Jennifer : Co-fondatrice de Jolimoi après avoir été responsable juridique dans une startup

Après des études de droit et plusieurs expériences en cabinets, Jennifer Fiorentino a fondé Place du Mariage. Quelques années plus tard, elle fait une rencontre déterminante et devient co-fondatrice de Jolimoi, un service de recommandation beauté personnalisé. Dans cette interview, elle nous parle de son parcours, de ses échecs, de ses réussites et nous rappelle qu’on ne naît pas entrepreneur, on le devient. 


Bonjour Jennifer, raconte-nous ton parcours en toute transparence !

Mon parcours a démarré assez classiquement par la faculté de droit. Suite à mon Master 1 obtenu à Paris II Assas, étant très attirée par les Etats-Unis, j’ai décidé d’aller réaliser un LLM (Master 2) à l’Université Cardozo à New York où je me suis spécialisée en Droit de la Propriété Intellectuelle.

Après deux années dans cette ville magique durant lesquelles j’ai obtenu le Barreau de New York et eu une première expérience en cabinet d’avocats, je suis finalement rentrée à Paris, à reculons, à l’expiration de mon visa. C’est après deux stages en cabinets, alors que je cherchais mon premier CDI, que je me suis rendu compte que cet univers n’était pas fait pour moi.

Je me suis alors réorientée vers l’entreprise en intégrant la startup Videdressing en 2011 pour y créer le département juridique et mettre en place des process dans la lutte anti-contrefaçon. Une manière de découvrir un nouvel univers sans mettre totalement de côté les diplômes et l’expérience tout juste acquise.

C’est à ce moment que j’ai découvert la polyvalence induite par les startups et que j’ai pu étendre mon domaine de compétences en prenant en charge notamment le community management et la rédaction de contenus éditoriaux.

Les quatre années passées au sein de cette entreprise ont développé mon goût pour l’entrepreneuriat et mon envie d’indépendance. Puis, c’est une nouvelle étape dans ma vie personnelle – lors de l’organisation de mon mariage – qui m’a donné l’idée de lancer Place du Mariage – la première et unique place de marché dans le domaine du mariage et du couple – en m’associant à deux développeurs.

Une expérience extrêmement enrichissante qui a duré un peu plus de deux ans où j’ai géré au quotidien le lancement puis le développement du site, la communication, le marketing, l’administratif, l’événementiel…bref quasiment tout hormis le côté tech.

Le site n’ayant pas rencontré le succès désiré, j’ai commencé à me questionner sur la suite à apporter à ma carrière et c’est une rencontre avec Isabelle (créatrice et CEO de Jolimoi), qui m’a donné envie de la rejoindre en tant que co-fondatrice de Jolimoi et responsable Business Developpement.

Aujourd’hui tu es co-fondatrice et responsable business developpement chez Jolimoi, comment est née ton envie d’entreprendre ?

Je n’ai jamais pensé lorsque j’ai démarré mes études de droit que je quitterai un jour ce monde pour entreprendre. M’étant lancée dans cette voie après le bac, passer mon barreau en était l’aboutissement logique et travailler dans un cabinet anglo-saxon un moyen de rembourser le prêt fait pour étudier à l’étranger tout en légitimant l’expérience acquise lors de mes études.

Mais je ne m’étais jamais posé la question de ce que je souhaitais faire réellement, de ce qui m’animait au quotidien.

C’est en découvrant l’univers des startups que l’envie d’entreprendre est née petit à petit. Bosser en startup c’est pouvoir toucher à tout, étendre son champ de compétences, travailler sans compter ses heures car on a envie de contribuer au succès d’un projet et de le voir grandir.

Quand je suis rentrée dans cette société nous étions moins de 10, quand je l’ai quittée nous étions près de 70. J’ai pu assister à de nombreuses étapes de développement, les hauts, les bas, les succès comme les déceptions. C’est tout ceci, mêlé à l’envie d’encore plus d’autonomie dans la prise de décision, le désir de ne plus avoir à faire face à de la hiérarchie et l’idée qui m’est venue au même moment qui m’ont donnés le déclic de me lancer à mon compte.

La co-fondatrice de Jolimoi écrit sur un papier

Comment as-tu vécu le passage de la vie de responsable juridique en CDI à co-fondatrice de deux entreprises ?

