Cyril : Après avoir été directeur commmercial, il est devenu Business Coach

Après une carrière de directeur commercial et un burn-out, Cyril Lobjois est devenu Business Coach certifié RNCP. Dans cette interview, il nous raconte en toute sincérité le parcours qui l’a conduit au burn-out, nous donne de précieux conseils et nous explique ce qui l’a aidé à surmonter ce moment difficile. Bonne lecture !


Bonjour Cyril, raconte-nous ton parcours en toute transparence  !

Je m’appelle Cyril Lobjois, j’ai 43 ans et j’habite à Paris. Après avoir obtenu un BTS en Communication des Entreprises (ISCOM PARIS), j’ai débuté ma carrière chez BACCARAT (cristallerie Française renommée) en tant que conseiller commercial. En raison de mon goût pour le challenge et le management, j’ai assez rapidement évolué dans l’entreprise en tant que directeur de boutique Rue de la Paix puis au Flagship Place des Etats-Unis. 

Après 8 ans et souhaitant développer mes compétences et étoffer mon expérience, j’ai décidé de découvrir un autre univers. J’ai alors postulé au Printemps Haussmann pour le poste de Floor Manager. Cette nouvelle mission impliquait de gérer les stands et de manager le personnel d’un étage de ce Grand Magasin. J’ai démarré sur le secteur des Arts de la Table puis j’ai été promu pour encadrer celui de la joaillerie et de la haute horlogerie (étage à forts enjeux commerciaux).

Après deux ans, j’ai été chassé par un cabinet de recrutement. La proposition était intéressante car elle impliquait de lancer le business d’une marque de tapis Turc haut de gamme qui s’installait en France. La direction du Flagship Boulevard Raspail, les possibilités d’évolution mais surtout le challenge que représentait cette mission m’ont immédiatement séduit. J’ai donc accepté cette responsabilité. Après 2 ans j’ai évolué en tant que Directeur Commercial avec pour objectif de développer notre collaboration avec des cabinets d’architectes et bureaux d’études de renom (Starck, Jean Nouvel…). Ce poste impliquait une grosse responsabilité et beaucoup de pression en termes de management et de résultats. Le reporting auprès de la direction générale était un élément central de mon travail au quotidien. 

Ma vie personnelle était à cette époque devenue secondaire. Le stress constant ne me laissant plus de phases de « décompression » j’ai fini par faire un burn-out. Sommeil perturbé, humeur changeante passant de l’excitation au désespoir, idées noires, plus de relations amicales et familiales stables…tous mes indicateurs étaient dans le rouge depuis de longs mois (années ?) sans même m’en rendre compte. 

Après 6 ans et une longue période d’arrêt maladie, j’ai donc quitté mon entreprise et clôturé ces 20 années d’expérience dans le commerce. 

Comment es-tu sorti de ton burn-out ? Qu’est-ce qui t’a aidé ?

Je suis sorti de mon burn-out en travaillant sur moi et en me posant les bonnes questions. 

Cette phase peut prendre du temps, il est donc essentiel de s’accorder une période de déconnexion car les sentiments de culpabilité et d’inutilité peuvent vite devenir toxiques et anxiogènes.

J’ai réalisé durant cette période que je travaillais plus pour les avantages que représentaient mes fonctions comme le titre, le salaire, l’environnement, l’image… 

L’épanouissement personnel, la santé, le sommeil, le rapport « sain » aux autres, les valeurs n’avaient plus/pas de sens pour moi. 

