Morgane : Elle est devenue entrepreneure dans l’agroalimentaire après la formation Side Project

Après une carrière comme salariée dans l’agroalimentaire, Morgane (membre de la formation Side Project) fait un burn-out et commence une profonde introspection. Elle décide de commencer un Side Project pour monter son entreprise et ainsi faire son métier à sa manière pour une cible client qui lui tient à cœur. Dans cette interview, elle nous raconte, comment elle est devenue entrepreneure dans l’agroalimentaire et quelles ont été les étapes de son parcours. Bonne lecture !


Bonjour Morgane, raconte-nous ton parcours en toute transparence !

Je suis une passionnée de cuisine depuis toujours, mais je ne voulais pas travailler en restauration. J’ai donc choisi de faire des études d’agroalimentaire. Comme je le dis fréquemment, c’est de la cuisine à grande échelle. J’ai fait un DUT en génie biologique, une licence en R&D agroalimentaire, un master en innovation alimentaire et j’ai fini avec un mastère spécialisé en école de cuisine à Paris. Ma dernière année d’étude était en alternance. J’ai ensuite signé un premier CDI que j’ai quitté car il ne correspondait pas à mes attentes, puis un second CDI terminé par un licenciement économique. Ensuite, j’ai été durant plus de 5 ans dans un groupe industriel agroalimentaire international. J’ai géré les développements de la famille pâtisserie. Mon arrivée était dans une équipe très soudée, très solidaire. Au bout de 4 ans, les départs se sont suivis et clairement l’ambiance cordiale et solidaire que nous avions était partie avec mes collègues. De problème de communication en problème de stratégie, j’ai fini par faire un burn-out. 

Tu as fait un burn-out, que conseillerais-tu aux personnes dans cette situation aujourd’hui 

Déjà, c’est vraiment une épreuve que je ne souhaite à personne. Et pour réussir à franchir ce cap, il faut réussir à prendre de la distance. Dis comme cela, c’est facile. 

Mais vraiment. Je sais que moi j’étais partie dans un cercle vicieux, je culpabilisais d’être en arrêt alors que j’en étais malade (impossible de dormir, des larmes à longueur de temps, de l’impatience avec mes enfants…). Et finalement, le confinement du mois de mars m’a servi de déclic. Je me suis dit « tu es à la maison, mais tes collègues aussi, alors STOP ! ».

Le sport est une bonne échappatoire, c’est un moyen d’évacuer sa colère, sa frustration, son malaise. 

Mais, ce qui est vraiment important, c’est de prendre le temps de se confronter à soi-même. De manière très simple, j’ai fait 2 colonnes sur une feuille. “Ce que j’aime dans mon job – Ce que j’aime faire au quotidien”  et “Ce que je ne veux plus”. Faire cette introspection permet aussi de remonter la pente et de voir qu’on n’est pas « nul ». On est certes au fond du trou, mais on sait faire des choses, même si à ce moment-là, on ne le voit pas/plus.

Tu as ensuite décidé de développer un Side Project, tu nous racontes ? 

Justement grâce à cette introspection, j’ai repris un projet que j’avais eu lors de mes études. Je suis passionnée par mon métier, c’est l’environnement autour qui ne me convenait plus. 

Donc mon Side Project était tout simplement de monter mon entreprise pour faire mon métier à ma manière pour une cible client qui me tient à cœur. 

Comment t’organisais -tu en parallèle de ton job ? 

Cela n’a pas été facile pour plusieurs choses. Je ne pouvais pas solliciter de clients ou commencer mes missions. Et oui, dans mon contrat j’avais des clauses m’empêchant d’avoir une autre activité parallèle. Lorsque j’avais demandé à mon employeur de la lever, il a tout simplement refusé en me disant que je leur faisais de la concurrence.

Donc j’ai travaillé sur la partie immergée de la création d’entreprise : étude de marché, définition de la stratégie, réalisation de mon budget prévisionnel… En termes de moment de travail, c’était le soir et le midi. C’était clairement ma bouffée d’oxygène après ma journée de travail. C’était ma seule motivation d’aller au travail : rentrer le soir et bosser sur MON projet.

Quels sont pour toi les avantages d’un Side Project et que conseillerais-tu à ceux qui aimeraient se lancer dans un Side Project mais n’osent pas franchir le pas ? 

Avoir un Side Project permet vraiment de prendre conscience du temps à passer pour gérer une entreprise. Même si comme moi, je ne travaillais pas sur les missions, j’ai rapidement pu voir si j’aimais faire ce que je faisais. Est-ce que je prenais plaisir à le faire ? Est-ce que je voyais le temps passé ? 

 Comment as-tu négocié ton départ ? 