Assez naturellement ! Même si j’étais en CDI avec la sécurité que cela peut entraîner, dans une startup, on ne sait jamais vraiment de quoi demain est fait. J’ai eu toutefois la chance de pouvoir bénéficier d’une rupture conventionnelle et d’avoir l’appui de mon mari qui m’ont permis de me lancer à mon compte plus sereinement, sans le sentiment de subir un perpétuel chrono contre la montre.

La difficulté pour moi était plus de passer de journées très cadrées en terme d’horaires, de charge de travail et de réunions au fait d’être seule chez soi, libre de s’organiser comme on l’entend.

Cela a énormément d’avantages mais le côté isolement lorsque j’étais à la tête de Place du Mariage a aussi pu être pesant, surtout aux périodes où les choses n’avançaient pas aussi vite que je le souhaitais.

Je me suis efforcée d’aller un maximum dans des événements d’entrepreneures notamment pour voir du monde, parler de mon projet et juste respirer un peu.

Pour Jolimoi les choses ont tout de suite été assez différentes. Même si la société était en lancement, quand j’ai rejoint l’aventure, nous étions déjà plusieurs (associées et stagiaires), nous avions des bureaux et un premier tour de financement avait déjà été réalisé avant mon arrivée.

D’ailleurs, en quoi consistent tes activités exactement ? 

Jolimoi est un nouveau service innovant de recommandation beauté personnalisée qui s’appuie sur de la technologie via un outil de matching  beauté et de l’humain via une communauté de Stylistes Beauté. Ces stylistes sont des indépendantes qui veulent créer un business dans la beauté et à qui nous en donnons les moyens (techniques, financiers et en terme de portefeuille de marques notamment). Leur rôle : faire connaître et vendre les produits des marques que nous sourçons et conseiller leurs clients que ce soit de manière physique (en rendez-vous individuels ou en Beauty Parties) ou par le biais du digital et notamment des réseaux sociaux.

Etant responsable du business developpement, je m’occupe essentiellement de faire grandir cette communauté de femmes en prenant en charge les stratégies marketing et communication en vue de l’acquisition du réseau, mais aussi du service support et de la mise en route de ces Stylistes.

Même si en 2 ans l’équipe a bien grandit (nous sommes 10 aujourd’hui) et que chacun a son propre champ d’action, la multitude de projets et d’envies que nous avons pour développer la société fait que nous touchons tous un peu à tout. Les journées ne se ressemblent pas du tout, notamment quand nous devons faire face à des imprévus que ce soit au niveau des outils ou de la communauté.

Dans l’ensemble, mes journées sont occupées à piloter les campagnes de communication afin de faire connaître l’activité de Styliste Beauté au plus grand nombre, animer des webinaires, des live sur les réseaux sociaux ou encore des événements d’opportunité à Paris et en province. Je passe aussi beaucoup de temps devant mon ordinateur ou sur mon téléphone à répondre aux demandes de personnes intéressées, aux questions des Stylistes actuelles et à réfléchir avec les équipes à des outils et supports qui permettent d’améliorer l’expérience du réseau au quotidien.

Portable qui montre le site de Jolimoi

Quelles ont-été les étapes de la création de tes entreprises ?

Pour Place du Mariage, je me suis associée à deux développeurs qui se sont occupés de toute la partie développement du site. Mon rôle au début était de gérer la partie administrative (création de la société, documentation juridique…), de piloter l’aspect visuel du site avec une graphiste et d’aller sourcer nos premiers vendeurs afin d’avoir un catalogue de produits bien fourni au lancement. En parallèle, j’ai créé les comptes sur les réseaux sociaux et commencé à y publier du contenu et j’ai mis en place un magazine en ligne afin d’améliorer le référencement et apporter une valeur ajoutée au site.

Pour Jolimoi, quand j’ai rejoint la société, une version beta du site était déjà bien avancée, des tests de Beauty Parties avaient été réalisées auprès d’une centaine de personnes et une dizaine de marques avaient déjà accepté de faire partie de l’aventure.