Ce qui m’a aidé ce sont plusieurs choses :

  • S’accorder de la bienveillance et mettre sa santé mentale et physique comme priorité
  • Prendre le temps nécessaire pour se relever
  • Se dégager du regard des autres en partageant son expérience librement
  • (Re)prendre une activité physique régulière
  • Se poser des questions simples comme :
    • « Quelles sont mes valeurs ? »
    • « Idéalement, quel est le job qui me donnerait envie de me lever le matin ? »
    • « De quoi ai-je besoin pour m’épanouir dans ma vie personnelle et professionnelle ? » 
    • « Comment puis-je accéder à ce que j’aspire réellement ? » 
    • « Qui sont les personnes qui peuvent m’accompagner sur ce chemin de l’épanouissement ? »

La corrélation de toutes ces prises de conscience et actions m’a permis de me remettre en marche et d’identifier la mission idéale pour moi. 

Le coaching et l’accompagnement me sont alors apparus naturellement et je n’avais pas de doute lorsque je me suis lancé dans cette aventure.

Qu’aimerais-tu dire à quelqu’un qui est en plein burn-out ?

Tout d’abord qu’un salaire et un travail ne mérite pas de se « s’oublier » physiquement et mentalement.

Le cadre professionnel n’est qu’une image et parfois une posture, cela ne représente en rien la personne que vous êtes vraiment. 

La question que je pose systématiquement durant mes séances : « Avec qui allez-vous passer le reste de votre vie ? ».

La réponse est simple : « C’est vous ».

Il est donc primordial de se préserver et de penser à sa vie en priorité. Si vous êtes heureux et épanoui les autres le verront et seront contents pour vous, quelque soit votre titre ou vos responsabilités. Si ça n’est pas le cas, il est peut-être temps de faire un « tri » de votre entourage. 

Il faut aussi se déculpabiliser, vous n’êtes pas responsable de cette situation c’est en général l’environnement, le management pyramidal, la pression sociale, l’envie de bien faire et de donner l’image du salarié modèle qui sont les responsables du mal être et de la dépression.

Enfin, je peux affirmer qu’il y a toujours des solutions comme le coaching et/ou la formation qui permettent d’avancer et d’envisager l’avenir positivement.

Le burn-out n’est qu’un passage et personnellement il m’a ouvert les yeux sur ce que je voulais vraiment, j’en ai donc fait une force et une opportunité.

« L’échec est un diplôme » – Idriss ABERKANE

Cyril travaille sur son activité de Business Coach

Comment as-tu trouvé ta voie ?

Comme expliqué plus haut ce sont les réponses à mes questions qui m’ont permis de trouver ma voie. En réfléchissant à ces éléments et en me projetant dans le futur, je savais que je voulais devenir indépendant et j’ai donc identifié la direction idéale pour moi : « le business coaching et l’accompagnement ». 

N’étant pas professionnel de ce secteur, j’ai donc cherché la formation qui me permettrait de faire de mon désir un véritable métier.

J’ai fait une étude de marché sur internet et pris contact avec plusieurs centres de formation. Un point important était d’obtenir une certification reconnue par l’Etat au terme du cursus. 

Après avoir été convaincu de leur expertise et compétences, j’ai choisi l’école qui allait me former à ma futur activité (La Coach Académie).

J’ai donc identifié ma voie grâce à :

  • Mes prises de conscience
  • Mes discussions avec mes proches et des personnes bienveillantes
  • Ma conviction que la formation m’aiderait sur mon chemin 
  • Ma capacité à me projeter dans l’avenir positivement

Quels conseils donnerais-tu pour réaligner ses valeurs professionnelles et personnelles ?

En tant que coach professionnel et travaillant régulièrement ce sujet, je dirais que la réponse est dans la question. 

En effet, l’identification des valeurs est essentielle dans son parcours personnel et professionnel. 

Pourquoi est-ce si important ? Car nos valeurs (venant de valor signifiant vertu) nous permettent de réagir et d’évaluer une situation, une rencontre, une personne, un environnement, un groupe…c’est en quelque sorte notre GPS interne. 

Si vous êtes une personne avec la valeur de respect et que votre entourage professionnel, collègues, hiérarchie ne la partagent pas, il arrivera un moment ou la situation ne vous conviendra plus. Les personnes qui vous entourent ont des valeurs communes, faites-vous la réflexion, je ne pense pas me tromper.

