Pauline : Elle nous raconte sa reconversion de fonctionnaire à graphiste freelance grâce à la mise en disponibilité

Pour sa reconversion de fonctionnaire à graphiste freelance, Pauline a choisi de profiter de la possibilité qu’offre la fonction publique de pouvoir prendre un congé sans solde. Le principal avantage de la disponibilité, c’est qu’elle pourra retrouver un poste de fonctionnaire à la fin de son congé si elle le souhaite. Elle fait le point avec nous après pile 2 ans de freelancing. Bonne lecture !


Bonjour Pauline, raconte-nous ton parcours en toute transparence !

Mon parcours est plutôt classique : bonne élève, je passe un bac S, parce que c’est ce qu’on conseille aux bons élèves (“mais si, fais S, avec ça toutes les portes te seront ouvertes après !”) et que je n’avais pas la moindre idée de ce que je voulais faire… Cosmonaute ? Météorologue ? Monitrice de ski ?

Je me suis finalement dirigée vers l’agronomie car c’est ce qui me permettait d’allier ma volonté de travailler “dans la nature”, ma curiosité et ma soif d’apprendre. Me voilà donc partie pour un DUT génie biologique, suivi par une licence puis un master dans le même domaine.

J’ai ensuite travaillé pendant 8 ans dans un laboratoire de recherche avant de demander une mise en disponibilité pour changer de voie.

Aujourd’hui je suis graphiste et webdesigner à mon compte.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de changer de vie ?

C’est lors de mon stage de master que j’ai mis les pieds pour la première fois dans un laboratoire de recherche, et ce fut presque un coup de foudre. J’adore l’ambiance et l’équipe, et je trouve que les tâches sont amusantes. Alors quand on me propose un CDD de 3 ans dans ce même labo dès mon diplôme en poche, je saute sur l’occasion d’intégrer la fonction publique et devient contractuelle. 

Et puis, 2 ans plus tard, lorsqu’un poste s’ouvre en concours externe, j’y vois la possibilité d’une titularisation. Je passe donc le concours de la fonction publique, que je réussis, et j’obtiens le statut de fonctionnaire en tant qu’agent de catégorie B. 

Sauf que 3 ans après, je commence déjà à ressentir un peu de frustration. L’avancement ne se fait que sur concours interne ou promotion interne, et malgré tout ce qu’on dit, c’est souvent à l’ancienneté que ça fonctionne. Ma motivation commence à s’étioler et je me renseigne à ce moment là sur le cumul d’activités. Mais exercer une activité privée lucrative tout en gardant son poste à temps complet est quasiment impossible.

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L’année suivante, le décès de ma maman est le déclencheur. La vie est trop courte pour que je reste ici, dans un poste qui ne m’ouvre aucune perspective d’évolution à court terme.

Je prends rendez-vous avec une conseillère d’orientation. Nous faisons le point sur ma situation professionnelle et mes motivations. Elle m’aide à me poser les bonnes questions :

  • Quel métier ?
  • Création d’entreprise ou simple changement de poste ?
  • Quelle formation ?
  • Où se former ?

Après avoir envisagé des plans à différentes échelles de temps, c’est finalement l’annonce de ma grossesse qui m’a fait prendre LA décision.

Le bon moment pour changer, c’est maintenant !

Aujourd’hui, tu es en disponibilité de la fonction publique, tu peux nous expliquer ce que c’est ?

Pour entrer dans ma nouvelle vie, plusieurs possibilités s’offraient à moi : départ volontaire (démission), mise en disponibilité ou temps-partiel pour création d’entreprise.

Chacune avait ses avantages et inconvénients :

  • Le départ volontaire pour création d’entreprise donne droit à une indemnité qui dépend l’ancienneté mais nous sort complètement de la fonction publique.
  • La mise en disponibilité pouvait durer jusqu’à 10 ans et permettre de retrouver un poste dans la fonction publique par la suite mais c’est un congé sans solde.
  • Le temps-partiel permet de continuer à avoir un salaire tout en lançant son entreprise mais ne peut durer que 2 ans au bout desquels il faut choisir entre son entreprise ou la fonction publique.

Dans ma situation, c’est donc la mise en disponibilité qui me correspondait le mieux. En effet, j’avais besoin d’une période d’introspection pour accueillir les changements de ma vie personnelle.

Comme j’avais averti mes supérieurs depuis déjà plus d’un an de ma volonté de partir, ils n’ont pas du tout été surpris lorsque j’ai fait ma demande. Tout s’est très bien passé et la validation de mon dossier par une commission de déontologie ne fût qu’une simple formalité.

Par contre, le bémol c’est que la règle du jeu a changé depuis ma demande initiale. A l’époque j’avais le droit de cumuler jusqu’à 12 années de disponibilité d’affilée. Aujourd’hui, la loi est différente et on ne peut pas cumuler plus de 5 ans d’un coup. Pour ma part, je viens de faire 2 ans, il me reste donc 3 ans (et non 10 comme prévu au départ) avant de faire un choix : démissionner ou reprendre un poste de fonctionnaire.

Tu es graphiste, rien à voir avec ton métier précédent, comment s’est passée ta reconversion professionnelle ?

En parallèle de mon temps-plein au laboratoire, j’étais très investie dans mon club de badminton (je le suis toujours). Notamment, c’est moi qui ai construit le site internet de l’association, qui ai créé les premiers flyers et affiches. Bref, je faisais de la communication visuelle sans même savoir que ça pouvait être un métier !

C’est finalement une remarque anodine qui m’a fait réagir : “c’est normal que vous ayez beaucoup d’inscrits, vous avez un graphiste qui fait vos affiches”.

Quoi ? un graphiste ?! Ah oui tiens, ça me plairait bien d’être graphiste !

