Faut-il forcément échouer pour apprendre… et espérer réussir un jour ?

Lors d’une de mes séances d’accompagnement cette semaine, une cliente qui souhaite créer son entreprise mais dont le projet n’est pas encore clair, m’a partagé l’une de ses inquiétudes : “il faut échouer pour apprendre“. Dit autrement, elle craint de devoir obligatoirement passer par un échec dans son premier projet entrepreneurial, pour avoir la possibilité de réussir ensuite.

Elle n’a pas vraiment connu d’échec au cours de son parcours tant académique que professionnel. Comme moi, elle a un parcours de bonne élève, avec toujours de bons résultats, et un bon début de carrière. Elle n’a donc jamais fait face à un échec retentissant. Elle a vécu des situations difficiles, dont un job qui l’épuise, littéralement. Mais rien qu’elle n’associe à un “échec” pur et dur.

Je lui ai donc donné mon avis sur le sujet, et je te le partage car il y a de grandes chances que cela t’intéresse, si toi aussi tu crains l’échec, et si tu lis dans tous les livres de développement personnel et d’entrepreneuriat qu’il FAUT échouer pour apprendre, car c’est le meilleur moyen de progresser en tirant parti de ses erreurs.

J’ai un parcours “sans faute”. J’ai eu les concours des grandes écoles que je voulais, j’ai obtenu les jobs que je voulais, et maintenant, j’ai créé une entreprise qui tourne et qui pour l’instant, me rémunère comme lorsque j’étais consultante. Je vais être honnête avec toi, moi aussi, j’ai eu peur de devoir obligatoirement me planter lorsque j’ai démarré… A force d’entendre que c’est un passage obligé.
Mon activité est récente (je suis indépendante depuis juin 2017 et j’ai officiellement lancé Pose ta Dem’ en janvier 2018), donc je n’ai peut-être pas encore le recul suffisant. Peut-être que je t’écrirai dans quelques mois pour te dire que je me suis écroulée et que tout est tombé à l’eau. Mais pour l’instant ce n’est pas le cas du tout !

Mon année s’est déroulée sans embûche… ou plutôt, sans grosse embûche.

Et c’est là que la question devient intéressante : qu’est-ce que l’on considère comme un échec ?

Pose-toi vraiment la question pour toi : c’est quoi un échec ?

Pose-toi aussi cette deuxième question capitale : le pire échec pour toi serait de perdre : 

  • Du temps ?
  • De l’argent ?
  • La face ?

Je viens d’inventer cette question et je crois que je vais la garder précieusement pour mes coachings, car elle est très symbolique et représentative de ce qui se joue en toi quand tu crains d’échouer.

J’ai essayé d’y répondre moi-même, et ce n’est pas si facile. Du coup, pour la rendre plus concrète, je me suis imaginée un lundi soir. Qu’est-ce qui me déprimerait le plus ?

  • Avoir perdu ma journée à travailler sur une production que je peux jeter à la poubelle, ou à faire des rendez-vous qui ne servent finalement à rien
  • Avoir acheté quelque chose que je regrette tout de suite après
  • Avoir été mauvaise et m’être ridiculisée en public

Sur le coup, je serais vexée vis-à-vis du public. Mais au fond de moi, le pire serait d’avoir perdu ma journée. Le temps est la seule ressource que l’on ne peut pas récupérer. Une image, ça se rattrape. Des sous, ça se crée. Mais le temps…

Je t’en parlais hier dans mon article “Je ne suis pas parfaite et ce n’est pas grave”. Que l’on soit salarié ou entrepreneur, peu importe, on finit toujours par courir après le temps. Sauf que quand on est entrepreneur, le temps c’est de l’argent. Donc perdre du temps, c’est perdre deux fois plus, et de manière irrécupérable.

Tout ça pour te dire que pour moi, le plus gros échec serait de perdre du temps. Et pour toi ?

Je te laisse y réfléchir, et je poursuis ma réflexion du jour !

Dans ce que l’on considère comme un échec, il y a les petits échecs et les gros échecs.

Quand tu entends qu’il faut “échouer pour apprendre”, cela ne veut pas dire qu’il faut forcément échouer gravement pour apprendre ! C’est mon premier message du jour.

