Pourquoi j’ai quitté mon job pour créer Pose ta Dem’

Après un début de carrière confortable en CDI, j’ai décidé de me lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Je vous raconte mon parcours et comment j’en suis arrivée à créer Pose ta Dem’.


Janvier 2016, 8h30, sacoche à la main, j’observe le grand bâtiment des bureaux où je travaille, en me demandant ce que je fais là, et si je suis vraiment heureuse. Janvier 2018, je lance Pose ta Dem’. Que s’est-il passé entre temps ? La route entre ces deux étapes a été sinueuse. Alors je vais vous raconter mon histoire, qui est celle de Pose ta Dem’.

Mon histoire

Les études : Tout avait pourtant bien commencé…

J’ai le profil typique de la bonne élève, première de la classe, promise à la “réussite”. Alors en toute logique, je m’attèle à construire le CV idéal à mes yeux. Prépa, puis Master à Sciences Po Paris. Malgré tout, je n’ai pas envie de tenter la “voie royale” vers l’ENA. Moi, je veux rendre les salariés heureux, les aider à réussir leur carrière. Je choisis donc le master Ressources Humaines, de doux rêves en tête. Mais c’est la première déception : l’univers des RH n’est pas celui des bisounours, mais bien celui d’une fonction support, avec beaucoup d’administratif, et peu d’impact réel sur le bien-être des salariés. Je ne m’y plais pas, je ne m’y projette pas. Alors je pars chercher mon bonheur ailleurs, en école de commerce, pour faire du conseil en RH : je m’imagine résoudre des problèmes stratégiques, voguer de mission en mission pour contribuer aux grands projets de transformation impactant les collaborateurs. Alors, je rejoins un cabinet de conseil qui a tout pour plaire.

Le premier CDI : La désillusion

Au début, j’ai adoré mon travail. Des projets passionnants en interne, des collègues compétents et bienveillants, et une ambiance d’école de commerce. Mais au bout de quelques temps, tout s’est dégradé, avec des missions qui ne m’intéressaient pas. Après 6 ans d’études, une envie de croquer la vie à pleines dents et de m’investir à 200% dans ma carrière toute neuve, j’ai subi le choc brutal de la désillusion peu de temps après mon entrée sur le marché du travail.

Comme pour un certain nombre de collègues et amis consultants, mon job consistait à passer des heures à produire des slides, des tableaux excel, à assister à des réunions inutiles puis à rédiger des comptes rendus de ces réunions inutiles.

J’ai commencé à avoir le vertige face à la tournure que ma vie prenait : est-ce cela que je veux ? Quel est le sens de ce que je fais au quotidien ? A qui j’apporte de la valeur ?

Je me passionnais pour le développement personnel depuis des années, alors j’ai commencé à utiliser réellement ces apprentissages pour faire le point sur ma vie et mon avenir. J’ai écouté la petite voix en moi qui avait envie d’entreprendre, depuis longtemps déjà, mais que j’avais faite taire : “Mais non enfin, tu es une fille scolaire, pas une aventurière, tu serais ridicule si tu montais ta boîte ! Et puis je te connais hein, tu as trop peur de prendre des risques”. Heureusement, ma curiosité et mes rêves ont fini par reprendre le dessus. Après le travail, je me rendais à des tas d’événements dans l’univers start-up, je lisais beaucoup, je rencontrais des entrepreneurs et des personnalités aux parcours atypiques.

Le déclic

Un jour, au travail, mon corps a lâché, et je me suis retrouvée en arrêt maladie. Ca a été le déclic : mon corps ne supportait plus la dissonance entre mes aspirations et ma réalité au quotidien. Alors j’ai décidé de partir, et de chercher un job en start-up dans le secteur EdTech (technologies de l’éducation). J’ai toujours été passionnée d’éducation, je donnais des cours et des formations depuis des années déjà, alors pourquoi ne pas m’y consacrer entièrement ?

J’ai quitté mon job de consultante et j’ai rejoint une petite start-up avec une équipe formidable, qui me faisait confiance et qui m’a fait grandir. J’étais souvent contactée par des salariés d’entreprises “traditionnelles” qui voulaient travailler en start-up, et me demandaient conseil.  En parallèle, je continuais mes lectures et mes rencontres, et j’avais de plus en plus envie de monter mon propre projet. J’ai quitté la start-up dans laquelle j’étais, et j’ai démarré mon projet.

Mais quel projet ? Je pense que ce qui crée de la révolte, de la colère en nous, est la cause à laquelle nous devons nous consacrer. J’ai trop souvent constaté à quel point subir un job qui ne nous correspond pas est une souffrance psychologique et physique. Je ne supporte plus de voir des personnes pleines de potentiel gâcher leur temps, leur ressource la plus précieuse, par peur de quitter une situation socialement valorisée : beau poste, salaire confortable, sécurité de l’emploi. Je ne supporte plus d’entendre le quotidien que vivent ces personnes, dans des entreprises qui ne parviennent pas à donner du sens au travail de leurs collaborateurs, et qui fonctionnent de manière archaïque, empêchant toute réalisation personnelle.

