Fanny : Elle est devenue freelance en communication

Après 5 ans de salariat en tant que Chargée de Communication et 9 mois de chômage pendant lesquels elle perdait toute confiance et tout espoir de trouver un job intéressant, Fanny a décidé de se mettre à son compte, pensant que ce serait une transition entre sa vie de salariée et sa vie d’entrepreneure. C’est comme ça qu’elle est devenue freelance en communication. Voici son histoire. 


Bonjour Fanny, raconte-nous ton parcours en toute transparence !

Après 5 ans d’études dans la communication, je suis embauchée dans une grande entreprise à Paris. J’y apprends le métier, je m’éclate dans ce que je fais. Puis les années passent et je suis souvent en colère contre mes chefs, le management. Je ne me sens pas toujours écoutée, pas considérée. 

Après 4 ans dans cette entreprise, je décide alors de changer d’air et de quitter mon job… et Paris par la même occasion. 

Je pose ma dem, déménage et débarque à Londres pour un VIE (Volontariat International en Entreprise) d’un an. 

1er avril 2019 : le job est sympa, pas du tout stressant, mais moins passionnant que mon job de Paris. Mais dans cette ville, je me redécouvre des centres d’intérêt, je rencontre de nouvelles personnes, j’apprends à me connaître davantage et je réfléchis beaucoup à la vie que je souhaite mener. 

31 mars 2020 : fin du contrat 

Je rentre en Alsace, où j’ai grandi, en plein Covid et au chômage. Je cherche un job. Je souhaite avoir une autre expérience professionnelle pour savoir si je quitte définitivement le salariat ou pas (car je rêve de monter ma boîte). 9 mois se passent. 9 mois où je ne décroche que 2 entretiens. La première entreprise me propose un salaire inférieur au montant de mes allocations chômage. La 2e décide finalement d’embaucher une personne qui a 10 ans d’expérience. Je commence à désespérer, je perds confiance en mes capacités et ne vois pas le bout du tunnel. 

Décembre 2020 : je suis convoquée à un entretien et la recruteuse me propose… un stage ! J’ai 28 ans, 5 ans d’expériences professionnelles et je vais être stagiaire. Je suis dépitée, mais j’accepte, espérant que cela m’ouvre d’autres portes. 

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Alors que je j’arrive avec beaucoup d’énergie à revendre, je ne me suis jamais autant ennuyée de toute ma vie. 80% du temps, je suis seule dans mon bureau. Le travail qu’on me demande : vérifier des coordonnées sur un tableau Excel. On me dit à peine ‘bonjour’. 

Je ne comprends pas pourquoi ils n’exploitent pas mes compétences, et pourquoi je suis (mal) payée, à ne rien faire. Je signe un 2nd contrat d’un mois sur le coin d’une table. 

Et puis j’ai enfin le déclic. C’est terminé, je ne donnerai plus de ma personne ni de mon temps à ce genre d’entreprises. A n’importe quelle boîte en fait. Je vais enfin me lancer dans l’entrepreneuriat et je vais créer ma propre entreprise ! 

Je décide alors de me mettre en freelance. 

Mais après 9 mois de chômage, j’ai besoin de reprendre confiance en mes compétences. J’aide gratuitement 2 amies à développer la communication de leurs petits business. Je me rends compte de mon potentiel, j’ai bien quelque chose à apporter à de futurs clients ! 

Je prends le temps de découvrir ce nouvel univers du freelancing, de rencontrer des gens, de développer ma propre visibilité. J’ai rapidement une 1re prestation via une ancienne collègue, puis en septembre, tout s’accélère. Les petites graines que je semées portent enfin leurs fruits, avec de nouveaux clients. 

Le freelancing me permet d’entrer dans le monde de l’entrepreneuriat en douceur. Mon principal client est une toute jeune entreprise composée de 2 associés. J’apprendre énormément à leurs côtés, je suis immergée dans les coulisses, je vois comment ils se développent, les difficultés rencontrées, etc. 

En travaillant à mon compte, j’ai aussi la liberté de réfléchir à un autre projet d’entreprise (toujours en cours de réflexion). 

Comment as-tu trouvé ta voie ?

J’ai toujours su que je voulais être indépendante, avoir mon entreprise, mais je n’avais pas encore trouvé le bon moment. Il m’a fallu vivre une énième frustration professionnelle pour comprendre qu’il était temps. 

Pour trouver l’idée de ma future entreprise, c’est une autre histoire. Le livre IKIGAI m’a pas mal aidé à y voir plus clair et à me rendre compte de ce qui était vraiment important pour moi. Je suis encore en train de réfléchir pour trouver la bonne idée. 

