Marion et Anatole : Ils ont quitté leur CDI pour voyager en van pendant 2 ans

Marion et Anatole ont quitté leur CDI pour réaliser leur rêve de voyager en van. Pour partager leur aventure, ils ont créé leur blog et leur chaîne Les Marioles Trotters. Ils racontent ici leur projet de voyage et leur quotidien. A lire absolument si vous voulez aussi quitter votre job pour voyager !


Bonjour à tous les deux ! Racontez-nous votre projet de voyage pour commencer ?

Nous avons quitté notre vie parisienne et vendu tout ce que nous possédions pour vivre autrement. Nous nous donnons 2 ans pour traverser l’Afrique, l’Asie et l’Europe avec notre van 4×4. Nous partageons cette expérience de vie via Les Marioles Trotters et vivons sur les routes depuis le 30 septembre 2018. Notre itinéraire est disponible ici ! 

Pourquoi vous êtes-vous lancé ce défi ? Pourquoi avez-vous quitté Paris et votre carrière pour voyager ?

Étudiants, nous étions fauchés mais déjà voyageurs et heureux. Dès l’obtention de nos premiers salaires, nous avons gardé un rythme de vie économique tout en voyageant, sortant avec nos amis et ne manquant de rien. Nous avions l’habitude de faire attention à nos dépenses, ce n’était vraiment pas compliqué pour nous de nous limiter à ce dont nous avions réellement besoin et ce qui nous procurait du plaisir. Avec ces nouveaux revenus et ce pouvoir d’achat grandissant, nous commencions tout de même à être tentés par des dépenses plus importantes pour se faire plaisir. Par manque de vacances, nos voyages devenaient plus chers, nos sorties payantes plus fréquentes, nous hésitions de moins en moins avant d’acheter un nouveau gadget électronique. Mais très vite, nous nous sommes rendus compte que nous n’étions pas pour autant plus heureux. Au contraire, nous nous sentions presque pris au piège par la société de consommation et donc impuissants.

Nous nous épanouissions tous les deux dans nos vies professionnelles. Mais, aimant les challenges, dès la deuxième année sur Paris, nous commencions à ressentir une certaine monotonie. Se marier, faire un achat immobilier ou avoir un enfant n’étaient pas encore pour nous.

Comme un déclic, l’idée d’un tour du monde nous est apparue : Et pourquoi pas nous ?

Cela nous semblait complètement irréalisable et réservé à des personnes aisées (héritage, revenus conséquents…). Mais petit à petit, le projet s’est construit.

Pour moi (Marion), ne plus être en emploi me paraissait complètement fou ! J’étais terrorisée par le chômage. Il a frappé ma famille quand j’étais jeune. Il m’a fallu du temps pour me rendre compte que j’avais de la valeur sur le marché du travail et qu’en développant continuellement mes compétences dans différents domaines, y compris en faisant un tour du monde, j’arriverais à me réinsérer professionnellement le moment voulu. Anatole m’a aidée dans cette démarche ainsi que mes collègues, ils étaient très reconnaissants envers mon travail. C’était notre plus gros frein, hormis l’aspect financier.

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Quels ont été vos parcours respectifs avant de partir en voyage ?

Anatole :

J’ai fait des études d’ingénieur mécanique à l’UTC de Compiègne. Durant mes deux dernières années d’apprentissage à PSA Peugeot Citroën, je me suis rendu compte que les grosses entreprises n’étaient pas faites pour moi, malgré les conditions plus qu’intéressantes.

Dès la fin de mes études, je me suis rapproché d’une start-up. J’y ai travaillé “bénévolement” durant quelques mois avant d’y être embauché en CDD. Le salaire était faible, mais l’expérience hyper enrichissante. On n’était que 4, donc j’ai pu découvrir le monde de l’entrepreneuriat et obtenir des responsabilités. Les heures n’étaient pas comptées et les vacances peu existantes, mais c’était excitant ! En parallèle, je filmais tous les lundis soir, pour Cercle, des concerts de musique électronique retransmis en live sur Facebook. C’était aussi bénévole, pour aider des amis qui avaient monté ce projet. Je découvrais ainsi un nouveau milieu et je testais mes compétences dans le monde de la vidéo.

