Guillaume : Contrôleur à la SNCF, il a posé sa dem’ pour devenir photographe

Après avoir travaillé à la SNCF, Guillaume Chueca a décidé de changer de vie et de devenir photographe ! Dans cette interview, il nous raconte pourquoi il a pris cette décision et comment il a fait de sa passion son métier. Si vous avez besoin d’une bonne dose d’inspiration, aucun doute cette interview est faite pour vous ! Bonne lecture !


Bonjour Guillaume, raconte-nous ton parcours en toute transparence ! 

Gamin, je voulais conduire des trains. J’ai toujours aimé les transports et notamment le ferroviaire. Mes études se sont dirigées vers de l’électrotechnique et de la maintenance, à Angoulême. En sortant de mon Bac Pro Maintenance d’Équipements Industriels, je me suis dirigé vers des petits boulots. Puis j’ai rejoint la SNCF en 2008, à la maintenance des trains de la Région Pays de la Loire. Puis j’ai changé de métier en interne pour devenir contrôleur à bord des trains, en 2014. En 2019, je circulais sur des TGV et surtout des Intercités.

Les changements profonds opérés par le Gouvernement et la SNCF correspondaient de moins en moins avec ma notion de service public. Je me levais le matin pour réaliser un travail qui ne me correspondait plus. Associé à cela, j’ai eu une profonde réflexion sur le sens à donner au temps que je passais au travail. J’avais clairement besoin de redevenir moi-même, faire mes propres choix et gagner en indépendance.

Comment es-tu parti de ton entreprise ?

De janvier 2018 jusqu’à ma démission en août 2019, j’ai tenté d’exprimer mon mal-être au travail. Les responsables proches étaient plus ou moins sensibles, mais ne pouvaient pas grand chose de toute façon. J’ai essayé de rencontrer mon Responsable RH à trois reprises en 2019, soldées par des refus. Jusqu’à une lettre reçue en AR chez moi, me demandant d’arrêter de demander à le rencontrer. J’en étais profondément attristé. Cette entreprise avait-elle changé à ce point ? Au point de faire disparaitre le peu d’humain qu’il restait dans les relations entre les exécutants et les cadres ? La réponse fût : oui. Le nombre de cheminots qui se suicident augmente d’année en année. Ne voulant pas gonfler cette statistique, j’ai opté pour une démission sur un coup de tête. Je suis parti avec rien. Je voulais absolument définir ma vie professionnelle autrement.

Quelles ont été les difficultés et les hésitations au début ?

Au début, j’ai beaucoup hésité. Quand on parle de démissionner de la SNCF, on passe pour un fou. Alors je me suis beaucoup remis en question. Mais l’envie de voler de mes propres ailes était trop forte. Puis je marche au feeling, et là j’avais un bon ressentiment. Donc j’ai démissionné malgré quelques peurs. Comme un saut dans le vide, alors qu’on sait qu’il y a un élastique pour nous retenir. Cet élastique de survie, c’est mon conjoint. Il m’a encouragé à sauter ! Son soutien m’a beaucoup aidé. De toute façon, il commençait à en avoir marre de me voir rentrer aigri et énervé d’un boulot qui ne m’allait plus.

En quoi consiste ton activité aujourd’hui ?

Aujourd’hui je suis photographe. Je n’en ai pas parlé jusque-là, mais la photo est une vieille passion paradoxalement explorée sur le tard.

Je travaille auprès des entreprises. Que ce soit une multinationale ou un indépendant, tout le monde a besoin de belles photos pour communiquer efficacement.

Du portrait au reportage événementiel, en passant par le packshot et la réalisation de banque d’images.

En parallèle je réalise aussi des reportages sociaux. Cette année, mon reportage “Le Passage” réalisé en immersion dans un hôpital de psychiatrie à Nantes sera exposé dans différents lieux. J’ai reçu le soutien du CHU et de la Mairie de Nantes. J’envisage de réaliser un futur reportage sur l’intégration des jeunes migrants dans notre hexagone. Leur volonté, cette énergie, leur histoire, cette force d’intégration … Je veux vraiment les mettre à l’honneur différemment…

Quelles ont été les étapes de la création de ton entreprise ?

