Magali : Elle s’est lancée dans l’éducation après avoir travaillé dans la relation client

Magali Tacchi a décidé de se lancer dans l’entrepreneuriat après 20 ans de carrière dans la même entreprise. Une décision mûrement réfléchie qu’elle nous explique avec beaucoup de transparence et de sincérité dans cette interview. Elle y raconte également comment elle s’est lancée dans l’éducation grâce à une franchise et comment elle a décidé de gérer les évènements actuels liés au Covid-19. Bonne lecture ! 


Bonjour Magali, raconte-nous ton parcours en toute transparence !

Je suis Magali, j’ai 42 ans, j’habite Nantes. Après presque 20 ans de collaboration avec Engie Entreprises et Collectivités Locales, j’ai voulu donner un autre sens à ma vie professionnelle. J’avais très envie de créer ma propre entreprise. Mais sauter le pas n’a pas été si simple.

Il m’a fallu une bonne année pour murir mon projet, essentiellement parce qu’on ne quitte pas une entreprise comme Engie aussi facilement. Une entreprise qui m’a d’ailleurs beaucoup apporté : un déroulement de carrière (j’ai commencé comme Conseiller Clientèle), la possibilité de reprendre des études à Grenoble Ecole de Management et une fois mon diplôme obtenu, de manager des équipes de différentes tailles, différents profils dans des agences clientèles et commerciales BtoB.

Comment as-tu pris la décision de te reconvertir ?

J’ai toujours pris un énorme plaisir à faire mon travail. Mais à partir de 40 ans, j’ai commencé à m’interroger : comment te projettes tu pour les 20 prochaines années ? Quelles sont tes perspectives d’évolution ? Et puis, il y a eu cette envie d’entreprendre, de faire quelque chose pour moi et de mettre toutes ces compétences pour développer mon propre chiffre d’affaires, faire mon plan de communication et avoir la liberté de choisir mes partenaires.

Au départ, j’ai éprouvé très clairement de la peur : j’avais un travail qui me permettait de gagner confortablement ma vie et d’être en sécurité. Là je remettais tout en question. Mais ne faut-il pas savoir prendre des risques ?

Alors j’ai commencé à lire des livres de développement personnel sur l’alignement de soi, je me suis inscrite à un site de switch professionnel, et j’en ai parlé à une amie sincère qui m’a encouragée (pour ne pas dire coacher) dans ma démarche.

Comment as-tu trouvé ta nouvelle voie ?

En novembre 2018, j’ai assisté à une conférence organisée par la CCI de Nantes sur la franchise. J’ai été séduite car je suis convaincue de la force des réseaux et surtout je trouvais que cela limitait ma prise de risque.

En mars 2019, j’ai participé au salon de la Franchise à Paris pour découvrir les différents secteurs d’activité. J’ai eu un vrai coup de cœur pour le soutien scolaire. Ce domaine fait écho à de fortes valeurs personnelles. J’avais très envie de participer à la transmission de la connaissance. C’était ainsi que je me suis lancée dans l’éducation !

Raconte-nous la création de ton entreprise !

En mai 2019, je prends contact avec l’enseigne en franchise Cours Ado. Fondée en 1993 par Isabelle Dumas, Cours Ado est spécialisé dans le soutien scolaire à domicile depuis plus de 25 ans.

En mai 2019, j’ai eu un premier rendez-vous avec Elodie Racine, Responsable du réseau. Au cours de nos échanges, je m’aperçois rapidement que nous partageons les mêmes valeurs. Elodie me séduit par sa vision du business et par la manière dont elle décrit sa relation avec les franchisés. Puis je prends contact avec 4 franchisés dont les agences ont des niveaux de maturité différents. Ils me font tous une description transparente de leur activité et de leur relation avec l’enseigne. Tous reconnaissent la force du réseau Cours Ado.

Plus de doute j’avais trouvé mon enseigne !

Puis tout s’est accéléré.

