Envie de quitter votre job ? Voici pourquoi vous n’êtes pas seul(e) !

Vous avez envie de quitter votre job ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul(e) à vous poser cette question ! Mais pourquoi sommes-nous si nombreux à vouloir démissionner et à rêver d’une reconversion ?

L’enquête de lancement de Pose ta Dem’ a permis de recenser l’avis de 360 participants, qui songent à quitter leur job à court ou long terme. Les résultats sont dans cette infographie (voir en bas d’article) mais avant, on vous livre notre analyse tirée de l’enquête ainsi que des nombreux témoignages reçus.

Les “bullshit jobs” à l’origine des projets de reconversion

Les métiers les plus représentés dans l’enquête sont les consultants et les chefs de projet, tous domaines confondus (stratégie, finance, management, marketing SI, RH…).

Rien de surprenant ? Nous avons tous en tête le cliché du consultant en costume-cravate à la Défense, qui passe ses journées à préparer de belles présentations PowerPoint pour son client. Ce métier, tout comme celui de chef de projet, fait partie des plus prisés des étudiants et jeunes diplômés, car ils attirent pour leur prestige et leur salaire.

Pourtant la désillusion semble forte après quelques années : 40% des répondants ont entre 2 et 5 ans d’expérience, et plus de la moitié (56%) a plus de 5 ans d’expérience.

Pourquoi ces métiers comptent-ils tant de candidats à la reconversion ? Marx parlait déjà d’aliénation dans ses Manuscrits en 1844, en expliquant que les ouvriers sont dépossédés d’eux-mêmes, car leur travail n’est qu’un moyen de satisfaire leurs besoins en dehors du travail. Les consultants, chefs de projet, chefs de produit et autres intitulés brumeux peuvent-ils se reconnaître ? Certainement ! Jean-Laurent Cassely l’explique bien dans son livre “La révolte des premiers de la classe” : c’est l’absence de réalisation au travail qui conduit ces salariés généralement bien diplômés à déserter leur open space. Selon David Graeber dans son essai de 2013 (traduit en français ici), les travailleurs de bureau courent un risque d’aliénation car ils sont soumis à des tâches inutiles et vides de sens. Vides de sens pour eux car inutiles à la société. D’ailleurs, Graeber s’étonne que la robotisation ait débouché sur encore plus de travail humain : “c’est comme si quelqu’un inventait tout un tas d’emploi inutiles pour continuer à nous faire travailler”.

Les autres métiers représentés dans l’enquête sont les responsables RH, les commerciaux et account managers, suivis des ingénieurs d’affaires. Une participante, responsable RH depuis 6 ans, explique son envie de changement : “J’ai le sentiment d’être allée au bout des missions pour lesquelles j’ai été recrutée. Je m’attendais à un rôle plus business grâce à mon expérience ; mais je reste une fonction support dans sa forme la plus basique”. Le comble pour une fonction dont le rôle est de valoriser l’humain et le bien-être au travail ?

Selon Simon Sinek, auteur et conférencier sur les questions de motivation et de leadership, “L’environnement professionnel s’intéresse plus aux nombres qu’aux individus”. C’est précisément ce que ressent une autre participante, consultante en finance depuis 2 ans : “J’en ai marre d’être un numéro, une ressource, à disposition de mon entreprise”.

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Les projets professionnels sont flous, mais les nouveaux modes et environnements de travail attirent fortement

Partir, mais pour faire quoi ? En tête de liste : créer sa boîte, ou se mettre en freelance, pour la moitié des participants. Mais la majorité a coché plusieurs cases, car leur projet n’est pas encore bien défini. A la question “Pourquoi n’as-tu pas encore démissionné ?”, 40 % répondent “Parce que je ne sais pas quoi faire d’autre”.

Certains détaillent leur réponse : “Je n’ai pas encore trouvé le job qui me fait rêver”, “Je ne suis pas assez sûr de ce que j’ai envie de faire”, ou encore “C’est nouveau pour moi de réfléchir à ce que je veux vraiment, donc je suis perdue”.

Pour autant, 90% des répondants se disent attirés par l’univers start-up et l’entrepreneuriat. C’est un milieu qui attire car il tranche avec celui des grandes entreprises et du fameux costume-cravate. Marie*, 6 ans d’expérience en communication, justifie son souhait de rejoindre une start-up : “Je veux travailler dans une entreprise où je peux créer, innover, sans être ralentie par les process. Où l’équipe est VRAIMENT dynamique et motivée. Donc d’ici un an, je voudrais quitter ma grosse boîte pour une start-up.

Enfin, pour ceux qui préfèreraient l’aventure entrepreneuriale au salariat, les principaux obstacles rencontrés sont la crainte de l’insécurité financière, le manque d’idées, et le frein que représentent les démarches administratives. Beaucoup évoquent d’eux-mêmes le “manque de courage” ainsi que le manque de temps et d’énergie pour se lancer dans leur projet. La reconversion est donc un projet qui fait encore peur.

Un bel avenir pour ceux qui se cherchent

Un tableau sombre ? Non, bien au contraire ! Les reconversions professionnelles ont le vent en poupe, et font l’objet de bon nombre d’articles. Et c’est tant mieux : c’est une source d’inspiration pour les salariés en quête de nouvelles aventures.

Les modes de travail évoluent à grande vitesse. En Europe, il y aurait actuellement 9 millions de freelances, et aux Etats-Unis, un travailler sur trois est indépendant (source : Digital Village). De plus en plus de salariés ont également une autre activité à côté, choisie et non subie par obligation financière. Ce sont les “slasheurs” : ils cumulent plusieurs activités professionnelles, parfois très différentes entre elles, pour étancher leur soif de nouveauté et leur curiosité.

Chez Pose ta Dem’, nous sommes persuadés que l’avenir est radieux pour ceux qui osent sortir des sentiers battus pour suivre leur voie, quelle qu’elle soit.

Les résultats de l’enquête en infographie

Pose ta Dem’ remercie tous les participants à cette enquête.


*Les prénoms ont été modifiés

Photo by Samson Duborg-Rankin /  Timon Studler on Unsplash

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