J’ai opté pour un statut spécial, le statut d’auteur. Donc la création a été simple et rapide. Une simple déclaration d’activité, trois quatre paperasses (on est en France, n’oublions pas…) et c’était fait.

Je n’ai pas fait de business plan, ni d’études de marketing etc. Pour moi l’idée était de foncer, ne pas se poser de questions.

Alors j’ai fait quelques petites erreurs, évidement, mais franchement je ne regrette pas !

Qui sont tes clients et comment les as-tu trouvés ?

Aujourd’hui, j’ai de plus en plus de clients. Pas mal d’indépendants pour des portraits, des grosses entreprises pour des événements et deux trois éditeurs de produits pour du packshot.

J’ai énormément prospecté sur LinkedIn pour me faire connaitre. Étant en BtoB, c’est essentiel et ça porte ses fruits !

Aussi, j’ai intégré deux réseaux d’affaires où je rencontre régulièrement d’autres chefs d’entreprise. Là aussi, ce mode de prospection s’avère efficace pour moi. J’y ai même trouvé des partenaires !

Comment as-tu géré financièrement la transition entre ton ancien job et l’entrepreneuriat ?

Alors…euh… j’y suis allé à la voile ! (rires)

Franchement, on vit à deux dans le foyer et avec 1 000€ on paie les factures pour vivre. Mon conjoint gagnant un SMIC, même si je ne rentre que 500€, ça suffit pour vivre.

Et je suis devenu un adepte de la sobriété heureuse (lire les livres de Pierre Rabhi…), alors je n’ai pas trop réfléchi. Sinon c’est un coup à prendre peur et ne se lancer dans rien…

Enfin, j’ai dépensé les derniers sous que j’avais de côté pour terminer de m’équiper en matériel photo. J’étais déjà très bien équipé avant de démissionner, donc ce n’était pas un énorme investissement.

Comment ont réagi tes proches ?

Le jour où j’ai évoqué ma démission, mes parents l’ont moins bien pris que le jour où je leur ai dit que j’étais “devenu” homosexuel ! (rires)

Cela a été une énorme période de stress pour eux. Maintenant ils sont rassurés.

Ils font partie d’une génération qui ne quittait pour rien au monde un CDI dans une grosse boîte. Je comprenais leur réaction.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans une reconversion mais n’a pas encore osé franchir le pas ?

Nous n’avons qu’une vie. Alors on se dit qu’on va tout faire pour gagner sa croûte pour se payer le modèle social qu’on nous vend. Mais quelle sera votre vie après avoir acquis ce modèle ? Était-ce vraiment ce que vous vouliez ? Ou vous sentez-vous juste rassuré d’être comme les autres ?

Vivez au jour le jour, levez-vous le matin pour exercer une activité qui vous plait, qui colle à vos principes, qui vous transporte.

Ne ruinez pas 1/3 de votre vie pour être ancré dans un système qui pompe votre énergie. Soyez vous-même !

Dans la vie, il faut oser. Ce n’est pas dans vos vieux jours qu’il faudra énumérer vos regrets de ne pas avoir osé telle ou telle chose…


Que retenir de l’expérience de Guillaume ?

  • La peur est un sentiment normal lorsqu’on démissionne, l’inconnu n’est pas une chose facile à appréhender mais il a parfois du bon, alors ayez confiance !
  • Comme le dit si bien Guillaume, foncez et ne vous posez pas mille questions : vous n’aurez de toute façon pas la réponse à tout !
  • Le réseau est essentiel pour faire connaître votre activité, alors n’hésitez pas à intégrer des réseaux d’affaires, ils vous apporteront à la fois des clients et des partenaires.
  • OSEZ ! Vous ne le regretterez pas 🙂

Vous pouvez retrouver Guillaume, qui a posé sa dem’ pour devenir photographe, sur Instagram, Twitter, LinkedIn et sur son site internet.


Cliquez ici pour rejoindre la communauté la plus survoltée de futurs démissionnaires ! Inspiration et entraide quotidiennes garanties ! 

Pour réussir à créer la vie professionnelle de vos rêves, découvrez mes programmes d’accompagnement individuel et les formations en ligne de l’Académie Pose ta Dem’.

Commentaires

>