Témoignage : Oser tout quitter pour avoir une vie professionnelle épanouie

Et si on se posait la question de son propre bonheur : est-ce que je suis heureux.se dans cette situation ? Est-ce que c’est ce que JE veux réellement ou une projection qui a été faite pour moi ? Dans un monde idéal, est-ce que je serais à la même place ? Si la réponse à l’une de ces questions est “non”, il est peut-être temps de réfléchir à ce que vous pouvez mettre en place pour avoir une vie professionnelle épanouie.


Article invité rédigé par Laurie Piffero


Mon expérience

“Il faut bien travailler, qu’est-ce que tu crois, on n’a pas le choix”. Combien de fois avez-vous entendu cette phrase ? Et si elle n’était pas (tout à fait) vraie ?

Depuis toujours et pour la plupart d’entre nous, on a grandi dans le modèle où avoir des diplômes et “faire carrière” est important : c’est de cette façon, et uniquement comme cela, qu’on arrivera à “avoir une belle vie”. Décortiquons un peu les choses…

Faire carrière, ça veut dire quoi ?

Avoir un poste salarié, en CDI, qui paye bien, gravir les échelons et rester dans la même boîte au moins 15 ans ?
Il y a quelques questions à se poser si on sent qu’on n’est pas totalement épanoui(e) dans ce modèle : pour qui on le fait ? Est-ce véritablement pour soi ? Difficile d’en être certain(e) si on sent un malaise malgré le confort apparent de notre vie.

Personnellement, j’avais en tête le schéma classique : j’ai mon bac, je pars à la fac, puis j’exerce le métier pour lequel j’ai étudié. Raté. En troisième année, alors que j’allais avoir ma licence à coup sûr, j’ai tout plaqué car être prof n’était plus ce dont j’avais envie. Pour la première fois, je me suis demandé si tout ça était le fruit de mon envie ou des envies qu’on avait projetées sur moi. J’ai cherché un premier job et je suis tombée par hasard sur une annonce pour devenir négociatrice en immobilier. La description était alléchante, la rémunération aussi, j’étais jeune, j’y suis allée ! Il s’agissait d’un poste en tant qu’auto-entrepreneur, sans salaire fixe, avec une commission de 10% sur les ventes. J’ai fait un rapide calcul d’après les promesses du boss, avec 2 ventes par mois je vivais plutôt bien. Banco !
Je suis rapidement passée sur les peurs de mon entourage et du manque de stabilité financière et je me suis lancée dans les démarches, sans trop avoir peur. Finalement, je quittais ce poste (et le statut) moins d’un an après, car je travaillais comme une acharnée (70 heures par semaine) pour trois fois rien, une sorte d’esclavage moderne quoi !

Quoiqu’il en soit, cette expérience a été très enrichissante pour moi : j’y ai découvert le statut d’indépendante, ses joies et ses peines. J’ai ensuite été enceinte de ma fille, et j’ai utilisé mes droits à l’allocation maternité pour profiter pleinement de ma grossesse et de ses premiers mois. Pendant ce laps de temps, j’ai ouvert un blog axé parentalité, et j’ai découvert la rédaction (souvenir de mes années de fac !), la gestion plus professionnelle des réseaux sociaux, le référencement… Lorsqu’elle a eu 5 mois et que notre situation financière devenait plus que compliquée, j’ai cherché un poste salarié en tapant au hasard “rédactrice web”. J’ai été reçue et embauchée immédiatement par une petite société de voyage. J’étais chargée de rédiger tous les textes du site, mais également du community management, puis de l’envoi de newsletters. Petit à petit, j’ai appris le métier de chargée de communication. L’équipe était super, et je m’y sentais vraiment bien, mais je me sentais en train d’étouffer, comme si ma vie m’échappais avec cet éternel cercle du métro-boulot-dodo. Et ma fille dans tout ça, j’en profite quand ? J’ai tenu 11 mois et j’ai demandé une rupture conventionnelle.

