Violaine : Après une carrière dans la communication, elle a choisi de se reconvertir comme coach professionnelle

Violaine du Boucher a choisi de se reconvertir comme coach professionnelle après avoir travaillé dans la communication. Dans cette interview, elle nous raconte pourquoi elle a souhaité se reconvertir comme coach professionnelle et comment elle a atteint cet objectif. Une interview pleine de bons conseils à lire et relire sans modération !


Bonjour Violaine, raconte-nous ton parcours en toute transparence !

Je suis Violaine du Boucher, j’ai choisi de me reconvertir comme coach professionnelle, mon métier de cœur, celui que je pratique aujourd’hui et développe à travers mon entreprise Hops. Je suis aussi freelance en communication.

J’ai fait une grande école de communication, le CELSA, travaillé pendant 12 ans en agences de design de marque puis dans l’industrie de haute technologie, en France et à l’étranger.

Pendant toute ma carrière en entreprise, j’ai malmené involontairement une partie fondamentale de ma personnalité, celle qui se nourrit de créativité, d’autonomie, de liberté. Je ne savais pas non plus quoi faire de mon goût pour la psychologie, les relations humaines, la connaissance de soi et des autres. Ces deux lames de fond se sont rejointes en 2017 sous forme de tsunami : il fallait que je change de voie et de vie.

J’ai quitté mon dernier emploi il y a 2 ans pour me mettre à compte et me former à mon nouveau métier, en suivant le DESU Pratiques du Coaching de l’université de Paris 8. Diplômée en 2019, j’accueille depuis plusieurs mois mes clients dans mon cabinet et en visio et j’ai sur le feu des tas de projets qui me passionnent.

Je suis aujourd’hui où je dois être, convaincue de faire ce pour quoi je suis faite : je peux enfin me rendre utile et offrir à tout le monde la possibilité de s’aligner et améliorer son quotidien professionnel.

Pourquoi as-tu quitté ton dernier job ?

En 2015, quand j’intègre ma nouvelle entreprise en tant que Chargée de Communication, je sais intuitivement que c’est un « tremplin » vers autre chose, même si à ce stade, je n’ai aucune idée de la suite.

Très vite, je ne me reconnais pas dans la culture de cette entreprise, technique, rationnelle, financière. Mon quotidien me pèse, je ressens physiquement que je ne suis pas à ma place. 

Je sors de plusieurs années passées dans un milieu créatif, qui me ressemblait bien plus mais qui ne m’apportait pas la montée en compétences que je souhaitais. Je commence donc par essayer de m’adapter pour rentrer dans le rang… sauf que je rencontre rapidement une grande souffrance personnelle.

Je trouve de plus en plus pénible d’être soumise aux contraintes horaires imposées par le cadre de l’entreprise. D’être installée derrière le même écran tous les jours. D’endosser un discours « corporate » sans pouvoir m’exprimer en mon nom.

La vérité nue, c’est que le salariat, surtout au sein d’un grand groupe, ne me convient plus. En continuant comme ça, je m’assure de me couper de ce qui m’inspire et me rend vivante. Impossible de faire l’autruche plus longtemps.

Je dois prendre ma vie pro en main et repartir d’une page blanche !

Comment as-tu trouvé ta nouvelle voie ?

On est fin 2016, ça fait un an que je me fais des nœuds au ventre et au cerveau.

Juste avant le nouvel an, je lis enfin et je l’avoue à reculons au début « L’homme qui voulait être heureux » de Laurent Gounelle, un bouquin de développement personnel recommandé quelques années plus tôt par une psy.

C’est le récit initiatique d’un homme qui part en quête de lui-même à l’autre bout du monde avec l’aide d’un vieux sage. Vieux sage qui lui demande ce qu’il ferait de sa vie s’il n’avait absolument aucune limite ni mentale, ni physique, ni matérielle, si absolument TOUT était possible. Il y parvient.

L’effet miroir est foudroyant : je suis de mon côté incapable de me prononcer et ça m’inquiète. Trouver une réponse à la question « Qu’ai-je vraiment envie de faire de ma vie ? » devient sans hésiter mon objectif prioritaire pour 2017.

A partir de là, tout s’accélère. Je me relie à la voie/voix que j’avais délaissée plus jeune, au moment où je démarrais ma carrière en agence de comm : des études de psycho.