Comment ont réagi tes proches ?

Plutôt bien, mes amis trouvent que le freelancing me va bien, mieux que le salariat ! Je pense qu’ils voyaient que je ne m’épanouissais plus en entreprise.

Mes parents connaissent mal ce milieu mais aujourd’hui ils sont impressionnés quand je leur dis que je fais 2 000€ ou 3 000 € de chiffre d’affaires. Depuis le début, j’ai le chômage en parallèle, ce qui les rassure, forcément. Je pense aussi qu’ils me font confiance, je me suis toujours bien débrouillée pendant mes études et le début de ma vie active. 

T’es-tu formée ? Si oui, dis-nous en plus sur ta formation ! 

Avant d’être freelance en Communication, j’étais déjà Chargée de Communication salariée. Mais en étant à mon compte, j’ai compris que j’avais encore beaucoup à apprendre. Avant, je n’aurais jamais pensé mettre des centaines d’euros dans une formation, mais mon regard a tellement changé depuis. J’ai acheté une formation à 400€ pour apprendre à lancer sa première ‘petite’ offre. Je ne regrette pas cet investissement ! 

En finalement, j’ai l’impression de me former tous les jours, en écoutant des podcasts, en discutant avec d’autres freelances, sur les réseaux sociaux, des blogs… et vive Youtube ! J’ai l’impression de faire quelque chose de nouveau chaque jour et d’en tirer une leçon. 

En freelance, j’ai dû faire évoluer mon métier et proposer des prestations que je ne faisais pas forcément, comme la gestion des réseaux sociaux. Au final, j’explore tous les aspects de la communication et je suis beaucoup plus à jour sur les nouveautés qu’avant. Le client rarement issu de la communication, il doit donc pouvoir se reposer sur moi uniquement. Il n’y a plus personne au-dessus de moi, c’est très challengeant !  

Quels sont pour toi les avantages et les inconvénients de se lancer dans l’entrepreneuriat ? 

Pour moi, les avantages d’être en freelance, c’est de pouvoir travailler d’où on veut (j’ai passé 3 semaines au Portugal en novembre dernier, au bord de la mer avec d’autres freelances), quand on veut (tard le soir, tôt le matin, etc.) et de pouvoir faire tout autre chose au milieu de la journée. 

L’entrepreneuriat, c’est aussi se dépasser, mieux se connaître, avancer, s’améliorer. Quand j’étais salariée, je faisais mon travail, mais je ne me posais pas plus de questions que ça. A présent, je remets souvent mon travail en question et j’essaye de faire mieux qu’avant. 

Le principal inconvénient selon moi, c’est de ne plus avoir de collègues, ni de cadre de travail. Je passe beaucoup de temps à la maison et ça peut être pesant. Ça me manque de me préparer le matin pour aller retrouver une équipe. J’ai rencontré beaucoup de freelances et il m’arrive de travailler avec eux dans des cafés, des coworkings, mais cela reste ponctuel.

La rémunération incertaine est aussi difficile. J’ai la chance d’avoir le chômage en complément mais il peut être difficile de se lancer si on n’a pas ce back-up.

En quoi consistent tes activités aujourd’hui et quels sont tes projets/tes rêves ?

Aujourd’hui, j’ai plusieurs missions. Pour mon principal client, je suis la référente communication : je gère les réseaux sociaux, les relations presse, je fais aussi du graphisme et je suis garante de l’image de la marque de manière générale. 

J’aide un autre client à rédiger ses publications pour les réseaux sociaux et je teste actuellement mon programme d’accompagnement pour les entrepreneurs. L’objectif est de construire leur stratégie de communication ensemble et de les rendre autonomes dans la mise en place de celle-ci. Cela s’adresse aux entrepreneurs qui ont envie de gérer leur communication eux-mêmes, mais qui ne savent pas comment s’y prendre. Je les forme à l’utilisation de plusieurs canaux de communication et nous réfléchissons ensemble aux meilleures stratégies. 

J’ai aussi pour projet d’organiser mon projet coliving cette année, pour les freelances de ma région (l’idée est de partager une maison pendant 1 ou plusieurs semaines, pour y travailler, échanger, cohabiter). Mon activité me donne cette liberté d’intégrer des projets un peu fous à mon quotidien. Je m’invente et me réinvente comme j’en ai envie. 

