Benjamin : Il a posé sa démission pendant la crise sanitaire

Benjamin a su tirer tous les avantages de la crise sanitaire pour remettre en question son parcours professionnel. Dans cette interview, il nous raconte les étapes par lesquelles il est passé avant de poser sa démission pendant la crise sanitaire et de rejoindre Blank, une start-up en phase de lancement proposant un compte professionnel pour indépendant.


Bonjour Benjamin, raconte-nous ton parcours en toute transparence !

En toute transparence, oui, mais avec ses méandres et ses questionnements alors ! J’ai un parcours académique en droit, et plus particulièrement en droit de la concurrence et de la distribution. J’ai commencé à bosser dans des cabinets d’affaires qui auraient fait rêver l’étudiant de 1ère année que j’étais à une époque. Puis comme tout, une fois qu’on obtient ce qu’on veut, on commence à s’en lasser, à se demander si on veut vraiment passer sa vie dans un univers qui nous ne ressemble pas.

À 25 ans, je suis repassé par la case stage. Le premier de ma vie ! J’étais fier de me dire qu’aux forceps, sans formation ni réseau, j’avais réussi à donner une nouvelle coloration à mon parcours. Et c’est précisément à ce moment-là que ma vie pro a commencé se structurer. J’ai pu participer à un hackaton que nous avons remporté ce qui nous a permis de développer une start-up en interne. Cette opportunité m’a permis de rejoindre par la suite une autre jeune pousse dans le transport de personnes en tant que responsable marketing. Et de fil en aiguille, j’ai pu rejoindre une start-up ou tout était à construire : produit, stratégie marketing, équipe, process…

Bien sûr, il aurait été trop simple de relever ce dernier défi sans venir y ajouter un élément conjoncturel de premier plan : la COVID-19.

Qu’est-ce qui t’a poussé à poser ta démission pendant la crise sanitaire ?

À peu près tout.

Sur le plan personnel, j’avais vécu un événement traumatisant duquel je pensais sortir en me réfugiant dans le travail. Grosse erreur qui aura eu le mérite de m’apprendre à affronter mes problèmes plutôt que de les maquiller avec des formules Excel ou des présentations Powerpoint. Je savais au fond de moi qu’il fallait que je quitte cette entreprise qui me rappelait un épisode pas franchement marrant de ma vie. La COVID-19 m’a fait hésiter, mais pas assez pour que je ne mette pas à exécution mon changement de poste.

Sur le plan professionnel, j’estimais avoir fait le tour de mon poste. En relisant cette phrase je me rends compte qu’elle est présomptueuse mais elle traduit bien ce que je ressentais à l’époque. L’impression de ne pas être écouté comme je le devrais, une motivation en berne lorsqu’il s’agissait de penser l’avenir, des coupes budgétaires importantes… Puis la COVID-19. Quand un business consiste à transporter ses clients, que ces mêmes clients sont contraints de rester chez eux, on a deux choix :

  • Attendre des jours meilleurs et se contenter de la situation
  • Donner une lettre de démission en main propre et voir si l’herbe est plus verte ailleurs

C’était sans compter sur les “on sait ce qu’on perd, jamais ce qu’on gagne” qui ont rythmé mes dernière semaines et ont réussi à faire rimer démission et chômage.

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Tu l’évoques, certaines personnes ont tenté de te dissuader de ne pas poser ta démission, tu nous racontes ?

Oui ! Et je les remercie aujourd’hui. Sans eux, ma réflexion n’aurait pas été aussi aboutie. J’aurais peut être mis un pied dans l’inconnu sans prendre la mesure des conséquences.

A l’époque, tout le monde y allait de sa petite analyse. “La COVID-19 va tuer l’économie, sois déjà content d’être en poste” ; “La COVID-19 va inciter les employeurs à réduire leur masse salariale en priorisant les nouveaux arrivants encore en période d’essai”Des arguments qui se tenaient intellectuellement mais qui n’ont pas eu raison de ma motivation.

Et comme rien ne vaut une analyse pour/contre, j’ai pris du temps pour faire le tour de tout ce qui pouvait me retenir ou me faire partir :

  • Les pour : besoin de changement. Besoin de me tester sur un scope plus “senior”. Construire une équipe et la faire grandir à l’aune de mes valeurs. Envie d’apprendre sur un marché jusqu’alors inconnu. Envie de gérer un budget conséquent…
  • Les contre : ma mère qui me fait la gueule (ahah). Mon employeur qui me proposait le poste de Directeur Marketing. Le besoin de sécurité dans un monde qui ne l’incarne plus…

A l’issu de cet exercice c’était clair : ce risque, je le prendrai. Mieux ! Je le prendrai en pleine conscience de ce qu’il peut m’apporter de bon ou de mauvais et n’aurai d’autre choix que de me défoncer pour l’affronter.