En juillet je demande un entretien à mes deux patrons de chez Engie pour leur présenter mon projet. Un des deux s’est d’ailleurs demandé si je n’étais pas tombée sur la tête (moi qui étais si ‘corporate’). Et puis au cours de nos échanges ils ont pris conscience de la maturité de ma réflexion, que j’étais sûre de moi et surtout très convaincue.

Ils m’ont donné le coup de pouce nécessaire en m’accordant une rupture conventionnelle. 

Le 31 octobre 2019 je quittais définitivement Engie. Le lendemain je m’inscrivais au Pôle Emploi (une première pour moi) le 7 novembre je créais ma société. Bizarrement je n’ai eu aucun contre coup. Peut-être parce que j’avais vraiment tout ficelé avant.

Quelles ont été les étapes clés de la création de ton entreprise ?

En fait, j’ai beaucoup travaillé pendant l’été 2019.

J’ai tout d’abord rédigé toute seule mon business plan. C’était important pour moi de le faire seule, car je voulais m’approprier mon nouveau secteur d’activité et surtout me rassurer et conforter mon choix de tout quitter. Pour cela, j’ai simplement acheté ‘Faire son business plan pour les nuls’. Puis je me suis lancée dans la recherche de données sur le marché, son fonctionnement, sur les principaux organismes de soutien scolaire en France et sur les perspectives de ce marché.

J’ai ensuite travaillé ma zone de chalandise, mes futurs clients, ma zone d’implantation et pour finir mon offre et mes atouts distinctifs. J’ai rédigé un document d’une vingtaine de pages qui m’a valu les félicitations des 3 banques que j’avais sollicitées pour financer mon projet. J’avoue avoir été très fière de me retrouver en position de choisir l’établissement bancaire avec lequel j’allais travailler.

En parallèle, j’ai pris contact avec Marion pour construire mon prévisionnel. Le feeling entre nous est tellement bien passé qu’elle deviendra ma comptable.

J’ai également sollicité l’aide d’une avocate pour choisir la forme de la structure juridique de mon entreprise. Je faisais cela le soir après mon travail chez Engie.

Le week end je profitais de l’été pour découvrir ma zone d’implantation en vélo et dénicher des locaux commerciaux disponibles. Grâce à cela j’ai fait la connaissance d’Hugo un agent immobilier génial qui a très bien su m’accompagner et qui m’a permis de trouver rapidement mon local.

Pour finir j’ai sollicité France Active, une association reconnue qui propose des prêts d’honneur aux créateurs d’entreprise. Après être passée devant un jury, j’ai eu la joie d’obtenir 7 000 euros de fonds pour mon entreprise. Le 1er décembre j’ai ouvert mon agence au 6 boulevard Schuman à Nantes.

Comment as-tu trouvé tes premiers clients ?

La franchise ‘Cours Ado’ m’a beaucoup aidée sur ce point, grâce à une formation de 15 jours en novembre 2019 à leur siège à Saint-Quentin.

Au cours de cette formation, j’ai appris tous les fondamentaux de mon futur métier : recrutement des enseignants avec notamment les tests de connaissance et pédagogique, apprentissage des différentes filières scolaires etc…

En plus de cette formation, la franchise a créé mon site internet. Elle m’a fourni un kit pour faire mes premières opérations de communication.

J’ai d’ailleurs pris beaucoup de plaisir à établir mon plan de communication. J’ai choisi mes partenaires notamment en street marketing pour monter des actions de communication et développer ma notoriété.

Je me suis également entourée d’Estelle une jeune auto-entrepreneuse spécialisée dans le marketing d’influence. J’aime beaucoup travailler avec elle. Elle a très vite capté ma sensibilité et m’aide efficacement dans ma stratégie digitale.

D’ailleurs une semaine après l’ouverture, une première famille faisait appel à mes services. Puis très vite une deuxième… Ces premiers succès ont été ultra importants, moi qui avait toujours travaillé dans le secteur de l’énergie. Aujourd’hui j’accompagne une vingtaine d’élèves, j’emploie une dizaine d’enseignants.