D’ailleurs, en remontant dans mes souvenirs, j’ai réalisé que j’avais toujours fait très attention à la mise en page des différents supports que je créais. Que ce soient des exposés, des rapports de stages ou des posters scientifiques, je mettais toujours un point d’orgue à ce que la forme soit aussi intéressante que le fond. Je choisissais toujours avec soin les illustrations et typographies pour mettre en valeur mes textes, avec l’intention de rendre la lecture agréable.

J’ai donc immédiatement informé ma conseillère d’orientation de cette révélation : je veux devenir graphiste freelance. Elle a quelque peu essayé de m’en dissuader en me montrant différents tests de personnalité. Ceux-ci indiquaient que certes j’avais un côté créatif mais surtout un côté très ordonné qui ne convenait pas à ce métier.

Sauf que j’ai aussi un côté très tête de mule : quand j’ai une idée que j’estime être bonne, j’ai envie de l’explorer jusqu’au bout.

C’est ainsi que je me suis lancée, en créant mon auto-entreprise et mon site pomilo.fr dès le premier jour de ma disponibilité. Comme je venais d’avoir un enfant, et que je n’aurais une place en crèche que quelques mois plus tard, j’ai donc décidé de passer ces premiers mois à me former en autodidacte à la maison.

En quoi consiste ton travail de graphiste ?

C’est vrai que les métiers du graphisme sont variés et que chacun à plus ou moins sa spécialité : illustrateur, motion designer, graphiste print, web-designer, directeur artistique… 

Pour ma part, je suis designer graphique : je crée des logos, des identités visuelles, des sites web, des cartes de visites, des dépliants, des kakémonos. En bref, j’aide mes clients à développer leur image de marque en déclinant leur identité visuelle sur tous leurs supports de communication, aussi bien en version imprimée que pour le web.

Concrètement, la grosse partie de mon travail se fait sur ordinateur avec différents logiciels (non je n’utilise pas la suite adobe !) : dessin vectoriel pour la création de logo, PAO pour la mise en page, et le cms WordPress pour la conception et création de sites. 

J’utilise également les outils grand public comme canva, qui peut être très utile pour créer des visuels ou bannières pour les réseaux sociaux.

A côté de ça, il y a toute la partie relationnelle avec les clients.
Cela commence par un rendez-vous en visio pour qu’ils m’expliquent leur projet.
Puis nous avons des échanges tout au long du processus de création pour que je comprenne bien leur univers afin de pouvoir le retranscrire visuellement.
Et ça se termine par le sourire sur leur visage lorsqu’ils découvrent la nouvelle image de leur entreprise.

Finalement, ce qui me plaît dans ce métier de graphiste, c’est qu’il fait appel à des compétences variées : culture générale, créativité, rigueur, réactivité. Ce sont les mêmes compétences qui m’étaient utiles en tant que scientifique, elles sont simplement utilisées différemment.

Et qu’est-ce qui te plaît dans ta vie de freelance ?

L’autre aspect qui me plaît dans ma nouvelle vie, c’est évidemment la liberté que permet le statut d’indépendant.
Je suis libre de mes horaires, de m’organiser comme je le souhaite, de choisir avec qui je veux travailler ou pas.

Ainsi, j’ai décidé de travailler uniquement avec des solo-preneurs ou TPE qui œuvrent dans le mieux-être : sport, santé, gastronomie, bien-être, artisanat…
En bref, tous ceux qui nous aident à profiter de la vie et à avoir un monde meilleur. 

Il y a évidemment le revers de la médaille avec notamment le salaire et la retraite incertains, le démarchage commercial qui n’est pas forcément agréable à faire lorsqu’on débute. 

Mais tout cela est largement compensé par la possibilité d’adapter mes heures de travail en fonction de mon enfant (et avec le confinement, ça à pris encore plus d’importance !)

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans une reconversion mais n’a pas encore osé franchir le pas ?

En fait pour moi, il y a une question à se poser : est-ce que vous êtes bien là où vous êtes ?

Si la réponse est non, alors avez-vous vraiment envie de “gâcher” une grande partie de votre vie en restant dans un job dans lequel vous ne vous sentez pas bien ?

Si la réponse est non, alors il faut se poser d’autres questions : 

  • Qu’est-ce que je risque à me lancer ?
  • Et si ça ne marche pas, je fais quoi ?
  • Et dans ce cas, est-ce que c’est grave ?
  • Comment je me sentirais ?

Et bien sûr, l’aspect financier doit être pris en compte, tout en restant raisonnable (ok peut-être que vous allez gagner moins d’argent, mais est-ce que c’est grave ?)

Finalement, à un moment, il faut savoir prendre la décision qui est la meilleure pour vous, et ça, personne ne pourra le savoir à votre place 😉


Que retenir de l’expérience de Pauline ?

  • Vous êtes dans la fonction publique ? Pensez à la mise en disponibilité, c’est un bon moyen de tester un (ou plusieurs) projet(s) et avoir un filet de sécurité au cas où !
  • Être freelance a ses avantages et ses inconvénients : la liberté et l’autonomie sont totales mais l’incertitude fait aussi partie du lot. Pesez le pour et le contre selon votre situation. Si cela vous convient, foncez !
  • Le risque financier fait souvent partie de la réflexion lorsque l’on pense à se reconvertir mais souvenez-vous qu’il y a toujours des solutions.
  • Pensez à vous, construisez un projet professionnel qui vous passionne et osez ! Vous ne le regretterez pas 🙂

Vous pouvez retrouver Pauline, qui nous raconte sa reconversion de fonctionnaire à graphiste freelance, sur son site Internet, sur Facebook et sur LinkedIn.


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