Je ne vais pas reprendre un cycle de plusieurs années universitaires la trentaine passée… Néanmoins, je creuse le sillon « psycho » et j’élargis ma réflexion aux thérapies, au soin et puis, très vite, au coaching. C’est l’évidence : c’est ce que je veux faire. J’en ai suivi un quelques années auparavant, j’ai expérimenté la beauté et l’efficacité de la discipline, j’adore le fait que ce soit tourné vers l’action, limité dans le temps, puissant.

En choisissant ce métier, je vais pouvoir contribuer à ma modeste façon à un mission plus globale. En tant qu’idéaliste, je suis persuadée que plus on est en paix avec soi-même dans les différents rôles de sa vie, plus on impulse des relations harmonieuses autour de nous, et plus on œuvre à notre petite échelle à une dynamique positive dans le monde.

Plus prosaïquement, j’ai le sentiment que ce costume de coach m’ira bien, d’autant plus que de nombreuses personnes de mon entourage me confirment que j’ai naturellement certaines compétences fondamentales (écoute, bienveillance, objectivité, intuition).

Tout en étant en poste, je me renseigne à fond pour valider ce projet et le mettre sur des rails : formations disponibles et courants théoriques à privilégier, revenus estimés, joies et difficultés rencontrées par des coachs en activité…

Comment s’est passé ton départ de ta dernière entreprise ?

Je quitte le salariat à l’été 2018, après avoir négocié en janvier une rupture conventionnelle à titre exceptionnel (pas du tout le genre de la maison).

Pendant les six mois précédant ma remise en liberté, j’effectue beaucoup de recherches, liste toutes les actions que j’ai à mener, précise les aspects financiers de ma reconversion, pose noir sur blanc les échéances phares que je me fixe. Je n’imagine volontairement qu’un plan A, convaincue que ça va marcher. Et j’ai eu raison

En parallèle, je présente ma candidature pour le DESU Pratiques du Coaching de Paris 8, acceptée pour la rentrée 2018.

Pourquoi avoir choisi cette formation au coaching ?

Le métier de coach est encore malheureusement mal réglementé. Certaines formations sont peu rigoureuses, se font en accéléré, te mettent à peine en contact avec la pratique et ne te demandent aucune supervision ni travail sur toi. Ca frôle le manque d’éthique étant donné la complexité de la relation d’aide en général et de ce style d’accompagnement en particulier.

Je tenais à m’assurer que la formation que je suivrais serait sérieuse et exigeante, qu’elle aborderait en profondeur le savoir-faire et le savoir-être du coach, et qu’elle s’étalerait dans le temps. Il était indispensable pour moi de pouvoir pratiquer mon futur métier avec intégrité et maturité.

Cette durée d’un an, avec trois jours de cours par mois et des coachings à mener en parallèle, m’a permis de laisser l’apprentissage infuser tout en prenant en continu du recul sur ma pratique, de trouver mon style et de respecter en tout point la déontologie du métier.

En quoi consistent tes activités aujourd’hui ? 

Mon nouveau style de vie correspond exactement à ce que je voulais : aucune de mes journées ne se ressemblent. Je rencontre sans cesse de nouvelles personnes, en prospection, en coaching, en collaboration. Je travaille de chez moi, depuis mon cabinet, chez mes clients, à l’extérieur… Avec des horaires que je choisis.

La dimension coaching est foisonnante. J’accompagne des particuliers, dans mon cabinet parisien du 11ème et en visio partout en France (et même à l’étranger !). Des coachings en entreprise sont à l’ordre du jour. Je rédige en parallèle des contenus sur mon site Hops et mes réseaux sociaux pour que chacun puisse réfléchir à ses propres clés de progression.

Je prépare également des ateliers et un programme sur l’introversion, pour balayer les préjugés qui la dénaturent. Mon but : aider les particuliers introvertis à s’assumer et révéler leurs forces dans un monde professionnel où l’extraversion est souvent la norme de référence, ainsi que les entreprises à tirer profit d’une cohabitation réussie entre profils introvertis et extravertis.
C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur, étant moi-même introvertie et en ayant été « victime » dans ma vie professionnelle.

Je développe par ailleurs un projet de coaching inédit à destination des entrepreneurs avec une amie et coach.

Sur le volet freelance en communication, je travaille par mission, certaines confiées par mes clients fidèles et d’autres par de nouveaux, notamment sur de la rédaction de contenus. Je fais aussi partie d’un collectif fondé par une amie directrice artistique, l’Atelier Billie.

Qui sont tes clients ? 

