Marion : Elle s’est reconvertie dans la création de robes de mariée après avoir fait du conseil

Après avoir travaillé dans un cabinet de conseil, Marion Nerguisian a décidé de changer de vie professionnelle. Elle s’est reconvertie dans la création de robes de mariée et a créé son entreprise Atelier Gasparine. Dans cette interview, elle nous raconte comment sa première grossesse a été un déclic et nous explique avec beaucoup de sincérité ses débuts dans l’entrepreneuriat. Bonne lecture ! 


Bonjour Marion, raconte-nous ton parcours en toute transparence !

Je suis Marion, j’ai 31 ans, j’habite à Paris, je suis mariée et j’ai deux enfants. J’ai eu une enfance heureuse à Lyon, fait du droit, de l’éco puis j’ai intégré l’EDHEC en AST et j’ai été diplômée du master Grande Ecole et du MSC Corporate Finance. J’ai fait l’EDHEC en alternance chez Canal Plus et j’ai commencé à travailler début 2013 chez Polyconseil – un cabinet de conseil en télécom/ media et nouvelles technologies.

Pourquoi as-tu choisi cette voie ? 

J’avais choisi cette voie car pour moi le conseil était un moyen prestigieux de continuer d’apprendre pour ensuite décider du secteur et du métier vers lequel je m’orienterai.

J’ai décidé de changer de voie pendant le congé de maternité de mon premier fils car je ne me sentais plus à ma place dans ce métier et j’avais cette idée de travailler dans la mode qui me trottait dans la tête depuis longtemps. J’ai beaucoup réfléchi et mon mari et surtout une amie (merci Marion E) m’ont poussée à me questionner sur ce que je voulais vraiment faire. J’ai su tout de suite qu’il fallait que je reprenne des études – et du coup que je négocie une rupture conventionnelle.

Comment as-tu réussi à négocier ta rupture conventionnelle ?

Ca a été très long et très compliqué mais je n’ai rien lâché. Tout a été négocié mais à aucun moment je n’ai hésité à laisser tomber.

Pour moi ma motivation sans faille justifiait à elle seule que j’obtienne cette rupture. Je ne saurais pas quel conseil donner pour l’obtenir si ce n’est de ne RIEN LACHER et  RESTER MOTIVÉ !

Comment as-tu choisi ton école ? Quels ont été les points forts et les difficultés de ce retour sur les bancs de l’école ?

J’ai fait l’EDHEC en corporate finance donc je n’avais pas besoin d’une formation managériale. Je voulais surtout une formation technique, renommée et qui ne dure pas plus de 2 ans.

J’avais regardé le Studio Berçot juste à la sortie du bac et ce n’était pas dans les plans (trop artiste peintre pour cette époque de ma vie) et je l’ai gardé dans un coin de ma tête. J’ai réussi à intégrer le Studio Berçot et j’ai commencé en septembre 2015.

Ca a été très dur car je pensais être Jean Paul Gauthier et en fait je ne suis absolument pas un génie créatif.

J’ai toujours eu en tête le fait de vendre le produit que je devais créer et donc je ne poussais pas toujours la créativité assez loin – mais je fais des vêtements qui se portent et donc qui se vendent. J’ai beaucoup beaucoup beaucoup travaillé, avec l’impression d’être nulle.

Mais je sais aujourd’hui que si je n’avais pas fait cette école je ne serais pas  où j’en suis.

Reprendre des études à 27 ans c’est dur, c’est se déconnecter de la vie de jeune cadre parisien, c’est ne plus avoir de temps, c’est avoir peur de perdre son temps, c’est devoir se justifier sans arrêt – mais c’est la meilleure décision de ma vie professionnelle.

Quelles ont été les étapes de la création de ton entreprise ?

J’ai repris les études en septembre 2015 et je me suis rendue compte très vite que je devais aller plus vite que les autres élèves qui avaient 20 ans.

J’ai donc tout de suite commencé à faire des robes pour mes copines dans ma cuisine (merci à mon mari pour sa patience) – d’ailleurs beaucoup de personnes de notre entourage pensaient que je faisais des « cupcakes dans ma cuisine » et ça me rendait folle.

J’ai fait plus d’une trentaine de robes de mes mains (elles n’étaient pas toutes sublimes mais je suis hyper fière).

J’ai réalisé au bout d’une année que le sur-mesure ne serait pas un business modèle rentable et j’ai donc atterri sur le concept de demi-mesure qui permet d’avoir une tenue quasiment unique mais à un prix beaucoup plus raisonnable.

Par la suite plusieurs copines (Alexia, Julie, Astrid, Laura …1 000 mercis) m’ont demandé de faire leur robe de mariée et j’ai donc bifurqué vers la robe de mariée.

