Jean-François : maître Reiki et sophrologue après avoir été réalisateur TV

Après une carrière à la télévision, Jean-François Clausse décide de faire un virage à 180° à l’âge de 50 ans. Aujourd’hui, il est maître Reiki et sophrologue. Dans cette interview, il nous parle de ses défis, des accompagnements qu’il propose, des inévitables doutes et de la manière dont il les surmonte au quotidien dans sa nouvelle vie d’entrepreneur. 


Bonjour Jean-François, raconte-nous ton parcours en toute transparence !

Mon parcours est assez linéaire jusqu’à ce grand virage pris mi-2018.

En 1985, bac littéraire en poche, je pars m’inscrire à la fac de Nancy. Je décroche 4 ans plus tard un master en Audiovisuel et pars ensuite faire une carrière de 27 ans en tant qu’intermittent du spectacle puis en tant que salarié à temps plein.

Pendant ce quart de siècle, j’ai travaillé à tous les postes de la chaîne de production audiovisuelle depuis stagiaire jusqu’à responsable des programmes en passant par caméraman, monteur et réalisateur. Des métiers exigeants, chronophages et énergivores souvent effectués “en tension”, dans des open-space agités de stress, de bruits et d’egos qui m’ont amené aux limites du burn-out.

Pour essayer de mieux gérer ce stress et de me sentir mieux dans une vie ballottée, je me suis intéressé au Reiki, une pratique thérapeutique japonaise dont le but est d’harmoniser corps, esprit, émotions et de trouver la paix en soi. Et… ça a changé ma vie ! Après trois années d’initiations et de travail sur moi, j’ai senti qu’il était temps de franchir le cap et de poser ma dem’ ! A moins de 15 ans de la retraite et malgré un salaire confortable, j’ai donc mis un terme définitif à ma carrière. 

Aujourd’hui, après quelques formations complémentaires, je me suis mis à mon compte et j’accompagne des personnes grâce à ces disciplines de mieux-être et de développement personnel que sont le Reiki et la Sophrologie.

Après plus de 25 ans de carrière dans la télévision et à plus de 50 ans, tu as décidé de poser ta dem’. Tu nous racontes ?

Pour la première fois de ma vie, j’ai vraiment fonctionné à l’intuition et il y a eu 2 éléments décisifs qui m’ont fait franchir le cap: le Reiki et Sarah, ma compagne.

S’engager dans une voie comme le Reiki, c’est un peu comme allumer la lumière dans une cave où vous vous êtes promis de ne jamais descendre ! On se retrouve, à un moment donné, seul, confronté à ses peurs et aux mensonges qu’on se raconte pour ne pas les affronter. Donc, dans ce travail que j’ai accompli avant de quitter mon job, j’ai essentiellement accepté de regarder honnêtement en face mes fragilités et mes faiblesses. J’ai avancé sur mes angoisses, j’ai appris à mieux me connaître et à m’accepter tel que j’étais.

Je suis revenu à des choses plus simples, plus douces, plus sincères et spontanées… Tout le contraire du métier que je pratiquais ! Il était donc temps de passer à autre chose.

Par ailleurs ma compagne Sarah avait déjà changé de carrière et était devenue auto-entrepreneur dans le digital. La voir s’épanouir en étant à son compte a achevé de me décider.

Un matin, en arrivant à ma boîte, j’ai entendu la petite voix qui me disait “Est-ce que tu te projettes vraiment encore 15 ans à faire ce métier ?”, la réponse est arrivée clairement et c’était un grand “NON” !

J’ai envoyé un mail à mon boss. Il m’a compris et ne m’a pas retenu. Fin juin 2018, j’étais libéré grâce à une rupture conventionnelle.

femme allongée sur l'herbe maître Reiki et Sophrologue

Comment as-tu vécu le passage de la vie de cadre salarié à entrepreneur ?  

Tout de suite après mon départ, j’ai ressenti le besoin de faire un  break. Après plus de 25 ans de surmenage, mon corps et mon esprit en avaient besoin. J’ai donc passé l’été à glander sans culpabiliser et je suis parti 5 semaines au Canada pour me rapprocher de la nature et de MA nature.

A mon retour, j’y voyais plus clair. J’avais un peu de temps devant moi et une énorme envie de redevenir débutant dans un domaine où j’allais me sentir utile aux autres.

Mes conseils pour bien gérer cette période de basculement de sa vie ?