Fin 2017, j’ai négocié une rupture conventionnelle pour développer mon auto-entreprise dans le monde de la vidéo tout en ayant du temps libre pour aménager notre van du tour du monde. Une semaine après, Cercle m’a proposé de travailler quasiment à temps plein pour eux. C’est ce que j’ai fait jusqu’en septembre 2018, quelques semaines avant le grand départ.

Marion :

J’ai obtenu un master en gestion d’entreprises sanitaires et sociales à l’IAE de Lille. Passer toutes mes journées au profit d’une entreprise dont l’objet ne m’intéressait pas n’était pas envisageable. Je me suis donc orientée vers la gestion d’associations du secteur social et médico-social. J’ai débarqué sur Paris pour suivre Anatole qui y avait trouvé un emploi. J’ai décroché un CDD en tant que chargée de développement à Relais Accueil. L’association proposait des logements aux 18-30 ans sur Paris. J’ai obtenu un CDI et je suis devenue Responsable Développement. L’association s’est développée en passant en 3 ans de 10 à 20 salariés. En décembre 2017, j’ai annoncé ma demande de rupture conventionnelle au directeur, qui m’a soutenue ! En mai 2018, il a quitté ses fonctions et n’a pas été remplacé. J’ai donc assuré la direction de l’association à mi-temps. Du coup, on m’a proposé une opportunité de co-direction… La tentation était forte, mais mon projet de tour du monde l’était bien plus ! J’ai donc quitté mon emploi fin août 2018 avec une rupture conventionnelle.

Est-ce un voyage à durée déterminée, ou vous aimeriez conserver ce mode de vie longtemps ?

Le voyage n’est pas à durée déterminée. Nous avons refusé le congé sabbatique, pourtant proposé à Marion par son employeur, pour plusieurs raisons :

– Quitter Paris : Après 3 ans passionnants sur Paris, nous souhaitions quitter cette ville trop éloignée de la mer et la montagne à notre goût. Il aurait donc fallu quitter nos emplois à un moment ou un autre.

– Être libres : cette aventure changera sûrement nos aspirations. Retrouver nos emplois et Paris en revenant serait comme une parenthèse et non un tremplin dans notre vie. Nous voulons nous laisser toutes les opportunité ouvertes. Se laisser la possibilité de prolonger le voyage, de s’installer quelque part ou de rentrer plus tôt si besoin. Nous sommes libres !

Nous ne savons pas si nous conserverons ce mode de vie longtemps et quelles seront nos envies dans 2 ans. Tout cela est encore flou. Nous avons le temps d’y réfléchir. Découvrir des continents totalement différents de notre environnement habituel nous éclairera sûrement.

Comment vos proches ont-ils réagi à l’annonce de votre décision ? Et vos employeurs ?

Nous proches ont suivi la naissance de notre projet plus d’un an avant le départ. C’est très dur pour nos familles, mais ce sont également les premiers à nous soutenir. Ils savent que c’est un choix mûrement réfléchi et un projet construit. Nous avons organisé des rencontres avec nos deux familles quelques mois avant le départ afin de les rassurer et qu’ils se connaissent en cas de difficulté.

Nous avions, tous les deux, d’excellentes relations avec nos employeurs. Nous leur avons parlé de notre projet longtemps à l’avance afin de préparer notre départ et de faire en sorte que ça ne pénalise pas nos organisations. Nous appréhendions beaucoup à l’idée d’annoncer notre départ. Des deux côtés, notre décision a été comprise et soutenue. Pour Marion, ils étaient tellement contents de son travail que cela leur paraissait comme une évidence d’accorder une rupture conventionnelle, c’était leur façon de la remercier pour son investissement et de soutenir son projet personnel.

Qu’est-ce qui vous a fait le plus peur dans ce projet ?

En décembre 2017, nous avions acheté notre fourgon pour l’aménager nous-même. En juin 2018, soit 3 mois avant le départ, il nous a été volé, dans la rue, en région parisienne. Il était à moitié aménagé. Tout le projet s’est alors effondré en l’espace d’une nuit. Nos économies envolées, nos 6 mois de travail acharné réduits à néant et le projet remis en question !