Non, tu ne devras pas forcément passer par la case faillite-déprime-abandon de ta famille pour apprendre quelque chose ! 

Et quand je raisonne comme ça, oui, je trouve de petits “échecs” dans mon parcours d’entrepreneure depuis un an. Le premier a été celui-ci :

Entre Noël 2017 et le jour de l’an, je devais finir mon site pour qu’il sorte début janvier. Pour ça, je travaillais avec un développeur freelance, un ami d’ami, qui m’avait déjà fait la moitié du site.  On faisait le site ensemble à côté pour que j’apprenne en même temps. On devait le finir à distance pour qu’il soit prêt à temps. Et là, au moment des fêtes, à quelques jours de la sortie… Il m’a ghostée. J’ai découvert cette expression à ce moment-là : ghoster, c’est ne plus donner signe de vie. Il a littéralement fait le mort. Je n’ai plus eu de nouvelles de sa part depuis, mais je sais qu’il est en vie et qu’il va bien, rassurez-vous. Vraiment une pratique charmante et professionnelle, c’est très appréciable ! Par chance, un ami a pu venir à ma rescousse et m’aider à faire mon site vite fait bien fait. Il n’y a eu que quelques jours de retard.

Tu vois, c’est plus une galère qu’un échec, et ce n’est pas la fin du monde. Hier, j’ai passé la journée au Live organisé par Livementor, une journée dans un théâtre avec 200 entrepreneurs. En début de matinée, les premières speakers étaient les fondatrices de Fempo (elles vendent des culottes menstruelles).
Elles ont raconté la galère de leur lancement il y a un an. Les pré-commandes étaient déjà passées, elles avaient encaissé l’argent des clientes, et elles devaient recevoir la marchandise en janvier de la part de l’atelier de fabrication au Portugal à qui elles avaient passé commande.
Mais à une semaine de la réception des produits, elles ont reçu un mail leur annonçant que l’atelier était en faillite et qu’elles n’auraient pas leurs produits avant des mois. 
Je te passe la suite des péripéties, mais en gros : elles ont remué ciel et terre, elles ont communiqué en permanence et de manière très transparente avec leur communauté, et elles ont réussi à livrer les commandes avec seulement un mois de retard.
La leçon à retenir de cette histoire ? Grâce à cet imprévu au démarrage, elles ont créé des liens forts avec leur communauté qui les a soutenues et qui les soutient encore aujourd’hui. Elles ont vendu 20 000 culottes en un an.

Voilà un exemple de galère qui apprend énormément. Mais je ne parlerai pas d’échec, car je trouve ce mot très lourd, et je trouve qu’il sous-entend qu’il n’y avait plus d’espoir derrière.

Donc on va plutôt parler de galère au lieu d’échec si tu veux bien.

Mais tu n’es pas obligé d’en passer par là pour apprendre, et c’est mon deuxième message du jour. Je t’explique, en te partageant 2 leçons que j’ai apprises cette année, à titre d’exemple :

  • Mes contenus ont beaucoup plus de succès lorsque je partage mon expérience de manière transparente, plutôt que lorsque j’essaie de faire un cours bien comme il faut en 3 parties et sous-parties. Est-ce que j’ai dû échouer gravement pour apprendre ça et faire des articles qui plaisent ? Non ! J’ai juste constaté les différences entre les articles, j’ai écrit régulièrement pour progresser, et j’ai appris comme ça.
  • La communauté est ce qu’il y a de plus important pour faire grandir une activité et une marque. Est-ce que j’ai dû échouer gravement pour apprendre ça ? Non ! J’ai juste expérimenté, et j’ai appris comme ça.

On peut apprendre dans la réussite si on en tire les leçons au lieu de se reposer sur ses lauriers.

J’ai réussi le lancement de mon site, et j’ai analysé pourquoi.
J’ai réussi le lancement de ma première formation en ligne, et j’ai analysé pourquoi.
J’ai réussi à fédérer ma première communauté, et j’ai analysé pourquoi.

Sur tous ces sujets, j’ai découvert les bases en expérimentant, et j’ai atteint mes premiers objectifs. Mais j’ai encore des milliers de choses à apprendre pour aller plus loin. Il y aura sans doute des galères, et c’est tant mieux. Car je te le rappelle : je ne suis parfaite… et ce n’est pas grave !

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