  1. Accepter de passer par un bon moment de ‘’vide’’ afin de redevenir disponible à soi-même et de se remplir à nouveau d’autre chose.
  2. Accepter de partir de zéro et de ne pas savoir.
  3. Accepter d’être “oublié” par son ancien entourage professionnel si on change de domaine.
  4. Regarder ses peurs bien en face plutôt que de les nier ou les fuir. Les peurs de manquer d’argent ou d’échouer sont autant d’enseignements sur notre mode de fonctionnement émotionnel et sur le switch qu’il nous faut opérer pour devenir entrepreneur de sa vie.
  5. Faire confiance à nos choix et se rappeler à quel point on a désiré la vie qu’on est désormais en train de vivre.
  6. Ne pas négliger son corps. Il y a tellement de choses à faire et à penser quand on met en place son activité qu’on a vite fait de ne faire que ça. Il faut rapidement intégrer à sa routine de travail des moments de détente et d’activité physique. Pour moi ça a été : marche rapide et Yoga.

Tu es aujourd’hui sophrologue, comment t’es-tu formé ?

Je me suis donc lancé dans 3 formations en même temps tout en continuant à développer mon activité Reiki :

  • en sophrologie avec un organisme de formation.
  • en accompagnement de fin de vie avec une association.
  • en création de site WordPress en ligne (afin d’être autonome dans ma future communication).

Pendant cette année de formation, je suis passé par des moments positifs (l’excitation ou l’indépendance) et d’autres plus négatifs (l’isolement ou les difficultés administratives). Mais l’air de rien, même le négatif participe aux changements intérieurs qui s’opèrent.

En quoi consistent tes activités exactement ?

Globalement et pour résumer, on peut dire que je fais de l’accompagnement.

Le but du Reiki ou de la Sophrologie est d’amener les gens à prendre conscience que, certes ils ont des problèmes, mais qu’ils ont déjà les ressources en eux pour aller mieux. L’objectif est d’éparpiller le brouillard dans lequel ils se sentent perdus afin de les reconnecter à cette énergie déjà présente en eux.

Mon truc à moi c’est vraiment de faire comprendre aux gens que la vie est une expérience qui doit être vécue comme une quête de soi. Notre parcours de vie, notre façon de vivre nos émotions, notre corps, nos relations avec les autres agissent, comme autant de révélateurs des choses que nous avons à régler en nous pour avancer.

J’apprends donc aux gens à décoder ces signaux. Ensemble, nous dénouons les nœuds de leur existence, ils mettent petit à petit de la distance avec leurs problématiques et se créent un quotidien plus harmonieux, plus équilibré, en paix avec les autres et donc en paix avec eux-mêmes.

J’accompagne autant en cabinet qu’à distance via le site que j’ai créé, dans lequel j’écris et partage aussi mon expérience dans un blog. Aucune journée ne se ressemble donc et ça me va très bien !

Quelles ont été les étapes de la création de ton activité ?

Après mon inscription à Pôle Emploi, j’ai compris rapidement que les démarches pour trouver des aides à la formation allaient être longues et pas forcément fructueuses. Ayant anticipé mon départ, j’avais pris soin de mettre de l’argent de côté. J’ai donc préféré ne pas m’éparpiller et me concentrer tout de suite sur des formations autofinancées. 

Par ailleurs, venant de la communication, je connais les tarifs des prestataires et j’ai très vite compris qu’il fallait que je sois autonome sur ce plan là. J’ai donc suivi une formation de création de site. Un investissement au départ, mais à considérer comme le prix de ma liberté future.

Concernant le statut proprement dit, n’ayant aucun investissement coûteux à faire et au vu de la souplesse du dispositif, j’avais opté pour l’auto-entreprise.

Séance d'une femme avec un maître Reiki et sophrologue

Comment as-tu obtenu tes premiers clients ?

En parlant !

Je plaisante mais pas tant que ça tant mon premier blocage a été… moi-même. Ca m’a demandé un vrai effort de parler à mes proches du Reiki, pratique d’accompagnement peu connue en occident, puis d’évoquer ensuite mon envie de quitter un job rémunérateur et stable. Peur du jugement, du regard des autres, des reproches…

J’ai donc d’abord dû oser m’exprimer puis mon premier cercle a accepté de servir de cobayes puis les amis des amis ont commencé à venir vers moi… Bref, le bouche-à-oreille a bien fonctionné puisqu’aujourd’hui les gens qui viennent à un premier rdv m’en demandent bien souvent immédiatement un deuxième et m’envoient une de leurs connaissances.

L’effet boule de neige d’une bonne réputation partant de votre entourage est donc vraiment un levier puissant pour vous tester avant d’enclencher une vitesse supérieure.

Quelle a été la réaction de tes proches et comment as-tu vécu ce changement de vie ?

