Comment survivre au chômage et en tirer parti ?

Poser votre dem’, vous y pensez, mais sans filet c’est hors de question pour vous ? J’ai tenté l’expérience au printemps dernier et j’appréhendais beaucoup la période de chômage qui s’en est suivie. Ces quelques mois ont finalement été nécessaires pour faire le point, me reposer et repartir du bon pied. Je vous explique pourquoi dans cet article et comment survivre au chômage pour en tirer parti !


Article invité rédigé par Marine Gossa


(Bien) sauter le pas de la rupture conventionnelle

« C’est très courageux ce que tu fais ». Voilà le genre de réactions que l’annonce de mon départ a suscité il y a quelques mois. Pas du genre à vous rassurer quand vous venez de négocier une rupture conventionnelle sans projet concret… mais le processus qui m’y a conduit m’a permis de ne pas regretter ma décision.

Comment l’obtenir ?

Je vois la fin d’un contrat comme un processus plutôt qu’un évènement ponctuel. Vous avez identifié des problématiques dans votre quotidien qui, malgré des réunions avec vos responsables et des remises en question personnelles, ne semblent pas trouver de solution. La fin de contrat est alors une suite logique, ce qui n’en fait pas pour autant une décision facile à prendre ni à accepter pour votre employeur.

Voici la façon dont je m’y suis préparée :

  • J’ai identifié les problèmes récurrents de manière factuelle : les situations que l’on connaît au travail peuvent être sources d’émotions (intenses). Vous vous énervez, vous vous plaignez auprès de vos proches, etc. Vous ne faites que ressasser une situation déjà pénible. Mettre des mots et des faits objectifs sur chacun de ces problèmes m’a aidée à prendre du recul et à évaluer ce qui me gênait dans ma situation actuelle.
  • J’ai fait le point avec ma hiérarchie : à l’occasion de réunions dédiées ou de déjeuners plus informels, n’hésitez pas à partager vos doutes et interrogations, toujours sur le mode factuel. D’une part, vous pourrez entendre un autre point de vue, ce qui est toujours bénéfique, et d’autre part cela prépare votre futur départ. Vous faites ainsi preuve de maturité en cherchant des solutions dans le dialogue et votre responsable sera ainsi moins supris.e le jour où vous annoncerez votre départ.
  • Je me suis renseignée sur les conditions de la rupture : des sites officiels vous permettent de calculer les indemnités légales de licenciement auxquelles vous avez droit et l’indemnité d’assurance-chômage que vous toucherez (en général autour de 60 % de votre salaire). Ces éléments vous permettent de rendre “l’après” très concret, notamment du point de vue financier.
  • J’ai organisé l’annonce de mon départ : vous trouverez que ce n’est jamais le bon moment. Mais tenez bon et dites-vous que mieux vaut l’annoncer à un moment qui n’est pas optimal plutôt que jamais 🙂 Mon conseil : un début de semaine vaut mieux qu’un vendredi soir. Vous aurez eu le week-end pour y réfléchir voire vous entraîner avec quelqu’un de votre entourage sur le choix de vos mots lors de votre entretien, et votre supérieur.e sera certainement mieux disposé.e. Privilégiez aussi les périodes où vous finissez un projet plutôt que celles où vous avez des rendus importants.

Grâce à ça, ma demande de fin de contrat a été très bien accueillie. J’ai insisté sur le fait que je ne trouvais plus autant de plaisir dans mon travail et que sur le long-terme, cela serait sans doute dommageable pour ma motivation. J’ai ainsi montré l’avantage qu’il y avait à convenir d’une rupture rapidement. Mieux vaut en effet se séparer d’un.e salarié.e qui est encore suffisamment motivé.e pourra former son successeur, plutôt qu’attendre un point de cassure qui ne manquera pas d’arriver.

Faire bon usage de son temps

Vous avez annoncé votre départ, vous partez du bureau avec votre dernier carton sous le bras et là, c’est le vertige ! Vous n’êtes pas contre quelques semaines pour souffler mais… et si vous ne trouviez pas de travail ? Ces interrogations m’ont traversée plusieurs fois. Devenir maître.sse de son temps, cela peut faire peur mais en vous donnant des objectifs et créant des habitudes pour les atteindre, vous pourrez survivre au chômage et le mettre à profit.

Se donner des objectifs et créer des habitudes

J’avais déjà connu une courte période de chômage (cinq semaines) à la fin d’un CDD. Je me souviens avoir été très contente au début d’avoir du temps pour moi, mais j’ai rapidement commencé à paniquer par rapport à ma recherche d’emploi. Après ma rupture conventionnelle, me donner des objectifs hebdomadaires m’a aidée :

  • Repérer un emploi intéressant auquel postuler.
  • Faire un déjeuner ou évènement pour réseauter.
  • Prévoir deux à trois sessions de sport.
  • Commencer, avancer ou terminer une formation en ligne ou un livre.
  • Faire une sortie avec des amis et/ou culturelle.