Je pense donc sincèrement que l’alignement vient du respect de ses valeurs, c’est un véritable sujet qui mérite de s’y intéresser.

Mon autre conseil serait d’avoir des activités personnelles régulières comme le sport, la lecture, la méditation, l’art, la gastronomie, la musique, l’écriture… Choisissez ce qui vous plait et garder ces hobbies comme des points de déconnexion. Ce sont des moments indispensables pour oublier son travail et ses soucis. Ils vous permettront d’aligner votre vie personnelle et de la rendre intéressante et active.

Une routine quotidienne matinale permet aussi de maintenir un esprit libre et détendu avant de démarrer sa journée ce qui participe à un bon alignement.

En quoi consiste ton activité aujourd’hui ? Quel est ton quotidien ?

Je suis Business Coach RNCP et je travaille essentiellement en vis-à-vis.

Je reçois donc mes clients au cabinet dans un cadre agréable et professionnel. Agréable car c’est une partie de mon appartement ce qui participe à la relation de confiance qui s’installe presque immédiatement avec les personnes que j’ai le plaisir d’accompagner.

Ce paramètre de travail « à domicile » est donc à prendre en compte dans mon organisation et mon alignement dont nous parlions plus haut. Je dois m’astreindre à « couper » mon rythme professionnel pour rebasculer sur ma vie personnelle.

J’accompagne mes clients sur 3 axes :

  • Evolution de carrière et (ré)orientation professionnelle (négociation/réseautage/personal branding)
  • Gestion et développement de projet professionnel (effectuation/lean strategy/business model)
  • Accompagnement des services RH en analyse comportementale des candidats durant les phases de recrutement (audit/questionnements/entretiens/feedback)

Mon quotidien se décompose ainsi : 

  • Accompagnement de mes clients (entre 3 et 6 par jour)
  • Missions externes RH
  • Mise à jour de mon site web (articles, contenu…) et SEO
  • Personal Branding et partages sur mes réseaux sociaux (LinkedIn et Instagram)
  • Rendez-vous physiques ou téléphoniques avec mes prospects
  • Travaille sur mes cours liés à ma formation de Synergologue – Analyste comportemental 
  • Boxe et fitness en salle

Cyril est interviewé sur son activité de Business Coach

Qui sont tes clients ?

Cela varie en fonction du type de mission, je travaille avec des dirigeants, des managers sur la partie évolution de carrière pure principalement dans la finance, l’IT et la gestion de patrimoine.

J’accompagne aussi des salariés de divers secteurs d’activité dans l’optimisation de leur communication et posture vis-à-vis de leurs collègues et responsables (Personal Branding).  

J’ai aussi le plaisir de travailler avec des personnes en développement de projet entrepreneurial.

Nous étudions la viabilité du concept (business model) jusqu’au lancement de l’activité.

J’accompagne enfin depuis peu les services des Ressources Humaines durant leurs phases de recrutement sur la partie comportementale et non verbale des candidats. L’impact d’un recrutement inadéquat étant extrêmement pénalisant pour toutes les parties, j’apporte une vision synergologique ce qui permet de mieux cerner les personnes dans un cadre professionnel (70% de la communication passant par notre non-verbal).

Quel sont les grands défis que tu rencontres ?

Mon grand défi est la gestion de mon temps et de mon énergie.

Je dois jongler entre mes différentes activités professionnelles mais aussi personnelles, je fais du sport plusieurs fois par semaine et j’ai une vie sociale assez riche. Cela implique donc de ne rien négliger et de savoir gérer ses priorités (celles-ci n’étant pas toujours les mêmes).

J’estime aussi que pour être performant dans mon business et apporter le meilleur service possible, je dois apprendre constamment et enrichir mon expertise.

Cela implique d’être en formation continue (effectuation / synergologie / négociation complexe…).