Je pense qu’ils ont été complètement flippés mais qu’ils ont eu le bon goût de ne pas me le faire sentir en me faisant totalement confiance ! Je leur suis extrêmement reconnaissant pour ça. J’ai vécu ce changement de vie comme un apprentissage. Comme un cours magistral qui allait m’en apprendre plus sur moi.

Jusque là j’avais eu trop souvent l’impression de subir ma vie, les décisions, la pression. J’ai pris cette expérience un peu comme : “OK, j’arrête d’être victime et je deviens acteur de ma vie”. Ca fait sortir de sa zone mais le sentiment d’inconfort est également LE signe de l’évolution positive qui s’opère en vous.

Tes activités te permettent-elles de vivre ? 

Oui et non.

Oui car un an après ma rupture conventionnelle, j’ai réussi à me rémunérer à la hauteur d’un SMIC.

Non, car le soutien de Pôle Emploi et l’allègement de charges accompagnant la création d’auto-entreprise m’est encore nécessaire.

(Gratitude au passage pour notre pays, que nous français sommes si prompts à critiquer, pour proposer autant de dispositifs quand on veut changer de vie.)

Ceci dit, je ressens plus de joie et de reconnaissance à être rémunéré aujourd’hui, même petitement, qu’il y a 18 mois quand je gagnais 3 fois plus. Voir le fruit de mes efforts récompensés compense largement l’inquiétude sur ma rentabilité qui peut encore pointer le bout de son nez de temps à autre.

Quelles difficultés as-tu rencontrées ?

Le plus difficile à mon sens est de savoir quand accélérer et quand ralentir.

Je m’explique. Quand on se lance en solo, nos seuls partenaires sont : l’enthousiasme et la peur. Enthousiasme de se sentir autonome avec SON projet et peur de rater SA reconversion. En conséquence, l’énergie qu’on met parfois dans notre projet est accompagnée d’une tension qui peut mener à l’épuisement.

Ca m’est arrivé. L’hiver dernier, je suis tombé malade en plein pendant mes formations. Je l’ai d’abord mal vécu car ça me ralentissait. Sauf que le message que ma vie m’envoyait était : “tu es en surchauffe et épuisé donc : stop !”.

En comprenant le message, j’ai mieux accepté ce moment de pause forcée. J’ai pris le temps de prioriser différemment, de reformuler mon objectif et aussi de constater à quel point j’avais déjà bien avancé.

Après ma convalescence, j’ai repris mais en m’écoutant beaucoup plus, en me ménageant, en faisant du sport et même en acceptant de procrastiner ! Reporter certaines tâches au lendemain m’a permis de me dégager un peu de la pression que je me mettais à finir coûte que coûte mes to-do lists du jour.

Que conseillerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer mais n’a pas encore osé franchir le pas ?

Il y a plein de bons conseils que je pourrais vous donner mais si je ne devais en retenir qu’un ce serait la citation de Socrate : “Connais-toi toi-même”.

Parce qu’il ne faut pas s’imaginer traverser cette aventure de l’entrepreneuriat sans se retrouver à un moment donné confronté à soi-même.

Oui la période est excitante et motivante mais il y a forcément des moments où vous allez trébucher, douter ou perdre le fil. Malgré toutes les techniques et tous les conseils qu’on pourra vous donner, votre meilleur atout dans cet instant-là ce sera vous et votre petite voix intérieure. Mais à une seule condition : que vous puissiez  l’entendre et que vous sachiez qui vous êtes.

Pour ça il faudra savoir analyser votre mode fonctionnement, comprendre vos blocages, connaître les émotions qui vous traversent, accepter vos forces et vos fragilités. Et le plus tôt vous commencerez ce travail-là, le mieux ce sera pour vous. C’est ce type d’accompagnement que je propose.

Donc, connaissez-vous bien, et surtout, choisissez l’Etre plutôt que l’Avoir.

Ne pensez pas seulement à gagner votre vie mais d’abord à la créer. C’est là que se trouve votre vraie richesse !


Que retenir de l’expérience de Jean-François ?

  • Apprendre à se connaître est souvent le secret de la réussite lorsque l’on change de voie.
  • Il n’est jamais trop tard pour changer de vie et être heureux et épanoui !
  • ECOUTEZ-VOUS : si votre corps dit stop, prenez du temps pour vous et allez vous ressourcer. Vous serez bien plus productif après !
  • N’hésitez pas à parler de votre nouvelle activité, c’est comme ça que s’active le bouche-à-oreille !

Vous pouvez retrouver Jean-François, maître Reiki et sophrologue, sur son site internet, sur son blog, sur Facebook et sur Instagram.


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