Après mon retour de congé d’été, je m’apprêtais à demander ma rupture conventionnelle et finalement c’est mon employeur qui me l’a livrée sur un plateau. Clairement, je ne pouvais plus me limiter à la partie immergée, j’avais besoin d’aller plus loin. Et le fait qu’il ait refusé de lever la clause a aussi été un gros élément déclencheur pour choisir de quitter l’entreprise.

Pour ce qui est négociation, j’ai demandé l’aide d’une autre membre de la formation Side Project. D’où l’intérêt d’une communauté, pouvoir trouver de l’aide là où nous en avons besoin. 

Parle-nous de ton Side Project : en quoi consiste-t-il ? 

Très concrètement, j’ai la volonté d’accompagner les TPE agroalimentaires à avoir leur service recherche et développement, même de manière ponctuelle. Aujourd’hui, innover et développer de nouveaux produits est indispensables pour les petites entreprises. Cependant, avoir une personne dédiée à cette mission est très compliquée financièrement. Donc généralement, c’est le directeur/fondateur qui le fait, en plus de la partie commerciale, production et parfois qualité ! Et sans dénigrer leur volonté plus que respectable, il faut aussi savoir déléguer certaines tâches pour ne pas finir en burn-out… ?

Parallèlement, je veux aider les agriculteurs à valoriser leur produit, en leur apprenant à les transformer. Aujourd’hui, pour un exploitant, rien de plus décourageant que de devoir jeter leur production car elle ne répond pas aux attentes des consommateurs. Donc très concrètement, je veux leur montrer que eux aussi à leur échelle, ils peuvent fabriquer des produits transformés et les vendre en circuit-court.

Comment gères-tu la transition financièrement ?

Pour ce qui est de la transition financière, clairement avec le Pôle Emploi pendant 2 ans c’est une aide. Je me laisse 18 mois pour confirmer la viabilité de mon entreprise. Il faut qu’au bout de ce délai je puisse me verser l’équivalent de mon salaire précédent. Si ce n’est pas le cas, je verrais ce que je fais, mais probablement que je redeviendrais salariée. Mais croyez-moi, je vais tout faire pour y arriver à mon objectif dans 18 mois !! ?

Quelles sont les difficultés d’une reconversion selon toi, et comment les dépasser ?

Très clairement les difficultés sont de savoir par où commencer. Et pour ça, la méthode des petits pas de Charlotte est efficace. Encore aujourd’hui 6 mois après la formation je continue de décomposer mes plus grosses tâches pour ne pas avoir la sensation qu’elles sont insurmontables.

Et surtout, il faut savoir s’entourer. Que ce soit en faisant des formations, en appartenant à des réseaux ou des communautés.

As-tu des enfants ? Si oui comment as-tu géré ta vie de maman et ta reconversion en parallèle ?

Si j’ai des enfants ? Et oui, 2 loulous, de 2 et 4 ans… Ca n’a pas été si difficile que ça finalement. Je travaillais le soir quand mes enfants étaient au lit, ou l’après midi, lors de la sieste. 

En termes d’organisation, je continue d’aller les chercher à la sortie de l’école le vendredi soir et c’est clairement non négociable ! Et le mercredi, 1 semaine sur 3 je suis avec eux. Les autres mercredis c’est papis/mamies qui sont ravies de les chouchouter ! Et le weekend, si j’ai des choses à faire, je travaille pendant la sieste. 

Maintenant, j’essaye de ne plus travailler le soir, histoire de couper et de profiter aussi de mon conjoint ?

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans une reconversion mais n’a pas encore osé franchir le pas ?

Se poser la question suivante : “Est-ce qu’il vaut mieux être dans sa zone de confort qui est inconfortable ou être dans une zone inconfortable qui est finalement confortable … ?“.


Que retenir de l’expérience de Morgane ?

  • Votre métier vous passionne mais l’environnement de travail ne vous convient plus ? Pensez à changer de boîte ou à devenir entrepreneur : rappelez-vous que des solutions existent !
  • Si vous êtes en burn-out, prenez du temps pour vous, essayez autant que possible de prendre du recul, faites du sport. Faites la liste de tout ce que vous savez faire, reprenez conscience de votre valeur.
  • Si vous êtes perdu, faites le même exercice que Morgane : tracez 2 colonnes sur une feuille et écrivez “ce que j’aime faire au quotidien  et ce que je ne veux plus.
  • Se lancer dans un Side Project est un bon moyen de tester une idée et de s’y confronter : nous plait-elle vraiment ? C’est une bonne manière d’essayer une idée sans prendre de risques !
  • Décomposez vos plus grosses tâches pour ne pas avoir la sensation qu’elles sont insurmontables.

Vous pouvez retrouver Morgane, devenue entrepreneure dans l’agroalimentaire, sur son site Internet, sur LinkedIn et sur Facebook.


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