Cécile : Ancienne avocate devenue naturopathe

Après avoir étudié le Droit et exercé en tant qu’avocate dans un grand cabinet, Cécile est retournée sur les bancs de l’école pour se former à la Naturopathie. Aujourd’hui pleinement épanouie, elle nous raconte son parcours et partage de précieux conseils d’ancienne avocate devenue naturopathe ! 

Bonjour Cécile, raconte-nous ton parcours en toute transparence ?

Après une licence à Madrid dans le cadre du programme Erasmus, j’ai fait un master 1 puis un master 2 en Droit des Affaires, principalement car les débouchés y sont nombreux. J’ai ensuite décidé de passer le concours d’avocat. Je me souviens m’être dit « Si j’échoue, je pars faire un tour du monde !». Je n’ai jamais réellement aspiré à  être avocate mais il s’agissait de l’aboutissement de mes études… Puis j’ai souhaité travailler dans un grand cabinet : quitte à trimer, autant être bien payée ! J’y suis restée un an : sans savoir ce que j’allais faire ensuite, j’ai démissionné. J’ai réalisé qu’il fallait que je m’écoute, que je fasse quelque chose qui m’anime vraiment. Aucun job n’est parfait, mais j’aspirais à me coucher le soir en ayant eu le sentiment d’avoir été réellement utile.

J’ai donc quitté ce job certes prestigieux mais qui ne me rendait pas heureuse

Cécile avocate devenue naturopathe

J’ai alors fait appel à une coach en reconversion et avant tout assouvi une envie de longue date en étant serveuse. J’ai ensuite exploré l’idée de monter un restaurant ou un bar à vins. J’ai rencontré des restaurateurs, fait mon étude de marché, mais ai finalement crains de me lancer dans quelque chose de très chronophage qui ne m’animait pas suffisamment.

Tout en laissant cette idée de côté, j’ai gardé un fil directeur : l’alimentation.  C’est ce qui m’a conduit par hasard à la naturopathie, en participant à un atelier sur le petit-déjeuner. J’ai immédiatement été séduite par cette approche cohérente, pleine de bon sens et empreinte d’un retour aux “fondamentaux”. J’ai suivi de nombreux autres ateliers par la suite, ai activé mon réseau afin d’entrer en contact avec un maximum de naturopathes, puis me suis renseignée sur les écoles. J’ai finalement choisi ISUPNAT (Institut Supérieur de la Naturopathie) pour un cursus intensif d’un an à temps plein.

Ces 12 mois de formation se sont terminés fin octobre 2017. Début novembre, je faisais mes premières consultations à domicile. En janvier 2018, j’intégrais un cabinet pluridisciplinaire à raison de deux jours par semaine, le reste de la semaine restant consacré aux consultations à domicile ou sur le lieu de travail. Mon objectif premier était de m’installer en cabinet afin de réintégrer au plus vite une dynamique professionnelle. L’exercice en cabinet assure par ailleurs davantage de crédibilité et constitue un terrain “neutre”, c’est important.

Comment as-tu vécu le retour à la vie d’étudiante ?

Il n’est pas particulièrement facile de redevenir étudiant (même si mes années d’études n’étaient pas si loin) : il faut reprendre un rythme scolaire, revoir ses cours le soir et étudier le week-endC’est également un véritable changement après avoir goûté à l’indépendance financière de la vie active, surtout lorsque vous êtes la seule de vos amis dans cette situation ! Gagner à nouveau rapidement ma vie est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai choisi un cursus intensif d’un an, plutôt qu’un format week-end en trois ans.

C’est quoi exactement le métier de naturopathe ?

Être naturopathe c’est aider ses clients à modifier leur hygiène de vie, afin d’optimiser ou de retrouver durablement leur santé. C’est une approche globale et de bon sens, consistant à rechercher la cause des dysfonctionnements. On considère généralement que la Naturopathie est basée sur 3 piliers indissociables : l’alimentation, l’exercice physique et la gestion du stress et des émotions. Mon objectif est de donner à mes clients les clés leur permettant d’être bien dans leur tête, leur assiette et leurs baskets !

La première consultation permet d’établir un programme d’hygiène de vie répondant aux attentes de chacun : il est adapté au fonctionnement de l’organisme et résulte notamment d’un entretien portant sur l’état de santé et les habitudes de vie (alimentation, qualité de la digestion, état de stress, rythme de vie et de sommeil, activité physique etc.). L’objectif est de faire prendre conscience à mes clients de ce qui leur convient ou non dans leurs habitudes de vie et de leur apporter les clés pour agir directement sur leur santé.

