L’entrepreneuriat : un outil puissant de développement personnel

Avocate puis cadre dans les RH, j’ai quitté une voie toute tracée pour créer mon entreprise. En 2 ans d’entrepreneuriat, j’ai appris plus sur moi qu’en 7 ans de salariat et des dizaines de livres en développement personnel ! Créer mon entreprise m’a permis d’expérimenter 3 notions universelles : l’amour de soi, l’argent et le plaisir. Laisse-moi t’expliquer ici pourquoi l’entrepreneuriat est un outil puissant de développement personnel.


Article invité rédigé par Aurélia Monaco.


Quelques mots sur mon parcours : juriste de formation, je débute ma carrière d’avocat fiscaliste chez EY où j’exerce 4 ans, puis intègre les RH d’une filiale de BNP Paribas où je suis en charge de la mobilité internationale pendant 3 ans. Grâce à une introspection menée en parallèle de mon activité, je lance mon side project début 2018 en étant salariée. Je crée ma structure, deviens formatrice et me forme au coaching, le tout sur mes jours de congés/ RTT. Fin 2018, je décide de quitter le salariat.

Comme beaucoup, j’ai quitté un job bien payé pour plus de liberté et un fort besoin de me sentir “utile”. Je souffrais d’une crise de sens aiguë, même si j’avais tout pour être heureuse, sur le papier. J’ai expliqué plus en détail les motivations de ma transition professionnelle dans une interview Pose ta Dem’.

Aujourd’hui fondatrice d’Ici & Higher, je crée des accompagnements sur-mesure mariant sensibilité et rationalité pour permettre à d’autres personnes d’exprimer leur nature profonde.

Si mes sens et mon ressenti ont été mes premiers guides dans ce choix, je n’avais pas anticipé les conséquences personnelles de mon choix professionnel. Je trouve que les challenges professionnels des entrepreneurs sont souvent partagés quand leur transformation personnelle l’est moins. Pour moi, ces mutations sont si profondes qu’elles méritent d’être vécues et partagées.

Plus qu’un choix professionnel, c’est une confrontation à vos croyances limitantes menant à un véritable dépouillement et à une évolution parfois inconfortable, mais toujours pour le meilleur.

Aussi, si vous vous intéressez au développement personnel et souhaitez entreprendre, sachez que créer votre entreprise sera certainement votre meilleur levier d’évolution personnelle car l’entrepreneuriat est un outil puissant de développement personnel. Au delà des principes et de la théorie, vous allez vivre et expérimenter vos ressources, limites pour libérez votre puissance.

J’ai choisi de vous détailler cette évolution autour de 3 notions essentielles qui ne m’ont pas été apprises à l’école: l’amour de soi, l’ argent, le plaisir au travail.

1- Entreprendre pour apprendre à s’aimer 

L’employeur constitue un écran entre nous et le monde. Cet écran visible et invisible est constitué par les locaux, process, liens hiérarchiques, collègues, le salaire…

Se lancer seul c’est faire disparaître cet écran… certes inconfortable, mais si familier !

On se retrouve face à soi.

Cet écran est remplacé par un miroir, tourné vers soi.

Se révèle alors au grand jour notre niveau d’estime et d’amour de soi.

Cela est d’autant plus direct quand on se lance dans une activité d’accompagnement où qui l’on est est très lié à ce que l’on fait. 

Passer de se définir par ce que l’on fait…

Que faire de toute cette liberté maintenant?

Pour ma part, ce fut au départ assez déconcertant même si c’était cette liberté que je recherchais.

Habituée des grands groupes et de leur organisation, je ne savais pas quoi faire de tout ce “vide”. J’ai mis quelques mois à réaliser que j’avais besoin de me créer mon propre cadre pour profiter de cette liberté. 

Sans m’en rendre compte, ma vie professionnelle avait été ponctuée par des reconnaissances extérieures, structurantes certes, mais plutôt nourrissantes pou l’égo que pour l’amour de soi.

En effet, lorsqu’on est salarié.e, le cadre est bien balisé.

Si l’on travaille avec sérieux, on a de fortes chances d’être récompensé.e dans un délai connu. Les partiels sont devenus les évaluations professionnelles, qui elles-mêmes mènent aux promotions et aux augmentations de salaires.  KPIS et attendus sont connus et les délais sont fixés.

…à se définir par qui l’on est.

Lancer son entreprise, c’est l’inverse.

On s’investit sans trop savoir si quand ni comment cela va payer.