Cela représente aujourd’hui 70% de mon CA. Je suis actuellement en train d’ouvrir mon propre atelier de confection de prêt-à-porter et je vais donc pouvoir bosser en B2B et proposer les services de l’atelier à d’autres marques de PAP.

Marion explique pourquoi elle s'est reconvertie dans la création de robes de mariée

Comment t’es-tu entourée ?

J’ai d’abord tout fait toute seule – en mode couteau suisse. Et puis j’ai vraiment commencé à m’intéresser au média autour de l’entrepreneuriat et notamment au féminin en 2018. Avant ça je traçais ma route et surtout je n’avais ni le temps, ni le recul pour faire autre chose que faire grossir ma boîte.

Depuis je m’intéresse à plein de réseaux féminin Co-women, Entrepn’her, BizzOfeminin ou Karaba. Et je me suis fait accompagnée sur la partie DA de la marque et récemment j’ai décidé de travailler avec Marie de MyTravelDream sur ma communication.

Comment gères-tu tes débuts dans l’entrepreneuriat d’un point de vue financier ?

Merci à la rupture conventionnelle et à mon mari et adieu provisoire aux vacances de rêve, tout simplement !

Quelles sont les difficultés d’une reconversion selon toi, et comment les dépasser ?

Il faut savoir pourquoi on veut se reconvertir et ne jamais l’oublier.

Parce que c’est dur de sortir de la route toute tracée, tout nous y ramène mais si on ne lâche jamais son objectif on y arrive

As-tu des enfants ? Si oui comment as-tu géré ta vie de maman et ta reconversion en parallèle ? 

J’ai 2 garçons qui ont 5 ans et 2 ans. J’ai décidé de me reconvertir en rentrant de congé maternité de mon premier fils en 2014 (j’avais 26 ans)- le métier du conseil ne me convenait plus, le mode de vie non plus et la seule raison de ne pas me reconvertir était l’argent.

J’ai la chance (on me l’a très très très très souvent répété) d’avoir un mari qui a accepté que je change de voie. Il m’a même poussée à le faire et est grand soutien depuis le premier jour. J’ai dû m’organiser pour la garde comme n’importe quel parent parisien qui travaille.

Au début comme je travaillais de la maison, j’étais celle qui gérait en cas de problème et puis petit à petit mon mari a aussi pris le relai. Nous avons décidé de refaire un enfant alors que j’étais encore au Studio Berçot. La grossesse a été très compliquée et j’ai dû rester couchée alors que Atelier Gasparine commençait à décoller.

J’ai la chance d’être entourée de très bons amis (big up Alexia qui a géré comme une chef en juillet 2017 quand j’étais couchée) et de ma famille qui ont pris le relai pour m’aiderJ’ai repris le travail très vite après la naissance de mon deuxième fils (clairement à posteriori je dirais même trop vite).

Je dirais qu’avec deux enfants, je suis ravie de pouvoir être maîtresse de mon emploi du temps (je peux bosser à 6h du mat avant que les enfants ne soient réveillés, ou bien le dimanche, mais être disponible pour eux plus souvent aussi).

J’aime ce que je fais et je ne pourrais pas faire autrement. Mes enfants ont fait des siestes entre des machines à coudre et sur des rouleaux de tissus et je ne culpabilise pas une seconde. La seule difficulté, c’est de décrocher, de rentrer le soir et de lâcher mon ordi ou mon tel !

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite entamer une reconversion ?

Bien identifier les raisons de la reconversion – ne surtout pas le faire par défaut mais par choix – et anticiper un potentiel (voir très potentiel) changement de niveau et de mode de vie et donc un décalage avec l’entourage.


Que retenir de l’expérience de Marion ?

  • Si vous souhaitez négocier une rupture conventionnelle, ne lâchez rien malgré les difficultés, restez motivé.e ! 
  • Ayez confiance en vous, apprendre de nouvelles compétences n’est pas facile mais c’est possible !
  • Entourez-vous ! Chacun son métier, n’oubliez pas que vous ne pourrez pas toujours tout faire seul.e 🙂

Vous pouvez retrouver Marion, qui s’est reconvertie dans la création de robes de mariée,  sur son site Internet, sur Facebook, Instagram, Pinterest et LinkedIn


Cliquez ici pour rejoindre la communauté la plus survoltée de futurs démissionnaires ! Inspiration et entraide quotidiennes garanties ! 

Pour réussir à créer la vie professionnelle de vos rêves, découvrez mes programmes d’accompagnement individuel et les formations en ligne de l’Académie Pose ta Dem’.

Commentaires

>