Marc : Il a démissionné pour se lancer dans l’entrepreneuriat en créant sa marque de montre

Marc a démissionné pour se lancer dans l’entrepreneuriat … en lançant sa propre marque de montre ! Une aventure qu’il nous raconte ici en toute transparence, de sa passion pour l’horlogerie aux étapes de création de son entreprise jusqu’à la campagne de crowdfunding officiellement lancée. Bonne lecture !


Bonjour Marc, raconte-nous ton parcours en toute transparence !

Je suis originaire du Haut-Doubs dans le massif Jurassien. Après un BTS en microtechniques au Lycée horloger de Morteau, j’ai débuté en tant que dessinateur industriel dans une grande entreprise horlogère Suisse. N’aimant pas être cloisonné à une seule tâche, j’ai rapidement évolué vers le poste de chef de projet. J’abordais la partie technique mais aussi les chiffrages, la planification, la relation clients et fournisseurs, c’était très enrichissant d’autant plus que l’entreprise connaissait une forte croissance. Déjà attiré par l’esprit d’entrepreneuriat, j’aimais cette dynamique, le développement de nouveaux clients, je trouvais tout ça passionnant.

Au bout d’un certain temps, j’ai eu envie de découvrir de nouveaux horizons, mon entreprise ayant été rachetée par un grand groupe j’ai obtenu une mobilité sur un autre site de production, j’y ai appris une nouvelle manière de fonctionner plus hiérarchique et cloisonnée. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à réfléchir sérieusement à me lancer. C’était peut-être le déclic dont j’avais besoin. Commençait à murir en moi un désir d’indépendance, l’idée de créer ma propre marque de montre pointait le bout de son nez mais je ne me sentais pas encore prêt à franchir le pas, j’avais besoin de me construire une idée plus précise, de la développer et croyez-moi, cela prend du temps.

Peu de gens se réveillent le matin avec l’idée toute prête et détaillée, c’est un cheminement personnel, des étapes à franchir.

J’ai quitté mon job il y a un an mais cela faisait déjà 3 ans que l’idée avait germé. Aujourd’hui, après avoir travaillé depuis deux ans sur le projet je suis heureux de pouvoir lancer mes premières précommandes sur la plateforme Ulule.

D’où te vient cette passion pour l’horlogerie ?

En naissant dans le Jura, l’horlogerie fait forcément un peu partie de notre vie puisque nous sommes dans le berceau de l’horlogerie Française. Depuis mon enfance, j’entends parler des montres, de toutes ces marques qui n’ont pas passé la crise du quartz des années 70, dont il ne reste comme héritage parfois que quelques pièces de collectionneur ou de vieux bâtiments en ruine. Mais heureusement nous parlons également de ces quelques marques qui ont survécu, pas assez hélas. Et puis il y a la Suisse voisine dont les manufactures horlogères, elles, ont connu des croissances exponentielles depuis 20 ans et attiré de nombreux Français pour y travailler.

J’ai toujours été passionné par l’histoire des marques et l’horlogerie leur offre la part belle. Plonger dans ces univers c’est plonger dans l’histoire des hommes, des épopées industrielles aux crises ravageuses. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui ont construit ou reconstruit des savoir-faire. L’horlogerie fascine par le travail de cette mécanique minuscule, fragile, que l’horloger tel un chirurgien assemble pour soudain entendre le tic tac d’une montre qui vient de prendre ou reprendre vie.

Comment s’est passé ton départ ?

Travaillant à l’étranger, je n’avais pas accès à la rupture conventionnelle qui est un dispositif français. J’ai donc démissionné de mon job en expliquant mon projet en toute transparence afin de ne pas avoir de clause de confidentialité. Mon projet a été très bien accueilli par l’entreprise, et tout s’est super bien passé jusqu’à la fin, tout le monde m’a souhaité plein de réussite !

Quelles ont été les étapes de la création de ton entreprise ?

