Harold : Il s’est lancé dans un Side Project en étant responsable communication dans un lycée

Harold Birene s’est lancé dans un Side Project en étant responsable communication dans un lycée. Dans cette interview, il nous raconte cette expérience si particulière et nous explique les avantages et les inconvénients de lancer un Side Project. Il donne également de précieux conseils à ceux qui aimeraient, comme lui, se lancer dans un Side Project. Bonne lecture !


Bonjour Harold, raconte-nous ton parcours en toute transparence ! 

Je n’ai jamais été un grand travailleur à l’école. Je rêvais encore et toujours de ma vie d’adulte. Faire comme les grands. Avoir un travail et des responsabilités. Il y a deux choses qui m’ont toujours intéressé : transmettre ce que je sais et l’informatique. Rapidement, j’ai pensé que j’allais travailler dans l’informatique, faire une école dans ce domaine pour obtenir ensuite un diplôme, comme tout le monde.

Puis le temps a fait que j’ai été dégouté par ce projet au fur et à mesure. Pourquoi ? C’est simple : mon entourage passait son temps à me demander de l’aide en informatique. Je me suis dit qu’en bossant dans ce milieu, ça n’aiderait pas… alors j’ai cherché autre chose.

Après le bac, j’ai essayé un BTS MUC (Management des Unités Commerciales). Je n’ai pas du tout accroché. J’ai arrêté au bout de 3 mois.

Ne sachant pas quoi faire, j’ai enchainé en cours d’année avec un BTS banque en alternance. Endormant… Pour finir l’année, j’ai postulé dans mon ancien lycée en tant que surveillant.

J’ai eu une révélation et j’ai tout de suite adoré mon travail. En parallèle, j’ai pris la responsabilité de la colonie de cet établissement. J’organise maintenant depuis 15 ans un séjour en février au ski pour 80 enfants, avec une équipe de 20 personnes. Une vraie belle aventure mais aussi une grande expérience !

Peu de temps après mon arrivée dans cet établissement, je suis devenu responsable de la vie scolaire (équivalent de CPE) pour les élèves de 6e et 5e, soit 550 enfants.

J’ai adoré mon travail même s’il était épuisant.

L'unique newsletter à lire pour enfin poser ta dem' !

Rejoins la communauté de 10000 futurs démissionnaires qui lisent mes conseils concrets et inspirants pour inventer leur vie professionnelle !

Lassé de faire toujours la même chose et d’avoir plusieurs supérieurs, j’ai cherché à faire autre chose. J’ai partagé ce désir avec le directeur de l’établissement, nouveau depuis septembre. Il m’a entendu et m’a proposé de succéder au responsable de la communication, ce que j’ai accepté. Chouette, j’allais retrouver mes premiers amours, l’informatique.

Tu t’es ensuite lancé dans un Side Project, tu nous racontes ?

Depuis 4 ans, je m’amuse bien à ce poste mais comme souvent, je me lasse vite. Mais cette fois, c’est encore différent. J’ai 30 ans et j’ai besoin d’autre chose. J’ai envie d’un autre style de vie, de me sentir plus libre, de ne plus faire le même chemin, de ne plus être autant en sécurité. Je crois aussi qu’à mon âge, l’envie d’un nouveau défi se fait sentir.

Voir les mêmes têtes chaque jour, dans la même routine, avec les mêmes enjeux ne m’amuse plus. J’ai besoin de retrouver une petite boule au ventre pour me faire avancer…et me dépasser.

Je me suis donc lancé dans un Side Project. J’ai commencé à donner des cours d’informatique en m’inscrivant sur une plateforme en ligne. Je l’ai fait sans arrière-pensée, j’avais juste envie d’essayer et voir ce que ça donne. Comme quoi, il faut tenter, surtout si ça n’engage à rien. Mais j’ignorais que ça allait m’apporter autant de changement. Il fallait que je fasse autre chose. Déjà pour vérifier que je sais bel et bien faire autre chose mais aussi pour respirer un air nouveau.

Selon toi, quels sont les avantages d’un Side Project ?

C’est forcément moins risqué de commencer une aventure en parallèle d’un job qui fonctionne bien. Il y a une sécurité financière essentielle pour avoir l’esprit tranquille.

L’autre énorme avantage est que j’ai pu développer mon activité en « m’en fichant ». Que ça marche, que ça ne marche pas, que mes élèves apprécient mon travail ou non… tout cela ne m’importait pas, au début en tous les cas car c’était un passe-temps, presque un jeu. J’ai donc abordé ce projet, qui n’en n’était pas au départ, sans aucun stress et aucun objectif. Je sais que ça m’a aidé et mis en confiance.

J’ai rapidement aimé ce nouveau job, cette nouvelle aventure, qui me permettait de transmettre ma passion, d’aider les autres et d’arrondir les fins de mois.
Il faut cependant bien avoir en tête que les journées sont denses. Je pars de chez moi le matin à 8h30 et je rentre, selon les jours entre 19h30 et 21h30 car après mon job principal, j’ai des cours de 1h à 2h. Le samedi, j’enchaine souvent les cours.

