Témoignage : Se reconvertir après 40 ans, c’est possible !

“Christophe, tu vas pas changer de métier après 40 ans quand même ! T’as des gosses. Et puis prof, franchement, c’est une bonne place non ? T’as les vacances, tu bosses pas beaucoup et t’as un bon salaire.”. Et bien si ! J’ai décidé de quitter l’Éducation Nationale, de monter mon entreprise artisanale et de vendre mes créations sur mon site internet. Se reconvertir après 40 ans, c’est tout à fait possible !


Article invité rédigé par Christophe


J’ai passé toute ma vie dans des salles de classe

À l’école, je suis un élève “passable”. Je passe le plus clair de mon temps à noircir les marges avec de petits dessins étranges ou rigolos. Ado, j’en fais le moins possible, mais ça passe toujours.

À 21 ans, fan de Jimmy Hendrix, lunettes rondes et cheveux longs, je débarque un dimanche soir à l’internat avec ma guitare dans le dos. Cette fois-ci c’est du sérieux, et je stresse. Le lundi à 8h, je dois assurer devant une classe entière, puis d’autres, et encore, et encore… Jusqu’au jour où je dois couper mes cheveux pour être plus crédible dans mon nouveau rôle social.

J’étais passé de l’autre côté, pas vraiment convaincu à vrai dire. Pour leur faire plaisir et pour éviter de bosser dans l’industrie ou sur un chantier. Mes parents… Il a suffit d’un seul coup de fil de ma mère, alors institutrice, pour m’éviter d’être sans emploi à la fin de mon BTS technique. Puis je suis tombé dans le piège de la prison dorée :  concours, mutations, vacances, salaire fixe et travail en banlieue difficile.

D’ailleurs, mes parents ne savent pas encore que je quitte l’école pour toujours dans quelques mois. J’ai décidé qu’avant de leur dire, j’allais tout mettre en œuvre pour être certain à 100% de réussir ma reconversion professionnelle, car à mon âge, c’est plutôt angoissant.

Aujourd’hui, après avoir passé presque toute ma vie à l’école, je peux vous assurer que je me sens libre d’avoir pris la décision de changer de métier après 40 ans. Libéré d’un poids qui me pèse depuis des années. J’ai vraiment hâte de dire un dernier adieu à mes élèves.

C’est décidé : “Je pose ma démission de l’Éducation Nationale”… mais c’est pas si simple

Pourquoi c’est si difficile de changer de métier après 40 ans quand on est prof

Octobre 2018. Un jour de travail comme un autre, je rentre totalement dépité. Je n’en peux plus. Je ne supporte plus les élèves, la hiérarchie, les programmes scolaires complètement inadaptés et l’humeur maussade de mes collègues. Surtout ceux qui ont plus de 40 ans comme moi. Ils débarquent le jour de la rentrée en comptant le nombre de semaines qui restent avant les prochaines vacances.

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Je crois qu’ils aimeraient démissionner de l’Éducation Nationale mais qu’ils n’osent pas.

À ce moment-là, je me suis demandé pourquoi. Pourquoi ils n’osent pas…et moi non plus. Et j’imagine que c’est pareil dans de nombreux métiers de la fonction publique (et même dans le privé à vrai dire) :

  • Se reconvertir après 40 ans, ça fait peur…
  • Démissionner de l’Éducation Nationale, c’est un peu le parcours du combattant avec l’administration. Cerise sur le gâteau, on ne cotise pas aux caisses de chômage, donc on part sans filet de sécurité. Pire encore, si on veut bénéficier de la prime de départ, il faut créer son entreprise après sa démission…et croiser les doigts pour ne pas se planter.
  • En plus, les anciens profs quinquas ne sont pas vraiment attractifs sur le marché du travail. Vous imaginez le CV : Lycée – Bac – Licence – Prof pendant 20 ans. Pas de quoi faire rêver un employeur.

Comment j’ai fait pour dépasser ces peurs

J’ai de la chance, car j’ai toujours eu une passion débordante : la création artistique en tout genre. Après le bac, mes parents ont refusé que je fasse les Beaux-Arts. “C’est pas un métier, artiste”. Mais pour autant, je n’ai jamais arrêté de gribouiller, de peindre et de créer.

Ce jour d’octobre, je me suis dis qu’il fallait que ça change et que j’avais le droit de faire un métier qui me passionne. C’est peut-être la crise de la quarantaine 😉 ?

