Jérémy : L’audace et la rigueur à la base de l’entrepreneuriat

Après 7 ans d’expérience à des fonctions commerciales, Jérémy a décidé de se mettre à son compte et d’accompagner les entrepreneurs dans leur préparation commerciale. La clé de la réussite selon lui ? La rigueur. Voici son histoire et ses conseils pour entreprendre avec succès tout en respectant son équilibre !

Bonjour Jérémy, raconte-nous ton parcours en toute transparence ?

J’ai fait mes études en BTS puis en école de commerce. Je n’ai pas réussi à trouver d’alternance mais j’ai eu une proposition en CDI que j’ai acceptée. Je suis entré dans le monde du travail en 2013, au poste de conseiller multimédia pour une banque à distance. C’était intéressant mais j’étais au téléphone toute la journée ! Au bout de trois ans j’ai commencé à tourner en rond donc j’ai cherché ailleurs en parallèle de mon travail. J’ai décroché un nouveau poste dans une autre banque. Mais dès le premier jour, j’ai su que j’allais partir.

Au départ je pensais faire ma carrière dans la banque car c’est un secteur qui offre de nombreux avantages. Mais au fil des années, j’ai compris que ce n’était pas le plus important. Je ne me sentais pas bien dans cet univers, je ne voulais pas être un matricule et faire un métier qui me plaisait pas. J’ai mis fin à ma période d’essai et j’ai pris la décision de ne plus travailler dans un grand groupe.

J’ai rejoint une start-up dans le sport. Sur le papier, je devais être business developer et mettre en place les partenariats avec les salles, mais j’ai changé de poste le premier jour. Je me suis retrouvé avec les mêmes missions que dans la banque : prospection téléphonique et prise de rendez-vous pour les commerciaux… mais en moins développé et moins bien payé. L’expérience n’a pas été concluante donc je suis parti avant la fin de la période d’essai.

A ce moment-là, j’ai vécu une vraie remise en question : continuer ma carrière dans le commercial ou arrêter ? J’ai fait le choix de postuler à un job de consultant en recrutement car cela mélangeait les RH et le commercial. J’ai intégré le cabinet en avril 2017, le métier était passionnant et l’équipe super, mais les horaires de travail étaient trop amples pour moi. Ma vie ce n’est pas que le travail ! Je suis donc parti au bout de deux mois. J’ai rejoint une autre start-up en tant que commercial. J’étais seul au début donc je m’éclatais en rendez-vous clients, puis nous avons été deux et cela me convenait moins. Je me suis rendu compte que j’étais fatigué de mon métier, tout simplement. Mais je ne savais pas quoi faire.

En me questionnant et en sondant les personnes autour de moi, j’ai eu l’idée de créer ma boîte. Je l’ai annoncé à mon employeur en étant transparent sur le fait que ce n’était pas de sa faute, que c’était moi qui avais un projet et qui avais besoin de son aide pour obtenir une rupture conventionnelle. Il a accepté et j’ai pu quitter mon job en ayant le chômage pour me lancer. J’ai créé ma boîte “A la base”. J’avais le souhait de passer de l’autre côté de la barrière du commercial qui se bat au front, et d’avoir davantage un côté managérial. Mon objectif est d’utiliser ce que j’ai appris jusqu’à maintenant en le mettant au service d’autres entrepreneurs. J’ai eu mes premiers clients avant même de créer mon entreprise, et tout se passe bien pour l’instant !

Que fais-tu exactement ?

J’interviens comme consultant commercial spécialisé dans la préparation commerciale. Il faut bien distinguer le développement commercial de la préparation commerciale. On ne peut pas penser au développement si l’on n’est pas prêt ! Et c’est pour ça qu’il faut revenir à la base avant de penser le développement.