A l’inverse, quels sont, selon toi, les inconvénients d’un Side Project ?

Difficile de faire comprendre un tel projet, un tel risque, à son entourage… ll faut s’accrocher et croire en soit parce qu’il est parfois dur de ne pas se faire comprendre. On peut rapidement se sentir seul…

Seul, c’est aussi le mot qui décrira mon quotidien d’une certaine manière et qui est important dans l’analyse de ma situation actuelle. Passer d’une grosse école avec beaucoup de collègues et d’enfants, et être seul à gérer son business, même en étant en contact d’élèves à former, c’est bien différent et je le sais. Et ça me fait peur.

Je sais être solitaire mais avec des limites. J’ai besoin d’échanger, de partager. Je cherche à rencontrer d’autres entrepreneurs, à me lier à un groupe mais ce n’est pas évident. C’est aussi pour cela que je suis des sites comme Pose ta Dem’. On se sent épaulé et ça rassure.

Je suis dans un travail très agréable, avec des gens que j’apprécie, mon salaire est correct, je suis à 10 minutes de chez moi à pied, je suis pleinement reconnu et on me fait confiance. Le confort presque absolu.

Quitter cela, même pour un projet qui nous tient à cœur, ce n’est pas rassurant, évident et facile. Je me demande parfois si je fais le bon choix, si je ne devrais pas rester dans ma situation actuelle en cumulant les deux jobs. J’y arrive après tout…

Mais mon petit doigt (et accessoirement mon entourage proche) m’encourage à foncer. Et bien sûr, ce n’est pas en cumulant les deux que je vais pouvoir développer l’un ou l’autre.

Comment arrives-tu à t’organiser ?

Mes journées, avant le confinement, consistait à travailler toute la journée à l’école, puis à me rendre chez mes élèves en fin de journée pour 1h ou 2h. Généralement, une fois par mois, je donne des cours du soir dans une école pour former des adultes, souvent en reconversion, sur WordPress. Je termine à 21h…

Le samedi, je donnais généralement 3 ou 4 cours. Mais le dimanche, repos, il faut savoir s’arrêter (je me le dis surtout à moi).

Aujourd’hui, je continue de travailler pour l’établissement scolaire à distance car mon rôle dans la communication me paraît essentielle et je ne compte pas les abandonner dans cette situation complexe. Je donne mes cours à distance en gérant le boom « offert » par le confinement, je concocte mes formations, j’affine ma newsletter, je perfectionne mon podcast… bref, je prépare le futur de ma petite entreprise.

Dans cette idée, je cherche aussi à m’organiser. C’est à moi de créer ma structure, mes horaires, mon planning, mes priorités.

Pour le moment, je me sens vite débordé par les milliers de choses que je souhaite faire. Je ne sais pas toujours par quoi commencer. J’essaye en revanche de donner toujours priorité à mes élèves, aux nouveaux, et garder des priorités pour mes plus fidèles clients.

Et je dois impérativement garder du temps pour continuer à me former, rester informé de l’actualité informatique, continuer à apprendre…

J’ignore surtout à ce jour de quoi sera fait demain. Je ne sais pas si je pourrais/voudrais quitter ma chère école après le confinement et si je ne vais pas devoir décaler mon projet de quelques mois, mais ce n’est pas le plus grave, je m’adapterai.

Portrait de Harold qui s'est lancé dans un Side Project

En quoi consiste ton Side Project aujourd’hui ?

Rapidement, j’ai fait en sorte de développer mes compétences pour accompagner mes élèves. Ma spécialité a vite été définie : la formation sur les appareils Apple (installation, dépannage, conseil et accompagnement) dont je suis fan mais aussi la conception de site internet sur WordPress. Afin d’être polyvalent, qualité qui me semble essentielle dans mon nouveau métier, je donne aussi des cours sur la suite Office et j’apprends à faire des montages vidéo.

Je me suis aperçu que mes élèves ont besoin d’avoir une personne aux multiples compétences, qui sait s’adapter, comprendre leur besoin afin de les accompagner et de les rassurer.
Cette notion de service me plaît particulièrement. J’aime me rendre disponible au plus vite pour les gens.

Dans ce cadre en devenir, je suis devenu auto-entrepreneur et j’ai obtenu l’agrément de service à la personne. Tout cela n’est pas bien compliqué et très pratique pour démarrer, heureusement. Et puis on trouve facilement de l’aide sur internet.

J’ai rapidement été dépassé par le succès de ma petite entreprise, par le nombre de demandes, par la fidélité de mes élèves, par les propositions et le bouche-à-oreille.

Je me suis donc décidé en janvier dernier à préparer ma transition professionnelle. J’allais présenter ma décision à mon directeur… puis la France s’est retrouvée confinée.