Je me suis ensuite créé un cadre qui me permette d’atteindre ces objectifs :

  • J’ai identifié les compétences recherchées dans les postes que je visais : cela suppose que vous ayez déjà une idée arrêtée de ce que vous voulez faire après votre rupture. Pose ta Dem’ fourmille d’articles pour vous aider à faire le point. Personnellement, j’ai été inspirée par les articles sur la recherche de son Ikigaï. Grâce à des échanges avec des personnes dans le domaine qui m’intéresse, j’ai ainsi pu identifier mes points forts et ceux à améliorer. Je me suis alors formée grâce à des livres et à des cours en ligne.
  • Je me suis fait un emploi du temps : il était important pour moi de ne pas passer tout mon temps à soumettre des candidatures. Je voulais aussi me donner l’opportunité de me former, de réseauter, d’aller à des conférences et d’autres évènements en lien avec des sujets qui m’intéressent professionnellement. Je me suis donc concoctée une “semaine-type” en allouant des demi-journées à chacune de ces activités – sans oublier du repos et quelques sorties 😉
  • J’ai tenu un journal de bord : il est facile de se décourager dans cette période de recherche. J’ai donc tenu un carnet dans lequel noter mes lectures, réflexions, compte-rendus de conférences et entretiens. Cela vous permet de garder une trace de ce que vous avez accompli et de garder courage.

Presque immédiatement, j’ajouterais qu’il vous faut aussi être indulgent.e avec vous-même. Les objectifs doivent vous permettre d’avancer, pas de vous sentir coupable si vous ne les atteignez pas. Il me semble aussi important de se donner des objectifs “purement” professionnels que des objectifs plus légers et qui correspondent à des activités qui vous font plaisir. Le chômage est une période qui peut être très stressante, il est donc essentiel de vous prévoir des pauses.

Accepter de ne pas suivre le plan

Mon journal de bord m’aidait certes à ne pas m’éparpiller, mais le sentiment de ne pas progresser assez vite m’a plusieurs fois envahie. Mes semaines n’étaient pas toujours des “semaines-type” pour des raisons aussi diverses qu’un gros rhume qui dure plusieurs jours ou quelques jours passés en famille. Je me suis mise à douter de la viabilité de mon plan et à me demander si j’étais légitime pour postuler aux emplois que je visais.

S’écouter

e”Cette perte de confiance en moi avait des racines plus profondes que ce que je soupçonnais. Je n’ai jamais eu de vrai moment pour souffler depuis la fin de mes études. J’étais dans une relation ambivalente avec mon corps. Je faisais de moins en moins de sport et je mangeais de plus en plus mal. En commençant à travailler, j’avais pris plusieurs kilos que je n’ai jamais perdus ensuite.

Deux mois après avoir quitté mon dernier emploi j’ai consulté une nutritionniste. Tout en m’accompagnant avec bienveillance, elle a tiré la sonnette d’alarme sur des indicateurs qui étaient dans le rouge.

Aujourd’hui, j’ai retrouvé une bonne hygiène de vie. Les habitudes que j’ai reprises participent de mon équilibre et me permettent d’appréhender avec sérénité mon nouvel emploi. Me recentrer sur ce qui fait du bien à mon corps m’a énormément aidée à reprendre confiance en moi.

Écrire une nouvelle page de votre histoire

Quasiment cinq mois jour pour jour après ma rupture conventionnelle, j’ai retrouvé du travail dans le domaine qui m’intéressait. Forte de mes expériences passées, j’ai pu accepter une offre avec le recul nécessaire pour prendre la bonne décision. Et regarder le chemin parcouru avec fierté !

Mettre à profit les leçons que vous avez apprises

Le chômage, que je craignais de mal vivre à cause d’une multitude de raisons plus ou moins fondées, m’a permis de renouveler mon rapport au travail. J’ai pu faire le point sur ce qui était important pour moi et ce qui l’était moins, j’ai gagné en assurance et acquis de nouvelles compétences.

Je peux aussi mobiliser ce que j’ai appris durant ces quelques mois pour avoir un meilleur équilibre vie pro/vie privée dans mon nouveau poste. Je suis plus à l’écoute de mon corps, je gère mieux le stress et la pression que par le passé, en m’organisant différemment.

Je m’étais donné trois mois, il m’en a fallu un peu plus avant de recommencer à travailler. Je ne regrette pas ce délai. Cette parenthèse m’a permis de bien cibler ce qui m’intéressait et d’atteindre mes objectifs professionnels.

Être fier de vous

Ce sera mon dernier conseil pour bien vivre votre chômage : soyez fier de vous ! Vous êtes sur le point de sauter le pas ou l’avez fait et vous pouvez vous féliciter. Vous reprenez votre vie professionnelle en main et vous décidez d’agir plutôt que de subir. La liberté que vous ressentirez à ce moment-là peut faire peur, mais elle vous fera un bien fou 🙂

Alors lancez-vous !


Vous pouvez retrouver Marine qui vous explique comment survivre au chômage sur LinkedIn.


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