Se démarquer en Freelance grâce à la méthodologie Design Thinking

Il y a 3 ans, en discutant avec Vincent, un ami designer, Mélissa découvre la méthodologie Design Thinking, une approche qui utilise le mode de pensée des créatifs pour lancer des projets rapidement et adaptés aux besoins des utilisateurs. Ni une ni deux, elle s’associe avec Vincent pour lancer Klap.io, un collectif de freelances dédiés au Design Thinking. Dans cet article, elle nous explique pourquoi ce processus permet de se démarquer pour un indépendant.


Article invité rédigé par Melissa Aldana


Fin d’année 2015, nous décidons avec une bande d’amis de nous regrouper pour faire une session de travail aux Iles Canaris. Au programme, cours de surf le matin et concentration l’après-midi pour avancer sur nos projets respectifs.

A cette occasion, Vincent, UX designer et rencontré sur les bancs de l’université, me parle de la méthodologie Design Thinking, qu’il va utiliser pour la première fois en cas réel, pour travailler sur le projet d’un client. Intriguée, je le questionne pour en savoir plus sur cette méthodologie formalisée aux Etats-Unis, qui a été utilisée pour concevoir entre autres la souris d’Apple, et qui attise ma curiosité.

Dans la foulée, je me documente sur cette dernière, réalise mes premiers ateliers avec Vincent, et nous décidons de nous associer pour créer Klap.io, un collectif de freelances qui a pour but de diffuser cette méthodologie de travail en France, encore peu connue dans notre pays.

Mais c’est quoi le design thinking ?

Méthode qui utilise le mode de pensée des designers et ayant pour but de rendre tangibles des idées en les transformant en véritables prototypes, nous pratiquons le design thinking en atelier et en suivant plusieurs étapes.

Lors d’un atelier se déroulant durant une ou deux journées, les participants vont passer par plusieurs phases :

  • L’immersion : étape dans laquelle les participants vont découvrir le contexte, l’environnement, le marché et faire preuve d’empathie auprès des futurs utilisateurs. Le but est de se mettre à la place de ces derniers et de découvrir leurs problèmes réels. On décidera sur quel problème on souhaite travailler à la fin de cette étape.
  • L’idéation : phase dans laquelle on recherche un maximum d’idées, des plus classiques aux plus folles, dans le but de résoudre la problématique choisie durant l’étape précédente. A la fin de l’idéation, on choisit une idée à prototyper.
  • Le prototypage : c’est l’étape où on met les mains dans le cambouis ! On passe de l’idée à l’action en réalisant un prototype physique (si l’idée est un produit par exemple) ou digital (si l’idée est un service, un site web, etc…).
  • Le test : dernière étape, le test, comme son nom l’indique, va permettre de tester sa solution auprès d’utilisateurs finaux pour recueillir rapidement des feedbacks précieux et par la suite itérer sur sa solution.

quatre personnes autour d'une table

Cette méthodologie innovante peut être utilisée par la majorité des freelances, pour tous types de secteurs et tous types de département (marketing, RH, etc…).

On peut travailler le lundi sur la problématique de l’onboarding pour une agence de recrutement, le mardi sur le changement du système d’informations d’un grand groupe, le mercredi sur la refonte du site web d’une start-up, le jeudi sur un concept de valise connectée et le vendredi sur l’aménagement participatif d’un hall d’accueil d’un hôpital.

Pour un indépendant, la méthodologie Design Thinking possède également d’autres avantages permettant de se démarquer lors du lancement ou du développement d’une activité. Je vous en liste 4 qui me paraissent primordiaux.

#1 – Découvrir les vrais besoins des utilisateurs finaux lors d’un projet

En suivant le processus du Design Thinking, on passe inévitablement par une première étape nommée l’immersion. Cela permet, grâce à une phase d’empathie, de se mettre à la place de son utilisateur final et de découvrir ses véritables problèmes.

En se mettant dans la tête d’un utilisateur dès le début du processus, on va pouvoir créer une vraie connexion avec celui-ci, et imaginer une solution qui résout le problème.

#2 – Gagner du temps et itérer rapidement

Un atelier de Design Thinking se déroule dans la majorité des cas sur une journée avec 5 à 10 participants venus d’univers divers.

Les participants vont co-créer la solution au problème. Cela évite au freelance de prendre un brief de la part du client, travailler dans son coin durant quelques jours, proposer sa solution au client, recevoir de nouveaux feedbacks du client, re-travailler durant plusieurs jours, etc…

En suivant la méthodologie de la pensée design, on va pouvoir itérer tout de suite et donc gagner un temps précieux pour le freelance et le client. On va aussi mettre l’énergie des équipes là où elle est nécessaire, en étant constamment dans l’action sans faire de plans sur la comète (et des réunions à n’en plus finir !).

#3 – Être plus proche des résultats attendus par son client

Avantage qui se situe dans la continuité du précédent, le fait d’être proche des résultats attendus par son client, devient primordial pour un indépendant.

On constate de plus en plus que le travail de recueil des besoins auprès des clients peut être difficile. En effet, il est possible de mal se comprendre, que le client ait changé d’avis entre temps, que les besoins et problèmes n’aient pas été très recherchés, etc…

En travaillant grâce à la méthodologie Design Thinking avec son client, on évite la plupart de ces inconvénients, on augmente la satisfaction client et donc potentiellement la récurrence de son activité.

#4 – Ajouter une corde à son arc pour toucher plus de clients

Le Design Thinking et globalement les méthodes agiles sont des compétences actuellement très recherchées par les grands comptes, les startups et les agences.

En effet, c’est une pratique nouvelle en France, peu maîtrisée pour le moment et plébiscitée. Il y a donc plus de demande que d’offre.

Ajouter cette compétence sur un profil Malt, dans une proposition commerciale ou via un e-mail de prospection client, permet tout de suite de sortir du lot par rapport à d’autres professionnels mais aussi potentiellement d’augmenter son tarif journalier pour des missions en freelance. Il est aujourd’hui possible de se démarquer grâce à la méthodologie Design Thinking.

Le bilan après 3 ans d’activité

Aujourd’hui, notre collectif dédié aux nouvelles façons de travailler et de créer est un véritable succès. Nous travaillons avec la moitié des entreprises du CAC 40, formons chaque mois des indépendants et des entreprises à cette méthodologie, écrivons un livre sur le sujet et organisons mensuellement une initiation grand public durant 3 heures (avec une communauté de près de 6000 personnes sur Meetup).

Le Design Thinking est un processus qui a totalement transformé ma façon de travailler et de penser ma relation avec un client. Il me permet d’être adaptable, modulable, créative et de réfléchir de manière itérative et transverse. Il me donne également l’opportunité de participer à des projets divers, portés par des équipes tant opérationnelles (équipe projet par exemple) que stratégiques (Codir, Comex).

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