Mais mon rêve est de créer mon entreprise, dans un autre domaine que la Communication. Quelque chose autour de ma région, du sport, des rencontres. Je vois le freelancing comme une transition entre ma vie de salariée et ma vie de chef d’entreprise et même un complément à cet autre projet d’entreprise.

J’ai aussi envie de faire plein d’autres choses à côté. L’automne dernier, j’ai fait les vendanges ! Je jonglais entre la cueillette de raisins et mon seul client de l’époque. J’ai aussi une marque de bijoux et d’accessoires (fannai.etsy.com) que je développe à mon rythme. Cette année je vais aussi travailler sur un festival et j’ai encore envie 1000 idées de choses à faire ! 

Comment gères-tu la transition financièrement ?

En revenant de mon VIE, j’ai pu bénéficier des allocations chômage et celles-ci complètent actuellement mon chiffre d’affaires s’il n’est pas suffisant. C’est très sécurisant ! 

J’ai aussi pu être logée dans ma famille pour un loyer relativement bas, ce qui me permet de mettre de l’argent de côté, au cas où. 

Quelles sont les difficultés d’une reconversion selon toi, et comment les dépasser ?

Quand je me suis lancée, j’avais un peu l’impression de repartir de 0, de réapprendre mon métier, qui est très différent en freelance que lorsque j’étais salariée. 

J’avais aussi un très fort syndrome de l’imposteur, je ne me sentais pas légitime. Je procrastinais beaucoup pour démarcher et de parler de mes prestations, je n’arrivais pas à assumer mon rôle, mes offres. J’avais l’impression qu’il y avait toujours mieux que moi et que tout existait déjà. Je me demandais pourquoi des entreprises auraient envie de travailler avec moi alors qu’il y avait déjà des milliers de communicants sur le marché.

Puis j’ai compris qu’il y a de la place pour tout le monde et que chacun a sa différence, sa patte. Mon principal client m’a choisie car nous sommes dans la même région et que nos personnalités s’accordent. 

Aussi, si je devais donner un conseil, c’est de passer à l’action rapidement et de commencer à travailler, à proposer ses offres, même si tout n’est pas parfait. C’est en se confrontant à la réalité que l’on va pouvoir avancer, ajuster ses prestations, ses process et se rendre compte qu’on a tout à fait sa place sur le marché. 

J’essaye aussi de ne pas me comparer à mes ‘collègues’ que je vois sur Instagram, ceux qui peuvent nous faire culpabiliser avec des milliers d’abonnés. Mais leur nombre d’abonnés ne reflète pas toujours leur chiffre d’affaires, au contraire ! 

As-tu des enfants ? Si oui comment as-tu géré ta vie de maman et ta reconversion en parallèle ? 

Je suis célibataire et je n’ai pas d’enfants 😊 Mais ça ne m’empêche pas de chercher le parfait équilibre entre vie pro et vie perso. Pour cela j’essaye de me concentrer sur les tâches essentielles et de ne pas me perdre dans des actions qui ne vont pas me rapporter grand-chose. 

L’une de mes clientes est maman de 2 enfants et vient de lancer sa startup alors… ce n’est pas du tout incompatible ! 

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans une reconversion mais n’a pas encore osé franchir le pas ?

Je dirais qu’il ne faut pas avoir peur de le faire, qu’il faut oser. Souvent on s’imagine que ça va être difficile, on trouve des excuses pour retarder le moment, voire même abandonner. C’est clair que c’est plus facile de tout stopper que de sortir de sa zone de confort. Mais une fois qu’on y est, on regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt, on se rend compte que ce n’était pas si difficile.

Je dirais aussi qu’il est important d’échanger avec d’autres entrepreneurs, ne pas hésiter à poser des questions plutôt que de rester bloqué.e dans son coin, à ne pas avancer. Je sais que les autres m’apportent beaucoup et quand je partage l’un de mes problèmes à quelqu’un, la solution peut être toute trouvée rapidement. 


Que retenir du parcours de Fanny ?

  • Être freelance a ses avantages et ses inconvénients : la liberté et l’autonomie sont totales mais l’incertitude fait aussi partie du lot. Pesez le pour et le contre selon votre situation. Si cela vous convient, foncez !
  • Pensez à vous, construisez un projet professionnel qui vous passionne et osez ! Vous ne le regretterez pas 🙂
  • Cultivez votre curiosité en restant ouvert aux opportunités et aux nouveautés dans votre domaine d’activité. Rien de tel que la formation permanente !

Vous pouvez retrouver Fanny, qui est devenue freelance en communication, sur son compte Instagram et sur son compte LinkedIn.

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