Nous avons alors mis en ligne notre page Facebook pour annoncer à nos proches la nouvelle. Le soutien a été énorme, ils nous ont confortés dans notre choix de vie et ont participé à une cagnotte. Nous avons alors racheté un van, déjà aménagé et maintenu la date du départ.

Nous partons donc avec de grosses peurs de se faire voler ou cambrioler notre van qui détient tout ce que nous possédons aujourd’hui. Surtout qu’en Afrique, nous ne pouvons pas être assurés “Tous risques” (vol, accident..)

La deuxième crainte, c’est la sécurité. Nous allons traverser des zones à risque en Afrique, le Nigeria, le Cameroun, le Congo. Nous seront bien évidemment vigilants et informés, mais ces régions font tout de même peur.

Comment financez-vous ce voyage ?

Nous finançons ce voyage grâce à nos économies. Nous avions un mode de vie très économique et avons pu mettre de côté de quoi vivre durant 2 ans de façon modeste. Nous avons également vendu tous nos meubles et effets personnels avant de partir. Nous n’avons plus aucune charge en France et allons vivre dans des pays où le coût de la vie est moins élevé. Vivre en van est plutôt économique, car nous n’avons pas de frais d’hébergement ni de restaurant. Or, il s’agit des plus grosses dépenses lors d’un voyage en sac à dos.

Pourquoi avez-vous créé votre site et votre chaîne Youtube pour accompagner votre voyage ? Comment vous organisez-vous pour publier du contenu régulièrement ? 

Anatole adore filmer et monter des vidéos. Il nous semblait donc évident de développer une chaîne Youtube mais aussi de raconter notre quotidien sur Instagram et Facebook.

L’objectif est surtout de créer nos souvenirs, de les partager à nos proches et aux personnes intéressées.

A travers les réseaux sociaux, nous souhaitons partager nos valeurs. Montrer qu’il est possible de changer de vie sans être riche. Partager nos découvertes et faire découvrir l’Afrique autrement que via les médias et les images de terreur qui y sont montrées. Nous sommes persuadés que ce continent a beaucoup de chose à nous apprendre, nous français.

En tirer quelques revenus d’ici 1 an nous permettrait de prolonger notre voyage. En vivre serait vraiment incroyable. Nous suivons une formation à distance et nous renseignons pour développer au maximum cette chaîne. Nous aimerions bien évidemment en vivre mais nous savons qu’il s’agit d’un rêve presque fou. La “concurrence” est très rude et le développement d’une chaîne très long et chronophage. L’objectif premier est de nous créer une “expérience professionnelle”, nous permettant d’avoir des objectifs, de développer nos compétences et d’obtenir un peu de reconnaissance. Nous sommes vite isolés autrement via ce mode de vie. Créer du contenu nous permet de garder un lien avec la France et d’être reconnu pour ce que nous produisons.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui aimerait plaquer son job pour voyager ?

Sans hésitation, le conseil que nous donnerions, c’est d’y croire et de garder son objectif en tête. Que ce soit pour voyager ou réaliser un autre projet. Vous vous renseignerez, commencerez à économiser bien plus que ce que vous vous sentiez capable de faire et les feux passeront au vert au fur et à mesure. L’objectif parait inatteignable au départ, c’est normal. Si c’est ce que vous voulez profondément faire, vous y arriverez, prenez le temps qu’il vous faut. Le projet ne sera que plus beau. Surtout, fixez-vous une date pour vous lancer ! Autrement, vous ne le ferez jamais, il y aura toujours des excuses pour reporter votre rêve.


Pour suivre Les Marioles Trotters, rendez-vous sur leur blog, leur chaîne Youtube, leur page Facebook ou encore Instagram.


Que retenir de l’expérience de Marion et Anatole ?

  • Si votre rêve est de voyager, fixez-vous cet objectif et une date à laquelle vous lancer, pour que ce voyage ne reste pas qu’un rêve !
  • Quitter son emploi et voyager ne signifie pas perdre en employabilité. Voyager et créer du contenu permet de développer de nouvelles compétences.
  • Profiter d’être en emploi pour économiser est la meilleure solution pour concrétiser son rêve de voyage

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