J’ai d’abord travaillé sur le développement de ma montre en commençant par définir le design, ensuite j’ai recherché des partenaires pour réaliser les prototypes. Lorsque ceux-ci furent presque finalisés, j’ai pu esquisser un planning et un plan d’action pour préparer mon lancement.

Je me suis renseigné sur les statuts et j’ai décidé de démarrer en micro-entreprise. Ce statut va me permettre de tester mon produit dans un premier temps sans passer par la création d’un société plus complexe et couteuse. J’ai dû chercher des partenaires pour le site web, les photos, la communication ; alors que je n’avais pas de réseau cela n’a pas été facile. J’ai privilégié le travail avec des freelances que je sentais motivés pour le projet, j’ai également participé à des rencontres d’entrepreneurs, j’ai demandé des conseils à d’anciens collègues.

Même s’il faut croire en son projet, il faut aussi savoir accepter la critique parfois sans concession de ceux qui ont réussi ou échoué car, à chaque fois, cela permet de s’améliorer. Entre le moment où j’ai commencé les démarches il y a deux ans et aujourd’hui je peux vous dire que 80% du projet ne s’est pas passé comme je l’avais prévu. La clé c’est l’adaptation. L’entrepreneur doit conjuguer en permanence avec les imprévus, les incertitudes.

En quoi consiste ton activité aujourd’hui ?

Je me suis donc lancé dans l’entrepreneuriat avec la création de ma propre marque de montre. Mes champs d’action sont très vastes, je dois gérer beaucoup d’aspect différents, que ce soit la partie design et produit, les partenaires pour la fabrication, le marketing, la communication, la stratégie commerciale, l’administratif ! C’est difficile car on ne peut pas être spécialiste dans chaque secteur et il faut savoir trouver les bonnes personnes pour nous aider mais c’est sans doute ce qui rend l’aventure exaltante. Pour ma part il s’agit de commercialiser une montre, il y a donc une phase assez longue de développement du produit et de travail sur le branding pour bien définir sa marque. Je vais bientôt passer dans la deuxième phase qui consiste à faire mon lancement commercial. Ce sera le moment de vérité ! Si celui-ci est réussi je vais passer à une phase plus opérationnelle avec la gestion du flux logistique, gestion des stocks, relation client etc…

Comment t’es-tu entouré ?

J’ai travaillé avec une personne que je connaissais, mon designer, un ami d’enfance pour le reste j’ai dû trouver les compétences, j’avais l’impression de chercher une aiguille dans une botte de foin… Comment j’ai fait ?

J’ai contacté au hasard des entreprises et des freelance en faisant appel à l’intuition parfois pour me décider. Il n’est pas toujours simple d’accorder sa confiance à quelqu’un que l’on ne connait pas, de miser sur une personne ou une entreprise sans connaitre le résultat, d’autant plus que l’argent est précieux lorsque l’on démarre. J’utilise beaucoup mon instinct dans ces moments-là et, même s’il m’arrive de me tromper, la plupart du temps cela fonctionne. J’ai travaillé avec des personnes formidables sur ce projet, venant d’horizons totalement différents. Et ce n’est pas forcément la belle agence de com’ avec son beau site web bien référencée qui au vu de votre budget vous mettra le stagiaire sur le coup. Alors qu’un freelance motivé peut vous faire des miracles pour beaucoup moins cher.

J’ai envoyé mes prototypes à un photographe à l’autre bout de la France juste après avoir échangé au téléphone. J’ai travaillé encore avec une freelance sur le site web, qui m’a orienté sur une petite agence de branding à Montreal qui a fait un super job dans mon budget… je suis allé à Hong Kong rencontrer des fournisseurs parce qu’il est important pour moi de visiter les structures et savoir si je peux me fier à elles. Bref il faut avancer les yeux bandés !

Comment gères-tu tes débuts dans l’entrepreneuriat d’un point de vue financier ?