Alors, comme le dit Seth Godin, j’ai décidé de “faire de l’art” : non pas me mettre à peindre, mais créer pour avoir un impact, en sortant des sentiers battus. Mon “art” à moi ? Aider chaque salarié frustré par son travail à se réinventer, à trouver l’énergie et les ressources pour le faire. L’oeuvre à laquelle je m’attelle ? Pose ta Dem’, et elle prend de nouvelles couleurs chaque jour !

L’histoire de Pose ta Dem’

La genèse du projet

Le sujet de la reconversion n’a jamais été autant d’actualité. Pas une semaine ne passe sans un article sur une reconversion radicale, contant les success stories d’ex-consultants ou chefs de projets devenus pâtissiers, brasseurs, ou créant leur propre entreprise. Mais, le sujet a beau être largement traité, je trouve qu’il manque quelque chose. La preuve, sur 64% de salariés qui souhaitent se reconvertir, moins d’un tiers d’entre eux saute le pas. On ne voit pas assez les coulisses de ces changements de vie professionnelle, pas suffisamment pour s’y projeter. On manque d’informations concrètes pour avancer. On manque de repères, et on a toujours autant besoin d’être rassurés et accompagnés.

Pendant des mois, j’ai rencontré des dizaines de personnes que ce sujet passionne. Le travail, c’est un sujet qui marche à tous les coups, un peu comme l’éducation ; on a tous un avis car on est tous passés par là. J’ai remarqué que ces personnes étaient toujours dans l’une des trois phases : avant, pendant, après. Avant, ce sont des personnes qui ne se plaisent plus dans leur job – à un degré de rejet plus ou moins élevé, qui s’interrogent sur leur avenir mais n’ont pas encore pris la décision de partir. Leur besoin ? Être inspirées, motivées, rassurées. Pendant, ce sont celles qui cherchent un nouveau job ailleurs, qui réfléchissent à un projet entrepreneurial, qui font les démarches pour quitter leur emploi. Leur besoin ? Être mieux informées pour faire les bons choix, explorer activement les univers qui les attirent. Après, ce sont celles qui ont déjà démarré une nouvelle aventure professionnelle. Leur besoin ? Témoigner auprès des personnes dans les phases précédentes !

La génération Y incarne ce changement de paradigme : le passage d’un travail pour bien gagner sa vie, à un travail pour avoir un impact. Bien qu’entrée récemment sur le marché du travail, cette génération est en quête de sens : 69% rêvent déjà à leur reconversion. Le nom de Pose ta Dem’ est une référence aux discussions enflammées du samedi soir : “C’est décidé, lundi matin, je claque ma dem’ ! Et je pars faire le tour du monde, monter ma boîte, élever des pingouins …”.

L’ambition de Pose ta Dem’

La société nous a fait intégrer l’idée que le travail n’est pas, par définition, un lieu d’épanouissement, et qu’il est normal de passer 7 heures par jour minimum à faire des tâches pour lesquelles on est payés, même si on n’aime pas ça. Mais je suis persuadée qu’il est possible de réinventer sa vie professionnelle, de penser différemment le travail, et d’y trouver sa place. Une place qui donne un sens profond à notre activité au quotidien, car l’épanouissement est basé sur le sens. Ce sens n’est pas le même pour tout le monde : chacun a son propre “pourquoi”, et se réalise à sa manière en étant en accord avec ce “pourquoi”. C’est pour cela qu’il n’existe pas de hiérarchie des jobs épanouissants, mais des aspirations personnelles différentes.

Avec Pose ta Dem’, mon objectif est de donner à chaque personne les clés pour réinventer sa vie professionnelle. Car il ne s’agit plus de “faire carrière”, mais de vivre une aventure, faite de découvertes, de rebondissements, et d’émotions ! Cette aventure peut prendre une infinité de formes : créer son entreprise, devenir freelance, rejoindre une start-up, se reconvertir radicalement ou faire le même métier ailleurs… Quel que soit le projet, sa réalisation nécessite de l’audace. L’audace de refuser une voie toute tracée, l’audace de quitter un emploi confortable, l’audace de croire en ses rêves. Pose ta Dem’ est une incitation à concrétiser ses projets, en redécouvrant ses talents et ses passions, et en prenant le temps de mûrir un projet qui a du sens pour soi.

“Cherchez une vocation, pas un job ou une carrière” – Phil Knight

Concrètement, que fait Pose ta Dem’ ?

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