Et alors, quel est le bilan de cette démission pendant la crise sanitaire Benjamin ?

Comment dire… Poser ma démission a sans doute été l’une des meilleures décisions professionnelles qu’il m’ait été amenée à prendre.

  • Le premier bénéfice, c’est que j’ai été contraint de prendre une décision rapidement. Ça a toujours été un exercice délicat pour moi. Je suis de nature prudente et lorsqu’une décision doit être prise, je la tourne dans tous les sens avant de me positionner. La perspective de ne plus pouvoir rembourser mon crédit immo ou de devoir me serrer la ceinture le temps de rebondir ne m’a pas aidé à me décider rapidement.
  • Le deuxième bénéfice, c’est que j’ai pu imprimer ma marque au sein de l’entreprise. Je me plaignais souvent de récupérer des postes ou tout était déjà fait et ou il fallait simplement exécuter et décliner. Ca y est ! Je touchais du doigt un poste dans lequel je pouvais vraiment laisser ma patte, que ce soit dans la stratégie ou dans l’opérationnel.
  • Le troisième bénéfice, c’est que je pouvais enfin construire une équipe autour des valeurs profondes qui m’animaient. L’entraide, l’empathie, l’autonomie, l’accompagnement à la formation, la fédération autour d’intérêts communs… Toutes ces valeurs, j’ai pu les injecter lors des recrutements et je constate aujourd’hui qu’elles sont incarnées par tous les membres de l’équipe.
  • Le quatrième bénéfice, c’est mon rapport au temps. L’adage Tempus Fugit prend tout son sens. Autrefois, le temps me paraissait long, les journées interminables et le chrono rythmait mes activités. Aujourd’hui, je cours après le temps, les journées défilent et il peut s’écouler plusieurs heures sans que je consulte ma montre.

Si je devais synthétiser le bilan : j’ai pris 10 ans de seniorité en un an, découvert des problématiques managériales et business desquelles je n’étais pas coutumier. Et surtout, j’adore ce que je fais.

Quelles sont tes activités aujourd’hui ?

Il faut commencer par mettre les choses en perspective. J’ai rejoint un projet qui se lançait. Mes missions d’aujourd’hui ne sont plus celles d’hier et ne seront sans doute pas celles de demain.

Les premiers mois ont été consacrés à la production de la stratégie marketing et communication, au plan de recrutement et à la définition du budget. S’en est suivie la préparation du lancement, notamment les communiqués de presse et les premières actions d’acquisition. Enfin l’analyse et l’optimisation des premières actions.

Aujourd’hui nous rentrons dans une phase de structuration d’équipe avec de nouveaux recrutements. Notamment sur des sujets clefs comme l’acquisition.

Et qui sait demain, peut-être que j’aurais le plaisir de traiter d’autres sujets que je n’ai jamais eu l’occasion d’aborder jusqu’alors !

Que conseillerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer mais n’a pas encore osé franchir le pas ?

La première chose que je ferais, c‘est l’écouter jusqu’à comprendre les motifs qui le poussent à quitter son emploi actuel. Je l’aiderais ensuite à distinguer les raisons structurantes (bien être, épanouissement…) des raisons opportunistes (salaire, égo…) et l’inciterais à analyser de nouveau son souhait au regard de celles-ci.

J’ai cette maxime qui me trotte en tête « Ne me donne pas de poissons, apprends-moi plutôt à pêcher ». Je ne lui dirais pas quoi décider, cependant, je lui donnerais tous les éléments pour qu’il puisse prendre une décision éclairée.


Que retenir de l’expérience de Benjamin ?

  • Le « bon moment » pour se lancer n’existe pas. Il y aura toujours une raison pour décaler votre départ ou vous lancer dans un nouveau projet et donc risquer qu’il ne se réalise jamais. Il faut prendre la décision d’y aller et s’y tenir.
  • Si vous êtes autonome et que vous aimez la diversité dans vos tâches quotidiennes, l’univers start-up est peut-être fait pour vous !
  • Prenez le temps d’analyser les “pour” et les “contre”. Que retenez-vous de cette analyse ?
  • Tentez le coup, vous ne le regretterez probablement pas !

Vous pouvez retrouver Benjamin, qui a posé sa démission pendant la crise sanitaire, sur LinkedIn.


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