Le challenge est donc de dédier du budget, du temps et de l’attention sur ce sujet. C’est un choix personnel mais c’est aussi et surtout une véritable source d’épanouissement.

Identifier les spécialisations qui me conviennent, faire une étude pour trouver la bonne formation, réfléchir à savoir comment la mettre en adéquation avec mon business sont autant de défis qui me permettent d’avancer et de me projeter dans l’avenir positivement.

Comment as-tu géré la transition financièrement ?

La transition financière est un réel sujet car c’est souvent ce qui fait peur aux personnes qui veulent se lancer à leur compte et quitter leur « confort » de salarié (salaire, CP…).

Pour ma part elle s’est faite par obligation, mes périodes d’arrêt maladie puis de chômage m’ont permis de mettre de l’argent de côté en dépensant le minimum.

J’ai utilisé à cette époque ces réserves pour payer ma formation initiale.

A partir du moment ou j’ai obtenu ma certification de praticien j’ai appliqué ce qu’on appelle en Effectuation « la perte acceptable ». 

J’ai donc estimé ce que j’étais prêt à investir et même à perdre sans attendre de gains sur une période définie (pour ma part 1 an) plutôt que d’estimer un hypothétique résultat financier. Ma logique était celle du contrôle des risques dans une démarche pragmatique.

Mon activité ne demande pas de lourd investissement, je devais donc m’assurer que mes ressources me permettent de vivre et payer mes frais pendant cette première année. Ce qui était le cas, j’aurais sinon fait un emprunt bancaire pour couvrir cette période.

Au terme de cette année j’ai fait un bilan concret de mon activité. Combien ai-je eu de clients et sur quelle fréquence, qu’elle est mon CA et mes bénéfices, est-ce que j’estime que je suis fait pour ce métier et est-ce que je peux en vivre… ?

Mes réponses étaient positives car ayant bien préparé le terrain en termes de référencement web j’ai rapidement eu des clients et commencé à réellement travailler. J’ai donc continué sur cette voie et gérer au plus proche mon budget. 

Il faut savoir investir pour gagner mais sur une période définie et dans une certaine limite. 

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans une reconversion mais n’a pas encore osé franchir le pas ?

Le premier conseil est direct : Préparez-vous puis lancez-vous !

 « Qu’est ce qui transforme une idée en opportunité en un mot ? »

La réponse est simple voir simpliste mais tellement appropriée.

C’est L’ACTION !

Il y a un impact bien plus négatif à ne rien faire et ne pas sortir d’une situation que ne nous convient pas ou plus.

L’immobilisme nous maintient dans notre zone de confort même si celle-ci s’avère toxique et anxiogène. C’est pour cette raison que nous avons du mal à changer d’habitude. 

L’épanouissement personnel et professionnel se trouve de l’autre côté de la zone de peur.

Savoir écouter les autres, c’est une bonne chose mais s’écouter soi-même c’est encore mieux. 

Si vous avez la conviction que c’est le moment d’évoluer, d’avancer, de découvrir autre chose, de « think out of the box » je ne peux que vous conseiller d’étudier sérieusement cette option. 

« Si c’était facile tout le monde le ferait » c’est que l’on peut lire ou entendre mais c’est réel. Pour moi le jeu en mérite la chandelle…


Que retenir de l’expérience de Cyril ?

  • Votre job ≠ Vous. Votre emploi ne vous définit pas, vous êtes bien plus que ça, il est important que votre vie ne se résume pas à votre job.
  • Votre travail, quel qu’il soit, “ne mérite pas de s’oublier”. Comme le dit si bien Cyril, vous êtes la priorité, écoutez-vous !
  • Pensez à déconnecter : vous avez besoin de moments pour vous, n’hésitez pas à les prendre et ne culpabilisez pas !
  • Ne sous-estimez pas l’importance des valeurs et de l’alignement, c’est essentiel !

Vous pouvez retrouver Cyril, Business Coach, sur son site Internet ou sur LinkedIn.


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