On agit, on plante des graines sans d’idée garantie du résultat. Plutôt un bon exercice de lâcher-prise.

Si perdre ce cadre est confrontant, c’est un excellent moyen de grandir exceptionnel. Un peu comme quitter ses parents pour vivre sa vie, selon ses critères.

Quelques exemples concrets: 

  • Assumer de commencer avec le syndrome de l’imposteur

    Agir  même si vous ne vous sentez pas prêt.e augmente votre niveau d’estime car vous acceptez vos points forts et vos limites réelles ou fantasmées, sans donner raison à vos peurs.

  • Créer votre site internet :

    – Quels mots allez-vous utiliser pour vous décrire ? 
    – Comment allez-vous donner envie sans vous trahir ?
    – Pourquoi des personnes voudraient-elles travailler avec vous ? 

    Tant de questions qui feront remonter vos croyances limitantes sur votre niveau d’estime (“je ne suis pas à la hauteur “, “pourquoi je gagnerai ma vie en faisant ce que j’aime”), pour les dépasser. Une façon concrète est de demander des témoignages à vos clients, dès le début. Cela vous permettra de comprendre ce que vous apportez, sous un nouvel angle, au présent et non au passé.

  • Créer votre marque

    J’ai choisi de créer une marque qui soit l’expression de mon monde intérieur et qui s’appelle Ici & Higher car je suis cartésienne et hypersensible.

    Or, mon expérience juridique a fait prévaloir mon côté rationnel (énergie masculine) sur ma sensibilité (énergie féminine).
    En créant mon entreprise, ma sensibilité a eu plus d’espace pour s’exprimer. Je me suis (re)découverte.

    L’écoute de votre sensibilité mènera à l’expression de votre créativité. Créer donne confiance en soi et permet de s’aimer encore plus. Un vrai cercle vertueux. 

  • Assumer votre unicité :

    Se lancer dans l’accompagnement suppose, selon moi, de continuer à travailler sur soi pour assumer son unicité. Un peu comme appliquer la “Stratégie Océan Bleu” à soi-même. L’activité professionnelle est utile mais je suis persuadée que dans des métiers d’accompagnement, les clients nous choisissent pour qui l’on est et pour notre expérience avant nos diplômes.

    Rassembler tous les aspects de sa personnalité pour les assumer est un acte d’amour envers soi qui ouvre la porte à ses clients pour en faire de même. 

Voilà une première raison qui montre que l’entrepreneuriat est un outil puissant de développement personnel. 

2- Entreprendre pour changer son rapport à l’argent

L’être humain a besoin de croyances, c’est une sécurité intérieure sans laquelle nous serions en permanence dans le doute.

Nous avons 3 types de croyances : les croyances aidantes, les croyances neutres et les croyances limitantes.

Les croyances limitantes sur l’argent sont nombreuses et parler d’argent est plutôt tabou en France. 

Si l’argent est neutre, il fait l’objet de projections négatives dans l’inconscient collectif et individuel : “l’argent pervertit les gens”, “l’argent est dur à gagner”, “on ne peut pas faire ce qu’on aime et gagner de l’argent”…

Le rapport à l’argent ne nous est pas enseigné mais il est plutôt subi.

Salariés, nous sommes habitués à recevoir un montant déterminé et à date fixe. C’est plutôt un échange de temps contre de l’argent qu’une création de valeur.

La façon de travailler en tant qu’entrepreneur.e est différente.

On n’échange pas forcément du temps contre de l’argent.

En vous mettant à votre compte, vous serez face à la question de la valeur de votre travail, des prix à fixer.

La valeur que l’on veut bien donner à son travail est souvent liée à la valeur que l’on se porte en tant que personne et à sa capacité à recevoir.

Je vous partage mon expérience lors que j’ai organisé mon premier atelier : 

  • J’avais la croyance (limitante) que personne ne viendrait s’il était payant car personne ne me “connaissait”.
  • Je l’ai donc mis en ligne gratuitement en me disant que c’était “déjà bien” si j’avais des participants.
  • Pourtant, j’avais loué une salle, acheté du petit matériel, passé du temps à le préparer /communiquer.
  • Ce n’était pas seulement gratuit, c’était du travail à perte qui montrait un rapport sacrificiel à l’argent et un déséquilibre entre la capacité à donner (forte) et à recevoir (faible).
  • Lors d’une session de supervision,  j’ai réalisé que je me dévalorisais et que j’envoyais un mauvais message : celui selon lequel mon travail n’avait pas de valeur.
  • Suite à ma prise de conscience, j’ai changé les modalités et j’ai fixé un prix plutôt symbolique, j’avais besoin de procéder par pallier.