Comment gères-tu tes débuts dans l’entrepreneuriat d’un point de vue financier ?

Sans la rupture conventionnelle qu’Engie m’a accordée je n’aurais pas pu me lancer dans ce projet. Ma situation de vie a largement diminué, mais je rencontre des personnes formidables et je suis heureuse de venir en aide aux familles et à leurs enfants.

Comment ont réagi tes amis, ta famille ?

Mes parents ont été inquiets au début. Ils étaient très fiers de mon parcours et justement ils ne comprenaient pas pourquoi je voulais tout remettre en question. Pour eux,  j’étais à l’abri du besoin et cette idée les sécurisait. Mais nous avons beaucoup parlé. Je leur ai fait lire mon business plan pour les rassurer sur ma future activité et mes capacités à relever ce nouveau défi. Aujourd’hui ils sont mes premiers sponsors !

Quant à mes amis, ils ont cru en moi dès le début. Ils comptent beaucoup. Je suis heureuse de les avoir à mes côtés.

Quelles sont les difficultés d’une reconversion selon toi, et comment les dépasser ?

Cela va peut-être paraître bizarre ce que je vais dire, mais je crois qu’il n’y en a pas dès lors qu’on choisit soi-même de se reconvertir, que l’on choisit son secteur d’activité et que l’on bénéficie d’une rupture conventionnelle.

Comment gères-tu ton entreprise avec les évènements actuels liés au Covid-19 ?  

Voilà un vrai bizutage pour tout jeune créateur d’entreprise. Je n’ai pas voulu me laisser déstabiliser. Avec mon équipe pédagogique nous avons très vite réagi en basculant nos cours en visio conférence. Voilà une semaine que nous procédons ainsi et les retours des familles qui font confiance à Cours Ado Nantes sont positifs.

Du coup, j’adapte maintenant les messages sur les réseaux sociaux, sur mon site internet. J’explique que notre priorité est de continuer à aider les enfants à progresser et à gagner en confiance malgré la situation actuelle et que nous nous sommes organisés pour dispenser nos cours à distance.

Bien sûr j’ai quelques nuits blanches, mais finalement elles me permettent de rester vigilante et d’avoir de nouvelles idées. Par contre physiquement je tiens grâce à des routines journalières et notamment des exercices physiques réalisés tous les jours à la maison pour évacuer la mauvaise énergie.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite entamer une reconversion ?

Si vous ressentez une petite envie de changer de vie, alors je vous encourage à prendre le temps d’y réfléchir. A faire votre cheminement intellectuel. A peser sur un papier le pour et le contre. Entourez-vous de personnes positives.

Faites confiance en votre feeling et surtout en vous.

Vous verrez une fois que vous serez au clair avec vous-même et que vous enclencherez vos premières démarches, vous vous sentirez pousser des ailes.  


Que retenir de l’expérience de Magali ?

  • S’entourer est indispensable lorsqu’on se lance dans l’entrepreneuriat : tout gérer seul.e n’est pas possible, déléguer les tâches particulières à ceux dont c’est le métier vous déchargera d’un stress inutile et vous aidera à vous concentrer sur l’essentiel !
  • Travailler son projet en amont est nécessaire, ne quittez pas votre job sur un coup de tête : prenez le temps de penser à “l’après” et faites tout ce que vous pouvez pour être le/la plus certain.e possible que votre projet est viable ! (Cet article  vous explique justement comment lancer un projet en parallèle de votre job pour limiter les risques.)
  • Les imprévus font partie de la vie, ne vous découragez pas. Prenez le temps de réfléchir à ce que vous pouvez faire pour minimiser l’impact et faire de cet imprévu une opportunité de développement personnel.

Vous pouvez retrouver Magali, qui s’est lancée dans l’éducation, sur LinkedIn, sur Facebook et sur son site Internet.


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