Mon rôle a été immédiatement de commencer à recruter nos premières Stylistes Beauté, interagir avec elles et de leur créer des contenus de formation et des supports pour se lancer au mieux dans cette nouvelle activité. Quelques mois après le lancement de la version beta, nous avons officialisé le tout en invitant une trentaine de journalistes et influenceuses beauté à découvrir notre concept lors d’une journée en présence de plusieurs de nos marques et de nos stylistes.

Comment as-tu obtenu tes premiers clients ?

Le fait de passer par une version beta du site avant un lancement officiel  implique votre entourage dès le début de l’aventure. Nous les sollicitions pour avoir leur avis sur le design, les fonctionnalités, l’expérience en Beauty Parties….

Cela permet de créer une base d’utilisateurs rapidement.

Du côté des Stylistes Beauté, les premières ont été recrutées essentiellement grâce aux réseaux sociaux (Facebook, Instagram) et à des événements type pop-up stores et salons. Le bouche-à-oreille et les premiers articles de presse ont ensuite beaucoup aidé.

Notre modèle est basé sur du B to B to C. Ce sont donc les Stylistes Beauté qui recrutent leurs clients et notre trafic provient en grande partie d’elles. L’important pour nous dès le démarrage (et encore à ce jour) a été de constituer un fort réseau de vendeuses

Tes activités te permettent-elles de vivre ? 

Quand j’ai lancé Place du Mariage, j’avais la chance d’avoir pu bénéficier d’une rupture conventionnelle qui me permettait de tenir quelques mois. J’avais aussi mis un peu d’argent de côté pour pouvoir pallier à l’absence de salaire. Durant toute la période où le site a existé, je réinvestissais l’intégralité de l’argent gagné, que ce soit dans des campagnes de communication et de marketing (publicités sur Facebook, Adwords, campagnes sponsorisées auprès d’influenceuses) et de l’événementiel. Je n’ai donc jamais pu vivre de cette activité.

Chez Jolimoi les choses sont un peu différentes puisque je suis associée mais salariée aussi. J’ai donc la chance d’avoir un salaire qui me permet de pouvoir me donner à fond dans cette aventure sans avoir à m’inquiéter au quotidien de l’aspect financier.

Boite rose poudrée avec le logo de Jolimoi

Quelles difficultés as-tu rencontrées ?

Le plus dur à mon sens dans la vie d’un entrepreneur est de concilier sa vie personnelle et sa vie professionnelle. Très vite, on peut se laisser submerger et ne jamais déconnecter que ce soit le soir, le week-end ou pendant les vacances (quand on s’en accorde !).

Il est primordial de se réserver des moments off pour pouvoir se ressourcer, penser à soi-même, consacrer du temps aux siens. Cela permet de retrouver parfois un peu de créativité et de motivation, notamment dans les phases plus difficiles car il y en a toujours.

Que conseillerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer mais n’a pas encore osé franchir le pas ?

Le meilleur conseil que j’a pu recevoir par le passé est de parler un maximum de son projet. On croit à tort qu’il faut garder son idée secrète par peur que quelqu’un nous la pique mais c’est une erreur à mon sens. Au contraire, il faut poser un maximum de questions et obtenir l’avis d’autres personnes pour tester son concept. On peut etre convaincu d’avoir la meilleure idée du monde, si les utilisateurs finaux ne le pensent pas aussi on aura dépensé beaucoup de temps, d’énergie et d’argent pour rien !

Ensuite, je recommanderais à la personne de bien s’interroger sur ses capacités à être entrepreneur. Même si je pense qu’on ne le naît pas mais qu’on le devient, il faut avoir ou acquérir certaines qualités comme la patience et la persévérance, savoir se remettre en questions, écouter et accepter les critiques.


Que retenir de l’expérience de Jennifer ?

  • N’oubliez pas de sortir in real life, ne restez pas isolé chez vous à travailler en permanence.
  • Gardez-vous des moments pour vous et apprenez à vous ressourcer. C’est un bon moyen pour gagner en motivation et en créativité.
  • Parlez de votre projet : cela permet de le tester ! 
  • Tout le monde n’est pas fait pour être entrepreneur, il faut apprendre la patience, la persévérance, savoir écouter et surtout accepter les critiques.

Vous pouvez retrouver Jennifer, co-fondatrice de Jolimoi, sur ses réseaux sociaux.


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