Cette expérience “anodine” est venue contredire mes croyances limitantes :

  • J’ai eu 12 participants quand je craignais n’en avoir aucun.
  • La seule personne qui n’est pas venue était celle qui avait bénéficié de la place gratuite. Finalement, payer engage celui qui s’inscrit
  • La raison que je me donnais (“personne ne viendra si c’est payant”) était un mécanisme de défense pour faire fasse à ma peur l’échec et difficulté à valoriser mon travail.

Attention, cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas de contenu / évènement gratuit, mais il faut rechercher l’intention  : est-ce par peur de se faire payer ou par envie de se faire connaître?

Comment comprendre et travailler sa relation à l’argent?

  • Faire sa propre (ré)éducation financière en lisant des livres.
  • Identifier le niveau d’équilibre dans tous les domaines de votre vie entre la capacité à donner et à recevoir.
  • Identifier et remettre en causes vos croyances limitantes sur l’argent, notamment en comprenant leur bénéfice caché.
  • Ne pas vous confondre avec votre prix : même si service est lié à la personne qui le rend, cela reste une prestation : vous n’êtes pas votre prix.
  • Comprendre la valeur de son travail grâce à des retours de clients : ce qui semble naturel pour soi peut avoir une grande valeur pour autrui.
  • Comprendre que l’argent est un moyen au service de la liberté et de la contribution.

3- Entreprendre pour réconcilier plaisir et travail

Notre génération est souvent tiraillée entre :

  • La vision du travail de nos  parents : besoin de sécurité et le travail est plutôt vu comme une obligation
  • Et une quête de sens : besoin de liberté, le travail est plutôt au service de la réalisation de Soi.

Dans l’inconscient collectif le travail est souvent associé à une contrainte.

Gagner sa vie en se faisant plaisir, et puis quoi encore?

Lorsque j’ai commencé à faire ce que j’aimais, j’ai pris conscience de ma croyance limitante selon laquelle le travail devait être contraignant pour exister.

Comment ai-je-réalisé cela ?

  • Grâce à ma fatigue : Bien que j’avais plus de temps, je me retrouvais souvent épuisée sans que ce ne soit nécessaire. J’ai réalisé que pour avoir l’impression de travailler, je devais être dans la douleur, souffrir. C’était surement la façon inconsciente pour mon cerveau de légitimer le fait de gagner ma vie en faisant ce que que j’aimais. J’ai appris, et apprends encore à laisser plus de place, de vide pour pouvoir être inspirée et créer. C’est également un moyen de renouer avec l’intuition et le plaisir, ce qui est moins possible quand tout est organisé.
  • Grâce à une cliente : Ma plus grande prise de conscience m’a été offerte lors d’un de mes ateliers par Sophie, l’une de mes clientes. J’échangeais avec une autre participante et disais : “je me souviens, lorsque je travaillais …”  Sophie me coupe et me dit  : “parce que là, tu ne travailles pas ?”  Gros blanc et belle prise de conscience  Je réalise que si je fais ce que j’aime,  je crois ne pas travailler. En théorie c’est agréable, c’est même le but mais en pratique… cela m’était préjudiciable ! Je dénaturais tout valeur à mon activité en ayant l’impression de ne pas travailler.

C’est alors que j’ai compris que travail et plaisir étaient compatibles. 

Grâce à cette expérience, j’ai pris conscience de mes limites pour aborder mon activité différemment en conciliant travail et plaisir. Concrètement, cela suppose de s’autoriser du temps de qualité pour soi avant de donner aux autres et de se défaire de l’idée selon laquelle “il faut souffrir au travail”.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de difficultés, au contraire, mais plutôt que pour créer de belles choses il est plus intéressant d’être dans la joie. C’est plus agréable et cela se ressent. 

Je pourrais continuer cette longue liste d’apprentissages qui montre que l’entrepreneuriat est un outil puissant de développement personnel.

L’expérience de quitter son job pour se lancer est plus riche que toute théorie de développement personnel.

Je ne pense pas que j’aurais pu apprendre tout cela en si peu de temps en me conformant  au job description de mon poste de salariée, et vous ?


Vous pouvez retrouver Aurélia, qui nous explique que l’entrepreneuriat est un outil puissant de développement personnel, sur son site Internet, sur Instagram et sur LinkedIn


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