Je suis une coach inclusive, tout le monde est bienvenu dans mon cabinet ! Toutes les problématiques professionnelles, de confort dans son quotidien de travail, d’évolutions de carrière, de reconversion, peuvent être travaillées ensemble. Certaines thématiques (prise de poste, burnout) m’animent particulièrement car elles touchent à des moments délicats d’une carrière.

En tant que coach généraliste, je m’attache à conserver pureté et authenticité dans mes accompagnements, en veillant à accueillir chaque personne qui vient me voir sans prêt-à-penser. Mes client.e.s savent ce qui est bon pour eux, je ne suis pas là pour leur prêcher une bonne parole. Mon rôle est de les aider à formuler la leur et à la transposer en actes.

J’aime l’idée d’interaction, d’inclusion et d’ouverture. A ce titre, mon projet lié à l’introversion sera un axe spécifique mais pas exclusif, au contraire.

Comment as-tu surmonté la peur de te lancer dans l’entrepreneuriat et quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite faire de même ?

S’inspirer de modèles de réussite dont ses amis :
Je ne viens pas d’une lignée d’entrepreneurs et ai été biberonnée à la sécurité de l’emploi. J’avais donc assimilé l’indépendance au danger. J’ai débloqué ce frein en m’inspirant de mes proches qui devenaient freelances ou chefs d’entreprise, qui osaient tracer leur route avec leur propre style, et qui réussissaient. Je me suis alors dit que si nous étions amis, c’est que nous partagions certaines valeurs et qualités, et que s’ils osaient, je pouvais moi aussi.

Se surprendre en se confrontant au réel :
Une autre peur qui me barrait la route était de ne pas me sentir capable de travailler seule, sans cadre prédéfini. J’étais persuadée que je procrastinerais et n’aboutirais à rien. Jusqu’au jour où mon coach à l’époque a pulvérisé cette croyance en deux secondes avec une évidence : « comment tu peux savoir comment tu te comporteras une fois à ton compte vu que tu ne l’as jamais expérimenté concrètement ? » Alors j’ai testé par moi-même et développé un nouveau rapport au travail plus motivant, qui correspond à mon tempérament.

Découvrir de nouvelles forces sur le terrain :
J’ai cru avant de me lancer que j’aurais du mal à trouver des clients, que mon réseau n’était pas suffisant. J’ai fait taire cette petite voix pessimiste et je suis passée à l’action. J’ai communiqué régulièrement (sur les réseaux sociaux, en rendez-vous) sur mon changement de vie et mes nouvelles compétences et j’ai recontacté pas mal de personnes avec qui j’avais collaboré par le passé. Et réciproquement, ce qui est très flatteur. J’ai réalisé que j’appartenais à un écosystème bien plus vaste que je ne le pensais et que beaucoup de belles choses y naissaient.

Penser aux gains immatériels et intangibles :
Evidemment, au début de ma réflexion, j’étais pétrifiée à l’idée de me mettre dans le rouge financièrement. J’avais pris l’habitude d’avoir un certain niveau de vie. Ca m’a demandé un sacré effort d’envisager d’y toucher. Sans aucune garantie de le retrouver à un moment donné. J’ai dû mettre à plat ce que j’allais gagner en qualité de vie et en épanouissement dans mon nouveau contexte. Aujourd’hui, ce qui compte le plus pour moi est de dérouler mes projets sereinement, avec bien sûr l’ambition que ça se conjugue de plus en plus avec des revenus satisfaisants.

Comment ont réagi tes proches ?

J’ai de la chance, je suis particulièrement bien entourée. J’ai pu bénéficier de l’expérience, des conseils et des encouragements de mes amis indépendants passés par ce processus. De nombreux proches se sont par ailleurs montrés dès le jour 1 très enthousiastes. Quel booster quand les gens qui te connaissent le mieux te disent que coach, c’est un métier fait pour toi et que tu vas faire des étincelles !

Plutôt que de chercher l’approbation de tous (c’est peine perdue et inutile), il vaut mieux profiter sans arrière-pensée des bonnes ondes transmises par les personnes qui croient à 100% en toi et célèbrent chaque succès à tes côtés. Ca aide à surmonter les périodes inévitables de doutes.

Comment gères-tu la transition financièrement ?

Le format de la rupture conventionnelle est intéressant : je peux depuis mon départ bénéficier du chômage tout en étant autoentrepreneure. Je m’appuie d’ailleurs plutôt sur ces derniers revenus.

J’ai d’autre part des économies personnelles qui me permettent de me projeter sans (trop) paniquer pour l’instant. Cela a été un élément fondamental de ma planification pour sécuriser ce changement de vie.

