Meriem : Elle est devenue conseillère en orientation scolaire après avoir été professeure

Après une carrière dans l’éducation en tant que professeure, puis un passage dans la communication, Meriem est devenue conseillère en orientation scolaire. Dans cette interview, elle raconte comment elle a finalement trouvé sa voie et explique pourquoi avoir eu plusieurs vies professionnelles est loin d’être un handicap ! Bonne lecture !


Bonjour Meriem, raconte-nous ton parcours en toute transparence !

Je me suis lancée dans la vie active très jeune ! Après avoir décroché mon CAPES en Sciences-Physiques à 22 ans, j’ai enseigné la physique-chimie pendant 10 ans, en France et en Turquie. Cette expérience fondatrice m’a fait découvrir deux composantes importantes de ma personnalité : j’aime transmettre mes connaissances, expliquer, sentir que je suis utile et j’ai naturellement, je pense, un bon contact avec les jeunes. J’ai été très heureuse pendant mes années d’enseignante, en particulier au Lycée Galatasaray, un lycée d’élite à Istanbul, où je suis arrivée en 2003, grâce à un détachement du ministère des affaires étrangères.

Mais ma nature curieuse, impatiente et « aventurière » (selon mes proches) ainsi que les aléas de la vie m’ont entraînée vers un domaine complètement nouveau, le domaine de la communication. J’ai ainsi dirigé lepetitjournal.com d’Istanbul, un journal quotidien en ligne pour les francophones et les amoureux de la Turquie durant 5 ans. Cette expérience d’entrepreneuriat a été très riche et fondatrice également car j’ai tout appris sur le terrain : choix de la ligne éditoriale, réalisation d’interviews, prospection commerciale, animation des réseaux sociaux, organisation d’évènements fédérant la communauté francophone d’Istanbul… avant de décider de me remettre aux études à 40 ans.

Eh oui, rejoindre une nouvelle fois les bancs de la fac ne m’a pas fait peur… J’ai quitté Istanbul, mon mari et mes 2 fils, pour suivre un cursus de 6 mois en formation continue au Celsa en vue d’obtenir un Master Professionnel en Communication (ce qui n’a pas abouti car je n’ai pas soutenu mon mémoire). Dans la foulée, j’ai exercé différents stages en tant que chargée de la communication à la Mairie de Paris, et au conseil d’État, puis réussi à obtenir un poste d’attachée d’administration en province. Finalement, je me suis rendu compte assez vite que cet environnement n’était pas fait pour moi, et ce pour différentes raisons. J’ai quitté mon poste moins d’un an après mon arrivée. J’avais oublié un paramètre très important : j’ai besoin par-dessus tout d’être mon propre patron.

Aujourd’hui en disponibilité de l’Éducation Nationale, j’exerce l’activité de conseillère en orientation scolaire. J’ai souhaité m’orienter vers cette activité car elle a du sens pour moi. J’accompagne les jeunes de 14 à 25 ans à trouver leur voie, à identifier les secteurs dans lesquels ils ont le plus de chances de s’épanouir.  Avant de me lancer, j’ai rejoint le réseau Mental’O début 2019 pour me former et me spécialiser dans le conseil en orientation scolaire et professionnelle.

Pourquoi as-tu quitté ton job et comment s’est passé ton départ ?

J’ai quitté mon dernier job de manière brutale en juin 2018 ! Ce n’était pas du tout prévu ! Je venais tout juste d’obtenir un poste d’attachée d’administration à Dijon, dans un établissement dépendant du ministère de la transition écologique. C’était un rêve qui devenait réalité ! J’avais réintégré la fonction publique, en tant que responsable de la communication de VNF pour la région Centre Bourgogne… Nouveau cadre, nouvelle ville, nouvelle vie ! Au début, tout s’est bien passé, mais quand j’ai commencé à vouloir « diriger » ma petite équipe, je me suis retrouvée face à des personnes complètement hostiles et réfractaires à toute « demande » de ma part. J’avais vraiment du mal à trouver ma place dans cette équipe déjà existante, déjà soudée, très autonome, et j’en étais très affectée… Je ne le vivais pas très bien, mais j’aurais pu continuer et attendre que les relations s’apaisent car surtout, j’appréciais beaucoup ma supérieure, celle qui m’avait engagée ainsi que le directeur général, deux personnes très intelligentes avec qui je m’entendais bien sur le plan humain et professionnel.

Moins d’un an après mon arrivée, je posais ma démission. Un accident dramatique venait d’arriver dans ma famille, mon petit neveu de 7 ans décédait dans un accident de la route. Ce fut un véritable tsunami qui, dans le chagrin immense que nous vivions, m’a donné la force de prendre une décision radicale et de tout quitter : la France, mon poste de fonctionnaire, et de retourner vivre en Turquie.

Comment as-tu trouvé ta nouvelle voie ?