As-tu des enfants ? Si oui comment as-tu géré ton Side Project en parallèle de ta vie de papa ? 

Je n’ai pas encore d’enfant mais la vie en couple n’est pas toujours évidente car on a beaucoup de travail et quand l’on souhaite s’investir à 100% dans sa nouvelle activité…surtout quand on en a deux.

Mais je ne pense pas être un cas unique. Il faut faire des concessions, s’adapter et que vos proches vous laissent le champ libre, sinon ça devient une contrainte de taille non négligeable.

Quelles difficultés et quelles joies as-tu rencontrées depuis que tu t’es lancé dans un Side Project ? 

Récemment, j’ai eu un mois relativement vide. Je me suis fait avoir sans le vouloir.

J’ai refusé plusieurs nouveaux élèves car ceux que j’avais en ce moment me prenaient beaucoup de temps. Puis quasiment du jour au lendemain, je me suis retrouvé avec un planning très vide ! Ça m’a inquiété et j’étais content d’avoir mon job principal en parallèle.

Heureusement, cela n’a pas duré très longtemps et j’ai pu remplir à nouveau mon planning.

Ce qui me rend vraiment heureux aujourd’hui dans cette nouvelle activité, c’est de me sentir utile pour mes élèves. De réussir à les aider et de les voir progresser.

Ce que j’aime le plus, c’est de faire découvrir un nouvel appareil à quelqu’un et de lui montrer ses possibilités.

Pour donner un exemple concret, je vais vous parler d’une de mes fidèles élèves à qui j’ai fait acheter un iPad Pro avec un Pencil.

Elle est maître de conférence donc, donne des cours et corrige des copies. Je lui ai donc montré, après les bases de cette tablette, comment écrire ses cours, les enregistrer, les diffuser, mais aussi comment utiliser une application pour gérer ses groupes d’étudiants, leurs notes… Elle est devenue aussi émerveillée par cet outil et ses possibilités, tout autant que je le suis au quotidien. Et ça, c’est ce que j’aime !

Ton activité te permet-elle de vivre ?

Je vais être direct : mon souhait est de pouvoir vivre au moins comme avant avec mon entreprise. Et je suis heureux de pouvoir dire que j’ai réussi à avoir la même rentrée d’argent que par mon travail principal sur le premier mois réel de fonctionnement, en ayant annulé pas mal de cours en raison du confinement…

C’est difficile de prévoir l’aspect financier du projet quand on n’y connait rien et que notre salaire à l’habitude de tomber à la fin du mois, presque comme par magie.

Alors il faut tâter, essayer, se renseigner, regarder ce que font les autres, questionner ses premiers élèves… Je ne suis pas du genre à faire une étude de marché alors j’y vais un peu comme je le sens.

Encore une fois, garder son emploi principal dans un premier temps est essentiel et représente une véritable sécurité.

Que conseillerais-tu à quelqu’un qui veut lancer un Side Project mais qui n’a pas encore osé sauté le pas ?

Si je devais donner un conseil, ce serait de prendre le temps. Je suis un fonceur prudent. Quand j’ai une idée en tête, je retourne la terre pour y arriver le plus vite possible mais sans tout casser autour.

Mon projet a débuté environ il y a deux ans finalement. J’ai observé, essayé, testé, lu, réfléchi… J’ai finalement eu un gros travail de préparation pour en arriver là aujourd’hui, sans vraiment m’en rendre compte.

Alors prenez le temps… Il faut préparer le terrain avant de se lancer. Pas pendant 5 ans non plus mais il faut assurer ses arrières, un minimum.

Peut-être que vous ne pourrez pas rester dans votre job principal si vous n’y êtes pas bien comme je le suis mais il est compliqué de foncer tête baissée si l’on ne veut pas se planter.


Que retenir de l’expérience d’Harold ?

  • Qui tente rien n’a rien 😉 
  • Se lancer dans un Side Project est un bon moyen de se lancer avec un filet de sécurité et ce n’est pas négligeable !
  • Douter est normal, prenez le temps qu’il faut pour éclaircir ces doutes et prendre une décision alignée avec vos envies.
  • Ne délaissez pas tout au profit de votre Side Project, prenez aussi le temps de vous ressourcer auprès de vos proches.
  • Ne vous précipitez pas ! Prenez le temps de penser et développer votre projet, c’est un des avantages de lancer un Side Project alors profitez-en !

Vous pouvez retrouver Harold, qui s’est lancé dans un Side Project, sur son site Internet, sur sa newsletter, sur son podcast et sur Instagram.


Cliquez ici pour rejoindre la communauté la plus survoltée de futurs démissionnaires ! Inspiration et entraide quotidiennes garanties ! 

Pour réussir à créer la vie professionnelle de vos rêves, découvrez mes programmes d’accompagnement individuel et les formations en ligne de l’Académie Pose ta Dem’.

Commentaires

>