Quelles sont les difficultés d’une reconversion selon toi, et comment les dépasser ?

La réalité est toujours différente de ce qu’on avait imaginé. Tu ne peux pas tout prévoir, tu ne peux pas toujours savoir comment t’y prendre à l’avance. Et ce n’est pas grave ! Face aux nombreux aléas, il faut être prêt à déconstruire et reconstruire en temps réel : de ses croyances aux détails de son plan d’action en passant par son emploi du temps ou son prévisionnel… C’est fatigant mais ça t’apprend l’humilité, la résilience et ça muscle ta créativité.

La déstabilisation ou le découragement te guettent souvent et peuvent arriver de là où tu ne les attends pas. Par exemple, il y a ceux qui réussissent mieux, plus vite, qui ont de meilleures opportunités, qui doutent moins que toi. Se comparer est tentant… mais démoralisant ! Il faut parvenir à faire preuve de détachement, se concentrer sur soi, ses talents uniques et doper sa confiance en soi par tous les moyens possibles.

Il y a aussi les jours où tu n’arrives à rien et où tu penses que tu n’auras pas les ressources pour aller au bout (quel bout tu te dis d’ailleurs à ce moment-là ?). Il faut être capable d’accepter les coups de mou, d’être bienveillant avec soi-même, de comprendre pourquoi on en est là et se remettre doucement en mouvement avec un tout petit pas vers l’avant.

Globalement, il faut être conscient que se lancer dans une reconversion créera de l’inconfort, que tout ne sera pas rose à chaque instant, qu’on devra faire face à nos contradictions et à des chutes de motivation, qu’on aura à dialoguer avec nos peurs. Il faut être à l’écoute de tous ces signaux, forts ou faibles, car ils nous indiquent ce qui peut bloquer et nous aiguillent pour réorienter notre énergie, nos actions et ne pas lâcher.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite entamer une reconversion ?

Le premier serait de ne pas chercher à aller trop vite. Se reconvertir, c’est changer totalement de vie, de vision sur soi, de posture vis-à-vis des autres, parfois de statut social. C’est un processus complexe, bouleversant dans le bon sens du terme, qui prend du temps. Décomposer sa trajectoire idéale en séquences avec des étapes claires et des actions à effectuer aide énormément à ne pas partir dans tous les sens et à rester patient.

Le second conseil que je pourrais donner, c’est « autorise-toi ! » Si tu décides aujourd’hui de prendre une autre direction, c’est que tu t’étais empêché jusqu’à présent de faire parler certaines parties de toi. Cette autorisation englobe l’exploration de toutes tes envies, tes rêves, sans te brider, le choix de ta propre stratégie pour atteindre ton but (il n’y a pas de méthode miracle, que de l’expérience !), le droit de ne pas faire comme tout le monde, de te tromper, de ne pas réussir du premier coup…. L’essentiel c’est que tu te donnes les moyens d’essayer d’aller vers ce nouveau métier qui te donne des papillons dans le ventre. Si tu as bien préparé ton coup, tu n’as rien à perdre, tout à apprendre, et ça, c’est magique.

Dans cette perspective, j’encourage évidemment à s’appuyer sur un coach pour faire un travail à la fois profond et dynamisant, connaître ses ressources et les exploiter, questionner ses peurs et ses croyances, structurer sa démarche et gérer la part d’incertitude inhérente à un cheminement de reconversion.

Dernier point, je dirais qu’il est essentiel de s’entourer de forces précieuses, dans son réseau personnel et professionnel, de développer son sens de l’interdépendance, d’oser demander du soutien, de l’aide, sous toutes ses formes, d’en proposer aussi. Bref, de faire circuler les énergies dans tous les sens pour que ça scintille ! 


Que retenir de l’interview Violaine ?

  • Parlez à vos proches, inspirez-vous de leurs expériences : échanger est essentiel dans le processus de reconversion.
  • Lorsqu’on entreprend, il faut accepter l’imperfection, accepter l’incertitude et réussir à avancer malgré tout.
  • Ne vous comparez pas !  Chacun est différent et avance donc à son rythme.
  • Soyez bienveillant envers vous-même, c’est indispensable ! Vous faites de votre mieux et c’est le principal 🙂
  • Prenez votre temps ! Une reconversion s’accompagne souvent d’un nouveau mode de vie et cela demande du temps !

Vous pouvez retrouver Violaine, qui a choisi de se reconvertir comme coach professionnelle, sur son site, sur son compte LinkedIn et sur son compte Facebook


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