J’interviens auprès de mes clients sur de nombreux sujets : le discours téléphonique, la structure de l’offre commerciale, la rédaction de mails commerciaux, la prospection, mais aussi la gestion du temps avec la mise en place de journées types, ou encore la rigueur professionnelle à avoir pour réussir dans l’entrepreneuriat. Mes clients sont des entrepreneurs aux profils très variés : secteur de la mode et du luxe, gestion de patrimoine, ou encore une créatrice d’ateliers de team building…

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Au début de la mission je réalise un audit. Je veux tout savoir sur la personnalité de l’entrepreneur et sur ses projets, autrement dit, tout ce qu’il y a dans sa tête ! On déblaie tout ça et on fait une rétrospective. A partir de là, on dégage de vraies priorités. Il y a beaucoup d’actions qui ne servent à rien. Or la priorité pour un entrepreneur, c’est la rigueur.

Le développement personnel et commercial sont très liés. Le commercial est un état d’esprit qui nécessite une forte motivation. Il faut apprendre à se mettre dans un état d’esprit particulier et à avoir une vraie rigueur. Aider les gens qui ont besoin d’être accompagnés, c’est leur faire comprendre qu’on est là pour eux, mais que ça ne tient qu’à eux. Il suffit de se lever un matin et de décider de changer !

Comment as-tu trouvé tes premiers clients ?

J’ai eu mes premiers clients grâce à un réseau professionnel, BNI (Business International Network). J’en faisais partie pour mon ancienne entreprise. Le principe est de se réunir une fois par semaine pour échanger sur nos pratiques. En rencontrant ces entrepreneurs je ne me suis pas dit “Pourquoi pas moi ?” mais “A mon tour !”. Je dois croire en moi et en ce que je fais.

Il ne faut pas se dire “pourquoi pas moi” car on se compare aux autres, mais “à mon tour” et se lancer

Je recommande d’intégrer ce type de réseaux pour commencer à lancer le bouche-à-oreille. En intégrant ce groupe, on a la possibilité de décrire son activité à une trentaine de personnes qui en parlent ensuite autour d’elles, et donc de bénéficier d’un réseau très large.

Quel est le conseil que tu donnes le plus souvent aux entrepreneurs ?

La rigueur ! Le fait d’être partout et nulle part en même temps n’apporte rien. Or, surtout au début, on veut tout bien faire partout donc on ne fait rien nulle part et on s’éparpille trop vite. L’excuse que j’entends le plus ? “J’ai pas le temps”. Je réponds : si t’as pas le temps, personne ne l’a. J’aide mes clients à comprendre pourquoi ils n’ont pas le temps, et à partir de là, à réorganiser leurs journées. Tous ceux qui réussissent ont aussi 24 heures dans leur journée, donc si tu n’as pas le temps… c’est parce que tu répartis mal ton temps.

Comment as-tu eu l’idée de ton entreprise ?

L’idée claire a mis quelques semaines à germer dans ma tête, avant c’était plus flou. Je suis parti du constat que j’aime motiver les gens et les aider à résoudre leurs problèmes. Puis je me suis rendu compte que je pouvais être payé pour ça, alors plutôt que d’être en CDI et de travailler pour quelqu’un, j’ai décidé que j’allais travailler pour moi.

Quelles sont les principales difficultés de l’entrepreneuriat ?

L’administratif ! Quand on ne s’y connaît pas, c’est compliqué. Ensuite, en tant qu’entrepreneur, il faut penser à tout : de la prise en compte des frais à la présence sur internet, en passant par la création de supports… cela demande du temps. Il faut accepter de faire une chose après l’autre.

Pourquoi as-tu choisi d’entreprendre seul ?

J’ai entendu trop de mauvais conseils sur l’association, et je n’ai besoin de personne pour l’instant. J’estime que c’est compliqué notamment d’un point de vue financier. Pour moi, ce serait trop de contraintes pour pas grand chose.

Quelles sont les personnes qui t’inspirent ?

Mon père, car il a toujours été bienveillant et j’ai envie de transmettre cette bienveillance. Ensuite, Superman, car il change le monde. Et Rudy Coia, mon ancien coach sportif, car il a toujours eu de bonnes valeurs et il sait s’y tenir.