En quête d’épanouissement professionnel

Cette envie d’entreprendre avait ce petit je-ne-sais-quoi d’attirant, et j’ai alors lancé des événements beauté et bien-être avec garderie, dédiés aux mamans. Je connaissais l’aspect communication, mais pas grand chose – voire rien du tout – aux techniques marketing, ni même à la gestion d’entreprise. Mon business plan a été fait un peu au hasard, pour remplir des cases et obtenir des sommes positives, sans étude de marché, sans même un business model établi correctement. Evidemment, je n’ai pas été financée par les banques, mais je me suis quand même lancée. J’avançais les frais pour les déplacements, les locations de lieux, les buffets… en me disant qu’il fallait bien commencer par donner avant de recevoir. La vérité c’est que j’ai tellement voulu offrir un service de qualité pour le prix le plus bas possible que ces événements me coûtaient plus cher qu’ils ne me rapportaient. En plus, j’avais ouvert une SASU par rapport aux nombreuses charges, ce qui n’a rien facilité ! Après 10 mois d’existence, j’ai fermé boutique avant qu’on ne se retrouve sérieusement dans le rouge. Mais avec beaucoup de regrets.

J’avais la pression de mon conjoint qui voyait notre situation se dégrader, et cette envie en moi de rester mon propre patron. C’était très dur. Je me suis laissé la fin de mes droits au chômage (3 mois de mémoire) pour réfléchir à une option convenable pour tous les deux. J’ai fini par postuler à une offre de chargée de communication pour une société marseillaise. J’ai passé 3 entretiens, et j’ai fini parmi les 2 finalistes. Ils m’ont appelée quelques jours plus tard pour me dire qu’ils avaient préféré mon travail, mais qu’ils choisissaient l’autre candidat, car il était plus âgé… Ça a été un petit coup dur (je ne comprends toujours pas ce raisonnement) mais j’ai encaissé. C’était la période de Noël, j’ai lâché prise en me disant que je m’en préoccuperai en janvier. Le 24 décembre, j’ai reçu un appel de la directrice marketing de cette société qui proposait de me déléguer une mission en communication, mais en tant que freelance. Ni une ni deux, j’ai créé ma micro entreprise ! J’ai donc commencé comme ça, un peu à l’aveugle, avec 1 client (entre 400 et 600 € mensuels) et Pôle Emploi qui complétait derrière. Puis mon ancien patron m’a demandé si je pouvais m’occuper de leur envoi de newsletters et de leurs réseaux sociaux. Boum, deuxième client. Je me suis formé au référencement, je me suis perfectionné en community management et création de sites web, et j’ai ajouté ces cordes à mon arc.

De janvier 2016 à février 2018, je suis restée freelance en communication : pour moi qui avais la bougeotte, c’était déjà une sacrée fierté ! J’ai eu un moment de doute, il y a un an : on a eu notre deuxième enfant, envie d’acheter une maison, j’étais fatiguée de travailler presque sans horaires : j’ai été contactée par le fondateur d’une marque de beauté à côté de chez moi pour un poste de responsable webmarketing. C’était intéressant, j’ai accepté le RDV. Le cadre de travail, les patrons, le poste m’ont séduite. On s’est rencontré le lundi, et le mercredi je prenais mon poste ! Tout a été très vite, et j’étais super emballée les premiers mois. Et puis… chassez le naturel, vous connaissez la suite.

Personne qui écrit sur une table pour avoir une vie professionnelle épanouie

Ca y est, j’ai trouvé !

Je me suis vite sentie comme prise à la gorge, une sorte de crise d’angoisse à l’idée que ma vie m’échappe, que je passe la plupart de mon temps à faire des choses qui n’ont pas de sens, qui ne changeront pas le monde, et qui m’empêchent de me sentir épanouie. J’ai eu la chance d’avoir des boss très compréhensifs, on a aménagé mes horaires, on a mis en place du télétravail, mais non, rien à faire, l’envie n’y était plus.

Après toutes ces expériences, me re-voilà, en décembre 2018, libre comme l’air et heureuse comme jamais : je savoure encore plus la chance que j’ai de “n’appartenir” à personne la journée, et de pouvoir mettre mes compétences au service de mes idées ! Fortes de ces expériences (et quelques échecs), mon mari et moi décidont de nous associer en créant une marque qui a du sens et qui reflète nos choix de vie : une marque de prêt à porter semi sur-mesure pour hommes de plus de 1,80m, écologique et 100% made in France, par des personnes en situation précaire.

Tout ça pour dire que le chemin tout tracé existe probablement, mais qu’il est rare ! Et que si on ne prend pas de risque, on risque justement de ne jamais avoir le sentiment d’être à sa place.