C’est précisément parce que mon chemin n’est pas linéaire que m’est venue l’envie d’accompagner les autres, que je sois devenue conseillère en orientation scolaire. En 2019, j’ai donc ouvert mon propre cabinet de conseil en orientation et d’accompagnement scolaire. Au travers de ce projet, une seule mission : guider ceux qui en ont besoin. Travailler en contact avec l’humain et partager mon savoir-faire est pour moi une richesse inestimable.
Je crois particulièrement en l’importance de choisir une orientation professionnelle avec le cœur… Comme de pouvoir en changer autant de fois que cela est nécessaire ! Ayant moi-même changé plusieurs fois de voies professionnelles, je comprends d’autant mieux les personnes qui sont dans cette dynamique et je me sens suffisamment expérimentée pour les accompagner.
Nous passons la plupart de notre temps au travail, il est donc capital que ce dernier soit en adéquation avec nos aspirations. Au travers de mon expertise, j’essaie donc de donner aux jeunes cette opportunité, et d’inviter chacun à la réflexion.

Comment ont réagi tes proches ?

Mon mari m’a toujours soutenue dans mes différents projets, tant d’un point de vue moral que financier. Sans lui, je n’aurais jamais pu vivre mes expériences entrepreneuriales. Car pour être honnête, même si je me suis toujours donnée à fond dans mes activités d’indépendante, je n’aurais jamais pu en vivre réellement. Les rentrées d’argent sont trop irrégulières, surtout lorsqu’il faut subvenir aux besoins de sa famille, que l’on vit à l’étranger et qu’il n’y a aucune aide de l’État.

En quoi consistent tes activités aujourd’hui ?

Je suis donc devenue conseillère en orientation scolaire. J’ai 2 casquettes, donc mes activités se séparent en 2 grandes parties :

  • L’orientation scolaire : je propose des bilans d’orientation personnalisés en visioconférence et en présentiel. J’organise des ateliers d’orientation, des webinars sur la réforme du bac, et je viens tout juste de lancer un « café des parents » mensuel pour parler orientation.
  • L’accompagnement scolaire : « Qui dit Prof un jour, dit prof toujours ! ».

J’ai l’enseignement dans la peau, alors j’organise 2 fois/an des stages intensifs de révision du brevet, des stages de remise à niveau avant la rentrée, des ateliers de prise de parole en public pour les collégiens, et je viens tout juste de proposer cette année, un suivi hebdomadaire online et en groupe pour les collégiens de la 6ème à la 3ème.

En parallèle, j’ai lancé mon site internet, il y a 1 an maintenant, et régulièrement j’anime mon blog en publiant des articles pour informer mes abonnés de l’actualité sur les différentes thématiques de l’orientation scolaire.

Je me suis mise à écrire à une fréquence régulière, car je sais que c’est de cette manière-là que mon site internet aura des chances d’être référencé un jour par Google. Ainsi des personnes du monde entier pourront me trouver et me contacter pour faire appel à mes services. Le rêve ! 

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite devenir conseiller.ère d’orientation ?

Je lui dirais de ne pas le faire ! (rires) Il y a beaucoup de coachs, de consultants en orientation scolaire… La demande est là, il y a de gros besoins en termes d’accompagnements c’est sûr, mais le succès n’est pas assuré car ce n’est pas du tout régulier comme activité ! Il y a des périodes où l’on a beaucoup d’appels et d’autres beaucoup plus calmes. Il faut savoir gérer l’attente, les temps « vides » …

Il faut être aussi persévérant, communiquer à propos de ses services, être son propre attaché de presse, se montrer souvent pour établir un lien avec son public, et écrire, publier pour prouver son expertise et gagner en crédibilité auprès des familles.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite entamer une reconversion ?

Quand on se reconvertit selon moi, il faut avant tout :

  • Bien s’informer : bien connaître le marché du travail et en particulier le secteur où l’on souhaite se reconvertir.
  • Se connaître vraiment : faire un bilan de compétences ou un bilan d’orientation pour adultes pour définir ou confirmer son projet professionnel et choisir son métier en fonction de sa personnalité, ses envies, ses compétences, ses centres d’intérêt.
  • Se former : apprendre, apprendre en suivant des formations qui pourront servir par la suite dans l’exercice de sa nouvelle activité.

Que retenir de l’expérience de Meriem ?

  • Trouver son fil rouge est indispensable : qu’est-ce qui relie toutes vos passions et vos intérêts ?
  •  N’hésitez pas à vous former : retourner sur les bancs de l’école peut être une expérience très enrichissante ! De nombreuses formations se déroulent aujourd’hui à distance alors n’hésitez pas à vous renseigner et à lister toutes les formations qui pourraient vous intéresser.
  • Prenez le temps de vous connaître, de procéder à une profonde introspection pour définir vos envies.

Vous pouvez retrouver Meriem, qui est devenue conseillère en orientation scolaire sur son site Internet, sur Facebook, sur Instagram, sur Pinterest et sur Linkedin.


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