Comment as-tu acquis ta légitimité ?

Je n’ai suivi aucune formation. Je m’appuie sur mon expérience de plus de 7 ans dans des fonctions commerciales. Il faut savoir de quoi l’on parle. Se lancer en indépendant alors qu’on a quelques mois d’expérience seulement, c’est compliqué ! Après, tout dépend de l’idée et de son potentiel.

Et si on n’a pas d’idée…?

Revenir à la base. Se demander ce que l’on veut faire de notre vie et pourquoi on se lève le matin. 

“On ne vit qu’une fois, mais si on fait ce qu’il faut, une fois suffit”

Si on revient à la base, on se rappelle que l’on n’a qu’une vie. Donc tout réside dans notre philosophie. Par exemple, le chômage peut être vu comme une calamité ou au contraire, comme le champ des possibles qui s’ouvre devant soi. On a la chance d’avoir le choix dans la vie. Il faut en prendre conscience et se prendre en main. Personne ne le fera à notre place. Tu veux te former ? Fais-le, il y a tout ce qu’il faut dans notre pays ! Tu n’as pas envie d’être en France ? Pars !

Quel que soit le projet, il faut se créer un plan d’action avec des étapes logiques. On ne peut pas tout avoir tout de suite, et c’est normal. Mais il faut se donner les moyens de progresser.

Quels conseils souhaites-tu donner à ceux qui nous lisent et hésitent à se lancer ?

Oser demander. On a de la chance d’avoir accès à des réseaux, physiques et virtuels, mais on se met des barrières pour rien. La clé du succès c’est de connaître des gens et d’oser demander. C’est en faisant du réseautage que l’on trouve les opportunités.

Par exemple, pour créer mon entreprise en SASU, j’ai dû faire un dépôt de capital. J’ai une mentor qui m’a dit simplement : “Il y a forcément quelqu’un qui peut t’aider”. Immédiatement, j’ai eu un nom en tête. J’ai appelé cette personne pour lui demander s’il acceptait d’investir pour me permettre de créer ma boîte. Il m’a répondu : “Combien ?”. Et ce n’est pas un multi-millionnaire ! Seulement, il croit en moi, en mon projet, et ma capacité à le rembourser. Si je n’avais pas osé demander, je n’en serais pas là.

Être entrepreneur c’est se confronter régulièrement à de nouveaux problèmes. Mais il y a toujours une solution si on la cherche. Et s’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème.

Se lancer ce n’est pas si difficile quand on a son idée et qu’on y croit. Il faut tâter le terrain et en parler autour de soi, ne pas hésiter à demander conseil. C’est toujours bon d’avoir des avis constructifs.

Et surtout, il faut oublier le mythe selon lequel un entrepreneur n’a pas de vie. C’est un mensonge, ou bien c’est un problème d’organisation ! Dans mon cas, je n’ai pas fait de sacrifices, je m’éclate au quotidien, je n’ai même pas l’impression de travailler. J’estime que tout ce que je fais, c’est du bonus. Comme l’a dit Nelson Mandela, il n’y a pas d’échec : soit tu réussis, soit tu apprends.


A retenir de l’expérience de Jérémy :

  • La clé du succès pour un entrepreneur ? La rigueur.
  • Tous ceux qui réussissent dans l’entrepreneuriat ont aussi 24 heures dans leur journée… donc si on n’a pas le temps, c’est qu’on le gère mal !
  • Rejoindre des réseaux d’entrepreneurs donne un coup de boost au réseau et au bouche-à-oreille
  • Toujours revenir à la base : pourquoi on fait les choses et les actions essentielles à réaliser en priorité. On a toujours le choix.
  • Oser demander de l’aide et solliciter son réseau
  • Il n’est pas obligatoire de ne plus avoir de vie personnelle quand on est entrepreneur. Tout est question de priorités, d’organisation et de rigueur.

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