Avoir une belle vie, ou la quête de la consommation

Pour la plupart des gens, une situation confortable se résume par une belle maison, une jolie voiture, et un pouvoir d’achat important qui nous permet (presque) de dépenser sans compter. Je vous invite à vous questionner sur ce dernier point : est-ce que consommer vous rend littéralement plus heureux ? (Note de Charlotte : J’ai d’ailleurs écrit un article sur comment gérer le risque financier d’une reconversion qui reprend un peu la même idée).

Et s’il était temps d’arrêter de faire ce qu’on attend de vous par convention, et d’oser sortir de votre zone de confort ? Oui, ça fait peur, mais vous avez tellement à y gagner ! Avoir une vie professionnelle épanouie, ça n’a pas de prix !

Mes conseils

Oser dire stop

Ça y est, vous avez identifié ce qui vous empêche d’être en phase avec vos envies profondes, il est donc temps d’agir !
Le meilleur moyen – et le plus sécurisant pour vous – reste la rupture conventionnelle : vous pourrez prétendre à vos droits au chômage, ce qui vous assurera un revenu minimum pendant quelques mois, parfait pour vous lancer dans votre nouvelle activité !

Si ce n’est pas possible, notamment parce que votre employeur refuse de le faire, vous avez deux grandes options qui s’offrent à vous :

  • Option 1 : vous avez des économies. Vous allez pouvoir choisir de consacrer vos économies au développement de votre projet, et de piocher dedans pour reconstituer un salaire.
  • Option 2 : vous avez besoin d’une source de revenus mensuels. Dans ce cas, développer un “side project” est une solution. C’est à dire que vous allez continuer votre travail salarié – moins épanouissant mais nourricier – et en parallèle développer votre projet. Ce n’est pas facile et c’est fatiguant, mais l’envie et la passion nous permettent de soulever des montagnes ! Vous pourrez par exemple demander à passer à mi-temps ou à 80% lorsque vous aurez besoin de consacrer plus de temps à votre nouvelle activité. Le maître mot de tout ça sera l’organisation.

Tasse "Hustle" sur une table

Et après ?

Vous allez me dire “c’est bien beau tout ça, mais c’est impossible pour moi de juste écouter mes envies. J’ai un crédit de maison à payer, des factures et des enfants à nourrir”. Je vous répondrais que vous avez raison, mais… Mais c’est une remise en question globale de ce que vous voulez vraiment. J’ai un exemple imagé à vous donner : lorsque vous avez pris conscience de l’urgence écologique et que vous voulez atteindre un objectif zéro déchet, vous n’allez plus aller faire vos courses dans les grandes surfaces, ce serait un non sens. Vous allez donc modifier vos lieux d’approvisionnement et privilégier le circuit court, local, emporter votre tote bag et demander aux commerçants de ne pas vous mettre de sac.
Là, c’est pareil. 

Si vous sentez que ce projet sera épanouissant pour vous, vous allez probablement accepter de faire quelques concessions sur votre budget “plaisir”. Et puis, vous allez revoir tout le reste : si vous travaillez depuis votre domicile, vous enlevez les frais d’essence. Vous pouvez peut-être même vendre votre voiture, et ainsi économiser les frais d’assurance en plus de récupérer un petit capital. Vous allez chercher tous les points sur lesquels vous pourrez faire des économies : profiter de vos horaires souples pour cuisiner davantage maison, et ainsi réduire la note des courses, aller faire vos achats chez les producteurs locaux et consommer moins mais mieux, privilégier la seconde main pour vos vêtements…

Ça peut paraître utopique dit comme ça, et si vous n’êtes pas prêt à remettre vos croyances et habitudes en question, ce sera peut-être difficile à entendre. Il y a avant tout un travail sur soi à faire : se défaire de tout ce qu’on nous a appris et se libérer de ce poids “je dois travailler pour vivre”. Enlever cette notion de devoir douloureux et obligatoire pour se sentir libre d’être heureux et épanoui. Accepter qu’on vivra peut-être avec moins, mais mieux, qu’on devra mettre la main à la pâte (cuisiner plus, pourquoi pas avoir son propre potager…) et ré-apprendre la vraie valeur des choses.

Alors, motivé(e) pour tout quitter et (enfin) avoir une vie professionnelle épanouie ?


Vous pouvez retrouver Laurie sur le site internet de sa marque ou ses réseaux sociauxEt pour découvrir son projet, c’est par ici.


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