Alors j’ai pris une feuille blanche et j’ai répondu à peu près à ces questions :

  • Quel est le rythme de travail qui me conviendrait ?
  • Quelle est la vie que je veux ?
  • Quelles sont les possibilités pour vendre mes créations artistiques ?
  • Est-ce que c’est possible d’en vivre, réellement ?
  • Comment ça va se passer pour ma retraite ?
  • Comment faire pour démissionner de l’Éducation Nationale ?
  • Est-ce que j’ai le droit à quelque chose ?
  • Que vont en penser ma femme et ma famille ?
  • À quoi vais-je devoir renoncer financièrement ?
  • Est-ce que c’est pas trop risqué de changer de métier après 40 ans ?

Après tout ça, c’était clair dans ma tête : je devais sauter le pas.

Quelques semaines plus tard, je demande le calcul de mon Indemnité de Départ Volontaire (IDV). La réponse tombe en décembre 2018 et j’ai seulement 3 jours pour me décider : l’administration me propose 12 000 euros brut (le minimum légal) pour plus de 20 ans de carrière, et sans chômage…

Mon enthousiasme retombe : c’est trop juste pour y arriver, ma femme est en création d’entreprise et ses revenus sont instables. Il va falloir que j’assure nos arrières avant.

Christophe a décidé de se reconvertir après 40 ans est avec ses enfants

La solution : me former pour me reconvertir après 40 ans en toute sérénité…ou presque 😉

Presque un an après ma décision de démissionner, les choses ont bien évolué pour moi. Comme je n’ai pas le droit de toucher ma prime de départ si je crée une entreprise avant, c’est ma femme la patronne. (Mais chuuuut !?)

Quand j’ai refusé la prime, vous imaginez comme j’étais déçu. Aujourd’hui, je me rends compte que je n’étais alors pas du tout prêt. Je n’avais ni de projet viable d’entreprise, ni l’assurance que ça pouvait marcher. Juste un gros ras-le-bol.

Alors j’ai fait des choix, comme le font tous les entrepreneurs :

  • J’ai réduit mon temps de travail au collège depuis cette rentrée de septembre.
  • J’ai arrêté d’espérer pouvoir vendre des tableaux ou des objets sculptés à la main. J’ai donc acheté une machine à commande numérique qui me permet de créer mes objets artisanaux plus facilement et rapidement. Je peux donc les vendre à des tarifs convenables pour les clients…pour être compétitif. Apprendre à utiliser un nouvel outil, ça prend du temps et je progresse tous les jours (où je n’ai pas de cours).
  • J’ai décidé que je ne voulais pas passer tous les matins de la semaine à vendre sur les marchés locaux, été comme hiver, pour toucher un faible public. Créer un e-commerce est devenu une évidence et on a dû apprendre le web-marketing et comment créer un site internet.
  • On a fait nos premières dates sur de grosses foires et festivals pour voir ce qu’en pensent réellement les gens, et s’ils sont prêts à acheter. On s’est rendu compte que ça cartonne ! Mais aussi qu’il faut qu’on se forme dans le contact client et la présentation de notre offre.

Tout ça pour vous dire que je pense qu’il est essentiel de se former pour se reconvertir après 40 ans. Surtout quand on a des enfants, un crédit immobilier et un niveau de vie qu’on ne veut pas perdre (et qu’on est comme moi, un peu angoissé du lendemain).

J’ai encore un peu peur. Mais dans quelques mois, je serai libre et j’aurai tout préparé pour que mon e-commerce marche (je fais aujourd’hui environ 1 vente tous les 2 jours entre mon site et mon Etsy…alors que la saison n’est pas vraiment propice. Ça promet un beau chiffre d’affaires pour les fêtes de fin d’année.). On a également prévu de développer d’autres activités sur internet dans les prochaines années.

Ce qu’il faut savoir, c’est que dès le 1er janvier 2020, il sera possible de bénéficier d’une rupture conventionnelle dans la fonction publique. Comment ça va marcher ? Qui pourra en bénéficier ? C’est encore flou mais j’ai hâte d’en savoir plus.

J’espère que mon témoignage pourra aider et motiver certaines personnes à sortir de leur mal-être au travail. Bon courage à vous tous, et surtout, arrêtons de croire que se reconvertir après 40 ans est impossible !


Vous pouvez retrouver Christophe sur son site internet


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