J’avais mis de l’argent de côté, fait un budget prévisionnel pour les dépenses personnelles et professionnelles et j’essaie de m’y tenir. Même s’il y a toujours des imprévus et des couts supplémentaires l’essentiel est de ne pas sortir de la ligne que l’on s’est tracée. Il faut éviter de se mettre dans le rouge trop tôt et garder des provisions suffisantes, quitte à préférer un petit prêt plutôt que de vider son compte trop vite, afin d’avoir une meilleure marge de manœuvre.

As-tu des enfants ? Si oui comment as-tu géré ta vie de papa et ta reconversion en parallèle ?

Je n’ai pas d’enfants, je n’ai pas eu cet aspect à gérer. Forcement avoir des enfants a une incidence sur ses choix. Quand on se lance on imagine toujours le pire alors que l’on souhaite le meilleur pour ses enfants, la crainte est plus forte. Mais si je puis me permettre ce point de vue, les enfants veulent des parents heureux dans la vie et qui les aiment. En quittant votre job, serez-vous moins heureux ? Moins aimant ?

Vos enfants vous accompagneront dans vos victoires et dans vos échecs, dans les deux cas ils seront fiers de vous.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans l’entrepreneuriat mais n’a pas encore osé franchir le pas ?

Franchir le pas est souvent le résultat d’une longue démarche personnelle, d’introspection, un mélange de doutes et de désirs mais avant tout un élan du cœur. Parfois la raison vous dit de ne pas le faire alors que le cœur brule d’envie d’y aller.

Bien sûr il y a des sacrifices. Il faut être prêt à devoir travailler un peu plus pendant une certaine période, ou encore à perdre un peu d’argent au départ mais c’est la part du deal, sinon vous l’auriez déjà fait et ne seriez pas là à peser le pour et le contre.

Aujourd’hui nous pouvons bénéficier de multiples conseils et d’accompagnement, il faut en profiter, trouver l’inspiration, lire des livres, suivre des conférences. Tout cela permet de se mettre dans un bon état d’esprit.

Il faut croire en votre projet car personne ne le fera à votre place.

Il faut aussi savoir écouter les autres sans perdre de vue sa manière à soi de penser. Car comment proposer quelques choses de nouveau en suivant la norme ? Pour autant il ne faut pas se croire tout puissant, nous avons encore tout à apprendre, parfois mettre son orgueil de côté et admettre que notre idée doit être améliorée est la meilleure chose que nous puissions faire. Pour ma part, j’ai demandé conseil à des personnes qui avaient réussi et qui au départ m’ont montré sans prendre de pincette, les incohérences ou les flous de mon projet. Cela fait mal mais je savais qu’ils avaient raison. Alors je suis rentré et je me suis remis au travail. La critique vous aide à vous améliorer.

Soyez convaincu de votre idée. Demander de l’aide et des conseils est la preuve que vous avez envie de réussir.

Au moment où j’écris ces lignes ma campagne de crowdfunding n’est pas encore lancée mais quelle que soit l’issue je ne regrette rien car j’ai énormément appris et je ne compte pas m’en arrêter là.  Il y a un mot qui revient souvent dans les témoignages de Pose ta Dem’: persévérer.


Que retenir de l’expérience de Marc ?

  • Développer une idée de projet prend du temps alors ne vous précipitez pas et consacrez le temps qu’il faut à votre projet pour vous assurer de sa réussite. 
  • N’hésitez pas à faire appel à des freelances motivés par le projet, ils vous donneront souvent plus qu’une agence pour le même prix 🙂
  • Les imprévues et les incertitudes font partie de l’entrepreneuriat, c’est un élément à prendre en compte avant de se lancer.
  • Accepter la critique constructive est essentiel, même si il cela est parfois compliqué, vous pouvez rebondir, ne l’oubliez pas !

Vous pouvez retrouver Marc, qui a démissionné pour se lancer dans l’entrepreneuriat, sur son site Internet et sur sa campagne de crowdfunding


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