d’être certain que le travail sera plaisant et bien fait.
  • L’échec est un moyen d’apprendre et de progresser, il ne faut surtout pas en avoir peur.
  • L’entourage est très important : n’hésitez pas à aller vous inscrire dans des groupes Facebook spécialisés dans votre activité.
  • Ce que vous avez appris dans une activité professionnelle n’est jamais perdu, vous pourrez réutiliser ces compétences dans beaucoup d’autres domaines.

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