La pratique de la Naturopathie n’étant pas reconnue aujourd’hui en France, quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se former ?

Sans hésiter : faire une école affiliée à la FENA (Fédération française des Ecoles de Naturopathie). Les programmes de ces écoles sont conformes au programme du tronc commun validé et comprennent au moins 1200 heures d’enseignement en présentiel. C’est un gage de qualité de la formation reçue et donc un atout en termes de crédibilité. Pour être tout à fait honnête, le fait que cette profession ne soit pas reconnue m’a fait hésiter à me lancer (surtout en tant qu’ancienne avocate !), mais j’ai rapidement réalisé que les personnes qui consultent un naturopathe s’intéressent avant tout à l’approche développée plutôt qu’à la reconnaissance de la profession.  

cecile naturopathe ancienne avocate

Comment as-tu trouvé tes premiers clients ?

Mes premiers clients ont été mes copines avocates stressées ! J’ai ensuite rapidement rejoint un groupe BNI (Business International Network) qui me permet chaque semaine de “pitcher” sur mon champ de compétences. De nombreux membres du groupe sont devenus mes clients, et représentent aujourd’hui les prescripteurs les mieux placés qui soient. J’ai également intégré les équipes de “French Ambition”, d’“Emma Pariset deMerlin bien être”, grâce auquel j’ai d’ailleurs récemment eu l’opportunité d’animer un atelier chez Microsoft, sur la thématique de “Manger différemment pour booster son efficacité”.

D’ailleurs, comment gères-tu financièrement ?

Je ne suis pas encore en mesure de vivre confortablement à Paris (et je fais beaucoup moins de shopping que quand j’étais avocate !), mais mon chiffre d’affaires croît de façon exponentielle ! Le nombre de mes clients ne cesse d’augmenter et leurs retours sont très positifs, ce qui est de bon augure pour la suite, je suis confiante !

Quelles sont les principales difficultés de l’entrepreneuriat ?

La première difficulté, inhérente à toute profession libérale, est la variabilité du nombre de clients. Certaines semaines sont très remplies et d’autres moins ! La solitude peut également être parfois pesante, d’où l’importance de rencontrer un maximum de personnes et le BNI est un très bon moyen de le faire. Se faire connaître est enfin un challenge à relever ! Ca va sans dire, mais être compétent est avant tout essentiel. Le bouche-à-oreille est un vecteur de recommandation très puissant et l’influence des réseaux sociaux n’est pas négligeable. A la base, pas du tout (du tout) médias sociaux, je suis depuis peu sur Instagram, où je partage régulièrement des tips naturo, en matière d’alimentation et d’hygiène de vie. Ils plaisent et je me prends finalement de plus en plus au jeu !

Pour finir, quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite entreprendre ?

Ne pas hésiter à se lancer si c’est quelque chose qui vous anime vraiment et tout mettre en œuvre pour atteindre votre objectif : rencontrer de nouvelles personnes, assister à des évènements, être ouvert… Ma clientèle se développe rapidement et je galère finalement beaucoup moins que je ne le craignais au départ. Je suis aujourd’hui 100% alignée avec mon activité et c’est un véritable plaisir d’exercer ce métier : je ne vois pas le temps passer ! Néanmoins, il faut aussi être conscient que personne ne viendra frapper à votre porte. En tant qu’entrepreneur, il me paraît indispensable d’avoir une attitude pro-active pour développer sa clientèle, tout comme il faut savoir tirer parti de son expérience passée : je débute tous mes pitchs BNI par “ancienne avocate devenue naturopathe” ! Mon expérience d’avocate m’apporte de la crédibilité, tout particulièrement auprès des sceptiques qui se disent que je ne suis pas une farfelue !  La rigueur que j’ai acquise est aujourd’hui une vraie plus-value dans la conduite de mes consultations individuelles et ateliers.


Pour en savoir plus sur l’activité de Cécile, vous pouvez consulter son site web, sa page Facebook ou son compte Instagram !


Que retenir de l’expérience de Cécile ?

  • Être animé par son projet reste le plus important ! Le secret de l’épanouissement professionnel ? Ecouter ses envies et être bon dans ce qu’on fait !
  • Une vocation professionnelle peut se cacher derrière de simples envies de longue date qui sont en réalité révélatrices de véritables aspirations.
  • Le réseau, le réseau, LE RÉSEAU ! Rencontrer un maximum de personnes pour échanger, partager, s’entraider est indispensable dans le cadre d’une reconversion professionnelle.
  • Il faut impérativement bannir la passivité et être pro actif !

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